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Une doctorante de l’UMONS remporte le prix Philippe Maystadt pour sa recherche sur les enseignants de seconde carrière

Published on 3 février 2025
Written by Damiano Di Stazio
La pénurie d’enseignants qualifiés dans l’enseignement secondaire qualifiant belge francophone devient un enjeu majeur. Estelle Desablens, doctorante à l’UMONS au sein du service des Sciences de l’Enseignement et de la Formation, a remporté le prix Philippe Maystadt pour son étude portant sur les enseignants de seconde carrière. Sa recherche met en lumière, d’une part, les difficultés auxquelles ces enseignants font face lors de leur insertion professionnelle et, d’autre part, les principaux facteurs conduisant à leur rétention.

L’enseignement secondaire qualifiant en Belgique francophone souffre d’une pénurie chronique d’enseignants. Pour combler ce manque, les politiques éducatives préconisent notamment le recrutement de professionnels issus d’autres secteurs avec peu voire pas de formation liée à l’enseignement. Ils sont appelés enseignants de seconde carrière. Cependant, leur insertion professionnelle dans le secteur de l’enseignement est souvent semée d’embûches. L’étude menée par Estelle Desablens, lauréate du prix Philippe Maystadt 2025 et doctorante au sein du service des Sciences de l’Enseignement et de la Formation de l’UMONS, identifie les difficultés rencontrées lors de leur insertion professionnelle ainsi que les principaux facteurs favorisant leur maintien au sein de la profession.

Comprendre les difficultés rencontrées par les enseignants de seconde carrière lors de l’entrée en fonction

Une étude scientifique (Coppe, 2022) révèle que près de 50 % d’entre eux quittent leur poste dans les cinq premières années d’exercice, un taux bien supérieur à celui des enseignants de première carrière (30,9 %). En analysant les discours des enseignants de seconde carrière interrogés, les principaux résultats de la recherche d’Estelle Desablens permettent de souligner la complexité du processus d’insertion professionnelle d’un point de vue à la fois institutionnel, organisationnel et individuel. À titre d’exemple, « beaucoup de répondants considèrent avoir été totalement livrés à eux-mêmes pour comprendre le fonctionnement de l’école », met en évidence Estelle.

Identifier les facteurs de rétention pour assurer la pérennité des enseignants de seconde carrière

Selon les résultats de cette recherche, les enseignants de seconde carrière interrogés ont pu se maintenir au sein de la profession jusqu’à ce jour grâce à une combinaison de facteurs intrinsèques et extrinsèques.  « Le fait de se sentir compétent dans son rôle d’enseignant, d’être reconnu et valorisé dans son milieu de travail peut jouer un rôle majeur dans la motivation à rester dans l’enseignement », ajoute Estelle. Cette étude souligne la nécessité d’instaurer des mesures concrètes pour soutenir ces enseignants, notamment un accompagnement renforcé ciblant leurs besoins.

Les recherches d’Estelle Desablens offrent une vision claire des difficultés rencontrées par les enseignants de seconde carrière et des facteurs pouvant conduire à leur maintien au sein de la profession. C’est dans cette perspective qu’Estelle a d’ailleurs entrepris un doctorat. En effet, « ce prix reconnaît l’importance de cette problématique et m’encourage à poursuivre mes recherches sur le sujet afin de favoriser la rétention de ces enseignants », précise Estelle. Ces résultats sont essentiels pour répondre notamment à la crise de l’enseignement secondaire qualifiant en Belgique francophone.

Plus d’infos sur les lauréats 2025 du prix Philippe Maystadt sur le site de l’ARES.

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