Un avenir prometteur pour la dentisterie grâce au projet I3iDENT
En Wallonie, l’industrie de la santé, en particulier le secteur des dispositifs médicaux, est très dynamique. Le développement de ces dispositifs a pour particularité de nécessiter des compétences et des expertises dans des disciplines variées et parfois très éloignées, comme la science des matériaux, l’ingénierie, la biologie et la médecine.
En Wallonie, ce secteur en croissance comprend diverses niches dominées par des PME et connaît un important développement de la recherche dans les universités et les centres de recherche. De plus en plus d’investisseurs internationaux soutiennent les biotechnologies et la Medtech en Wallonie. L’emploi dans ces domaines augmente, et le Benelux pourrait devenir le principal pôle biotechnologique d’Europe dans les prochaines années.
C’est dans ce contexte qu’intervient le projet I3iDENT, récemment accepté dans le cadre du programme Win2WAL, et né d’une collaboration entre l’UMONS, Materia Nova et la société Cerhum, active dans l’impression 3D d’os synthétiques.
« Ce projet vise à développer une nouvelle génération de composites à base d’hydroxyapatite et de polymères biorésorbables avec des qualités d’interface charges-matrice élevées dans la chirurgie intra-orale», précise le Prof. Jean-Marie Raquez, chef du service des Matériaux Polymères et Composites de l’UMONS.
Une innovation pour la chirurgie maxillofaciale
I3iDENT réunit des expertises et compétences diversifiées :
- Le développement de composites biorésorbables du côté de l’UMONS (Jean-Marie Raquez & Rosica Mincheva) ;
- Le contrôle de la qualité des interfaces par traitement plasma pour l’UMONS Innovation Center Materia Nova (Hemberg Axel et Soumaya Lafqir);
- Enfin, le développement des greffons intra-oraux composites pour Cerhum (Grégory Nolens et Islam Bouakaz).
Cerhum a d’ailleurs déjà développé une solution innovante avec MyBone, un greffon osseux lancé en 2020 et développé avec 3D-SIDE, financé par la Région wallonne (DGO6). MyBone, qui évite les complications des matériaux synthétiques comme le titane ou le plastique, permet la reconstruction sans prélèvements osseux. Dédié à la chirurgie maxillofaciale, le produit est autorisé sur le marché européen et vendu en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Pour obtenir la certification FDA pour les indications dentaires et accéder au marché américain, Cerhum doit toutefois adapter sa technologie… Un des objectifs du projet I3iDENT !
« Cerhum a pour ambition de devenir leader dans greffons osseux sur mesure pour la chirurgie faciale. Pour atteindre cet objectif, il est crucial de rester à la pointe de l’innovation tout en répondant aux attentes des chirurgiens et des patients. » précise le Dr. Grégory Nolens, fondateur et Responsable Scientifique chez Cerhum.
L’originalité du projet ? L’utilisation des technologies plasma pour traiter la surface des poudres céramiques et l’élaboration de ces matériaux via des techniques d’impression 3D. L’objectif est de parvenir à une démonstration de faisabilité, montrant que ces composites biorésorbables avec des interfaces optimisées sont réalisables.
I3iDENT sera financé par le programme Win2WAL : un programme en Wallonie qui finance, au sein des universités, hautes écoles et centres de recherche agréés, des projets de recherche industrielle qui permettront l’émergence d’un produit, d’un procédé ou d’un service (PPS).
