Pourquoi apprendre les langues scandinaves ?
Les langues scandinaves, c’est quoi ?
Sans rentrer dans les détails, les langues scandinaves sont, comme le français, des langues appartenant à la « super-famille » des langues indo-européennes : ce sont donc des langues cousines de la nôtre. Toutefois, là où le français est une langue romane (à l’instar de l’espagnol ou de l’italien par exemple), les langues scandinaves sont des langues germaniques, comme le néerlandais ou l’allemand.
On rassemble sous l’appellation « langues scandinaves » le danois, le norvégien et le suédois, trois langues suffisamment proches entre elles pour que leurs locuteurs respectifs puissent communiquer chacun dans leur langue (on pourrait rajouter l’islandais ou le féroïen dans ce groupe, qui sont cependant très différents des trois autres, et ne sont pas enseignés à Mons – à notre grand regret !).
Ça a l’air difficile, tout ça…
Apprendre une langue n’est jamais facile, mais la difficulté d’apprentissage dépend notamment de notre langue maternelle et des langues que l’on connaît déjà, même un peu. Si l’on a déjà étudié l’anglais, le néerlandais ou l’allemand, on repèrera vite des tournures ou des mots similaires… tout en évitant les règles complexes de certaines d’entre elles : pas de déclinaison, ni de renvois en fin de phrase, et une conjugaison simplissime (!) en danois, en norvégien ou en suédois.
Et le jeu en vaut la chandelle : une fois que l’on connaît le danois, l’effort à fournir pour comprendre le norvégien et le suédois, au moins à l’écrit, est minime. Les cours à choix de norvégien et de suédois permettent d’ailleurs de se bâtir un profil beaucoup plus solide dans ces trois langues en fin d’études.
C’est donc trois pour le prix d’une ?
En quelque sorte ! Nos masters sont d’ailleurs « scandinavisés » depuis 2023 et prennent en compte le norvégien et le suédois dans le programme d’enseignement. Ceci répond à une demande du marché et des employeurs, qui ne distinguent généralement pas entre l’une des trois langues pour leurs besoins mais réclament plutôt des spécialistes « de la Scandinavie » voire « de l’Europe du Nord ».
Mais quels sont les débouchés, justement ?
Même si cela paraît contre-intuitif, la Faculté de traduction et d’interprétation ne forme pas que des traducteurs et des interprètes : nombre de nos diplômés occupent des postes administratifs ou commerciaux, en Belgique ou à l’étranger. Certains choisissent de faire de la recherche dans le monde académique, tandis que d’autres encore travaillent dans des ONG ou certaines institutions (ambassades, représentations auprès de l’Union européenne…). Certains encore choisissent de se spécialiser davantage en complétant leurs études d’un second master pour se forger un profil unique.
Et en traduction ?
Il ne sert à rien de se le cacher : l’IA bouleverse beaucoup de choses. Cependant, aucun professionnel sensé ne ferait confiance les yeux fermés à une machine sans savoir ce qu’il y a derrière : de la même façon que les développeurs informatiques continueront d’être utiles même si l’IA sait produire du code – ne serait-ce que pour savoir repérer et corriger les erreurs, optimiser les requêtes, et diriger la machine – les traducteurs humains devront pouvoir vérifier la conformité des traductions, vérifier les erreurs (qu’elle commet bien plus souvent qu’on ne l’imagine !), et rendre les textes plus lisibles. À cet égard, il est de notoriété publique que l’IA est mauvaise en terminologie, et surtout pour les langues de faible diffusion. C’est mathématique : une IA a besoin de données pour s’entraîner. Or, la langue de spécialité est, par définition, rare – et d’autant plus rares que les langues elles-mêmes sont « rares » !
Mais est-ce qu’il y a des besoins ?
Oui – nos enquêtes d’insertion montrent que nos anciens étudiants, dès lors où ils ont cherché à spécifiquement valoriser les langues scandinaves dans leur recherche d’emploi, ont généralement réussi à trouver.
