Papotages – Cacher le genre ou comment l’auteur et ses traducteur.rice.s se jouent de leur lectorat – étude de cas et comparaison en langue islandaise, allemande et française

Quand ?
Le 02 juin 2022
Où ?
Campus Plaine de Nimy - Les Grands Amphis - Salle des Conseils

Salle des Conseils, 20 place du Parc

Jeudi 2 juin à 12h30, à la salle des Conseils, 20 place du Parc. La fin des présentations est prévue à 13h30, mais les échanges peuvent se poursuivre jusqu’à 14h, pour celles et ceux qui ont plus de temps.

L’inscription est gratuite mais vivement souhaitée à des fins d’organisation : https://forms.gle/zSNKASpAPARrG7L5A

Des sandwiches et boissons sont offerts aux participants. Tous les membres de l’Institut de de Recherche en Sciences et Technologies du Langage et leurs invités sont les bienvenus.

 

Présentation impliquant le service nordique:

Laure Kazmierczak, CELTRAD, Département d’allemandFTI-EII
Julien Degueldre, Service nordique, FTI-EII

« Cacher le genre ou comment l’auteur et ses traducteur.rice.s se jouent de leur lectorat – étude de cas et comparaison en langue islandaise, allemande et française »

 

Dans le cadre de cette présentation, Laure Kazmierczak et Julien Degueldre se penchent sur un cas pratique soumis à des étudiant.e.s du cours de traduction littéraire en Master 1 (allemand>français). Il s’agit de la traduction de l’ouvrage « Tödliche Intrige » d’Arnaldur Indridason, édité en 2005 chez Bastei Lübbe (Köln) ; traduction allemande d’un livre islandais (Arnaldur Indridason, Bettý, Reykjavík, Forlagið, 2003 pour la version originale), et de sa comparaison avec la version française (Arnaldur Indridason, Bettý (trad. Guelpa Patrick), Paris, Métailié, 2011).

 

La traduction de cette œuvre est intéressante à plus d’un titre, car l’auteur se joue de son lectorat et de ses « préjugés » sans que celui-ci ne puisse s’en rendre compte. Pour cela, l’auteur ne dévoile pas le genre du narrateur autodiégétique, qui se fait tantôt extradiégétique, tantôt intradiégétique. Jusqu’à présent, en trois ans, aucun.e étudiant.e. ne s’est rendu.e compte de la supercherie et n’a remarqué l’absence de marqueurs relatifs au genre du narrateur dans le récit. Pensant décrire une histoire d’amour tragique entre deux protagonistes, le narrateur et Bettý, iels attribuent dès le début de leur traduction un genre « par défaut » au déictique « Je ». Il y a plusieurs explications à cela : tout d’abord, le lexique choisi par le narrateur pour parler de Bettý et celui choisi par l’auteur pour parler du narrateur. Ces choix lexicaux sont tout sauf neutres et orientent le lecteur/la lectrice sur une fausse piste. Aussi, une étude intersémiotique s’impose eu égard au choix de la couverture par exemple, qui ne semble également pas avoir été sélectionnée au hasard (comparaison des versions islandaise, allemande et française).

 

Au cours de cette présentation, différentes stratégies mises en place par la traductrice de langue allemande et le traducteur de langue française pour la traduction de ce roman seront évoquées. En effet, les langues germaniques sont considérées comme étant moins « genrées » que les langues romanes, raison pour laquelle la traduction de ce roman vers le français peut à certains égards être considérée comme une véritable gageure, et peut-être même « surpasser l’original » en termes de « surprise » faite au public cible. Dernier point évoqué, celui de l’intermédialité. Un livre audio de ce roman a été édité en Allemagne. Le changement de médium ne va pas ici sans certains écueils qu’il est facile de deviner…

Adresse
Avenue du Champ de Mars, 8
7000 MONS, Belgique