Le Fonds Alice Copette soutient une étude UMONS sur un espoir thérapeutique contre la maladie d’Alzheimer
Avec plus de 300 000 personnes qui pourraient être touchées par une démence en Belgique d’ici 15 ans, la maladie d’Alzheimer représente une urgence scientifique et sociétale. Malgré de nombreux travaux, les traitements actuels peinent à enrayer l’évolution de cette pathologie neurodégénérative, caractérisée notamment par une perte de synapses, une altération de la plasticité cérébrale et un métabolisme neuronal défaillant.
Dans ce contexte, les oméga-3, ces graisses dites « bonnes » que l’on retrouve dans certains poissons ou huiles végétales, font l’objet d’un intérêt croissant pour leur rôle protecteur sur le cerveau. L’un de leurs dérivés naturels, le synaptamide, est une petite molécule produite directement par le cerveau à partir du DHA, un oméga-3 très étudié. Le synaptamide semble agir sur la croissance et l’activité des neurones, mais il reste encore très peu exploré dans le cadre de maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
C’est précisément ce défi scientifique que relèvera Jeanne Migeotte, grâce au soutien du Fonds Alice Copette, géré par la Fondation Roi Baudouin, qui encourage la recherche innovante en neurosciences.
Plonger dans la maladie pour mieux la prévenir
Fraîchement diplômée en Sciences biomédicales à l’UMONS, Jeanne Migeotte entame une thèse doctorale pour évaluer les effets du synaptamide sur des neurones exposés à des conditions mimant les débuts de la maladie d’Alzheimer. Son projet, mêlant biologie cellulaire, électrophysiologie et tests cognitifs, vise à comprendre comment cette molécule pourrait préserver la viabilité, le métabolisme et la connectivité des cellules nerveuses.
« Le synaptamide est encore très peu étudié, mais il présente des propriétés neuroprotectrices puissantes, à des doses bien moindres que le DHA dont il est issu. C’est une piste prometteuse pour la prévention », explique Jeanne Migeotte.
Cette recherche sera menée au sein du service de Neurosciences de l’UMONS (Prof. Laurence Ris), sous la direction d’Aurore Colomar (promotrice) et d’Agnès Villers (co-promotrice).
« Jeanne a toutes les qualités pour mener ce travail exigeant : rigueur, curiosité, technicité. Son engagement pour la recherche est exemplaire », affirme Aurore Colomar.
« Ce projet me motive au plus haut point. J’admire l’enthousiasme et la volonté d’aboutir de Jeanne Migeotte dans l’intérêt de tous car nous ne sommes nullement à l’abri d’une maladie neurodégénérative », explique Madame Alice Copette.
« Nous devons tous nous engager à approfondir nos connaissances sur les causes des maladies et chercher des solutions à ce problème de santé et de société. Comme ancienne de l’UMONS (EII) et ex-présidente des anciens/Alumni (EII-ATIM et UMH/AUMH), je suis heureuse et fière d’aider mon ancienne Alma Mater à soutenir la recherche et à contribuer aux progrès de la science, déjà un fleuron de l’UMONS. Bon vent à Jeanne, à la Professeure Ris et aux promotrices dans leurs travaux ».
Du laboratoire à la société : un projet porteur d’espoir
Si les effets positifs du synaptamide se confirment, ce travail pourrait ouvrir la voie à de nouvelles cibles thérapeutiques dans le traitement ou la prévention de la maladie d’Alzheimer. Le projet, en phase avec les enjeux de santé publique liés au vieillissement, s’inscrit dans une dynamique interdisciplinaire, en lien potentiel avec des institutions cliniques et l’industrie pharmaceutique.
« Ce qui me motive profondément, c’est de contribuer à une meilleure compréhension de cette maladie qui bouleverse tant de familles. Si mes recherches peuvent un jour améliorer la vie de patients, ce sera ma plus grande réussite »,confie Jeanne Migeotte.
Ce projet s’inscrit dans la mission du Fonds Alice Copette, qui soutient en particulier les jeunes scientifiques de l’UMONS engagés dans la recherche en neurosciences, notamment sur les maladies neurodégénératives.