Les besoins se trouvent en Belgique, mais aussi au Luxembourg… ou en Scandinavie : le Danemark ne forme plus d’étudiants en langues, et les journaux du pays alertent depuis longtemps sur la pénurie de personnel francophone, germanophone ou hispanophone.
De toute évidence, les annonces francophones demandant la maîtrise du danois sont moins nombreuses que celles demandant la maîtrise de l’anglais. Mais la concurrence sur de tels postes est également moindre…
Mais les Scandinaves parlent tous anglais
Certes. Mais cette affirmation doit être nuancée. Premièrement, s’il est vrai que l’immense majorité des Scandinaves est capable de s’exprimer en anglais tout à fait correct, cela ne signifie pas qu’ils sont tous capables de le parler à un niveau avancé permettant de créer la complicité par la fluidité des échanges… surtout si l’on n’est pas soi-même parfaitement à l’aise en anglais.
Ensuite, et c’est la nuance la plus importante : une lingua franca (généralement l’anglais) entre deux locuteurs qui ne la parlent qu’imparfaitement ne créera jamais autant de proximité que le partage d’une langue, dont l’une est la langue maternelle de l’un des deux participants. La raison est simple : on dit souvent « apprendre une langue, c’est aussi apprendre une culture ». Concrètement, cela signifie que l’on acquiert des référents culturels au-delà du simple stéréotype : on sait ainsi mieux comment se comporter avec nos interlocuteurs, tout en étant capable de faire des références à des aspects particuliers de leur identité. Après tout, les chances d’apprendre l’histoire des horloges de Bornholm au Danemark, ou de la légendaire fuite à ski du futur roi de Suède Gustav Vasa, augmentent considérablement si l’on étudie les langues scandinaves.
Mais ces référents culturels, sont-ils vraiment importants ?
Faites l’expérience vous-même : entre le touriste « qui n’en revient pas de la qualité de votre français et est épaté que vous le parliez si bien en plus du belge » et celui qui vous raconte être venu en Belgique parce qu’il est fasciné par la politique linguistique du pays dont il vous donnera les détails les plus fascinants, avec lequel aurez-vous le plus envie d’échanger ?
Nous sommes tous naturellement flattés quand on s’intéresse à nous (sans vouloir nous vanter, c’est d’ailleurs pour cela que certains de nos partenaires Erasmus font leur maximum pour nous aider !).
J’ai encore des questions
Et nous avons sans aucun doute des réponses : écrivez-nous à nord@umons.ac.be !
Le CURSUS
La Faculté de Traduction et d’Interprétation de l’UMONS forme de véritables experts linguistiques, capables d’interagir dans un monde multilingue et de réellement tirer parti des nouvelles technologies : elle prépare aux métiers multilingues de demain (notamment, traduction – avec intégration de l’IA –, interprétation, communication en entreprise, relations interculturelles et enseignement). Dans ce cadre, la formation en langues scandinaves est unique en Belgique.
Elle associe l’apprentissage d’une langue germanique « classique » (anglais, néerlandais ou allemand) aux trois principales langues scandinaves, ce qui offre un profil professionnel intéressant à nos diplômés (souvent engagés pour leur spécificité, tout en travaillant également avec leur langue plus répandue).
Concrètement, lors du bachelier, les étudiants apprennent le danois en même temps qu’une autre langue germanique (néerlandais, allemand ou anglais, au choix) ; ils conservent cette dernière en master, tandis que la branche scandinave ajoute le suédois et le norvégien au danois, grâce à la forte proximité de ces trois langues et aux possibilités d’intercompréhension qu’elles offrent.
Avoir étudié le néerlandais, l’anglais ou l’allemand donne un avantage dans l’apprentissage des langues scandinaves, dont le vocabulaire ou la grammaire rappellent les autres langues germaniques. N’hésitez pas à venir constater lors des cours ouverts ce que vos connaissances peuvent déjà vous apporter, par exemple, pour la lecture d’un texte danois ou suédois ! Nous serions heureux de les accueillir dans notre Service, très dynamique et qui accorde une grande importance au suivi des étudiants et à leur bien-être.