Activités de recherche

Nous cherchons à faire des questions écologiques, des occasions de pensée. Ecologie et développement font l’objet d’un important travail critique. Nous étudions notamment les effets des dispositifs mis en place autour du discours sur l’accès et la conservation de la nature à partir de l’approche de la ‘political ecology’ afin de détecter les formes d’insécurité qu’ils produisent au sein des populations les plus vulnérables. Il en est de même des dispositifs de développement durable que nous considérons, à partir de diverses approches de la socioanthropologie du développement, des études postcoloniales et de l’économie politique, comme héritiers des opérateurs de modernisation. Il s’agit d’en étudier les effets de violence au sein de ces mêmes populations, à partir, toujours de terrains ethnographiques et socioanthropologique, en Europe et en Afrique.

Les désastres écologiques s’appuient sur les formes systémiques de racisme, et inversement. Nous étudions les phénomènes de racisme à partir de certains de leurs sites de production: violences policières, frontières et violences institutionnelles antimigratoires, tribunaux, rapports Nord/Sud, mais aussi institutions scientifiques et culturelles. Nous cherchons à comprendre la manière dont ceux-ci se rapportent aux rapports coloniaux, en ce compris ses dimensions épistémologiques. Pour ce faire, nous mobilisons tant les études décoloniales et postcoloniales que les subaltern studies, les critical race studies, les cultural studies, la tradition afrocritique, ou encore certaines formes minoritaires de savoirs européens (pragmatisme, notamment).

Mais il s’agit également d’étudier les innombrables formes de résistance ou le déploiement d’alternatives à ces modèles dévastateurs. Ainsi les luttes pour la justice environnementale, mais aussi certaines innovations syndicales attentives aux formes salariales résiduelles (précariat) et à leurs effets, mais aussi certaines formes locales de production, les mouvements de décolonisation, les luttes antiracistes nouvelles (BLM, comités), les exigences de sépulture dignes (cimetières, rapatriements) proposent d’autres rapports aux êtres humains et non humains, tracent d’autres propositions territoriales. Ce sont des alliances souvent inattendues qui se forment alors, par-dessous les sillons et domaines sectoriels de l’action collective. Si elles déploient, pour ce faire, des formes de savoirs « situés », le rôle de la sociologie et de l’anthropologie consiste aussi à en décrire la portée. Il s’agit là d’une dimension éthique des savoirs. Le rapport de ces initiatives aux institutions (participation, conflit, notion de public-cible) et à l’action publique fait l’objet de nos attentions.

Les humanités médicales sont d’ailleurs étudiées en ce sens, à la fois d’un point de vue historique et contemporain. A partir notamment de situations problématiques dans le monde de la maladie et de la santé – concernant les biais non-réfléchis dans les recherches fondamentales et cliniques tout autant que les violences trop souvent présentes dans les rencontres cliniques – nous visons à en reconstruire leur généalogies à la fois épistémologiques et institutionnelles et nous nous efforçons d’explorer et de donner chaire aux situations contemporaines. Nous menons des terrains dans des laboratoires, en milieux hospitaliers (en Europe et ailleurs) mais également et crucialement au sein de collectifs d’usagers et d’activistes de la santé. Nos recherches dans ce domaine puisent dans l’épistémologie historique et les Sciences Studies, mais s’inspirent également de la tradition pragmatiste en ce qu’elle interroge systématiquement les effets de chaque élément pratique, conceptuel ainsi que théorique.


Notre service est, par ailleurs rattaché à un institut de recherche de l’UMONS :