Première thèse de l’Université de Mons défendue dans les murs du CampusUCharleroi
Lors de sa présentation, Bruno Bauraind, par ailleurs secrétaire général du Groupe de Recherche pour une Stratégie Economique Alternative (GRESEA), a, dans un premier temps, exposé la combinatoire socio-productive mise en place par Ryanair, figure idéal-typique de l’entreprise néolibérale austéritaire. Une des caractéristiques centrales de la compagnie low cost est son antisyndicalisme.
Dans un second temps, Bruno Bauraind a retracé les principales étapes du conflit social qui a traversé l’entreprise pendant plus de 20 ans. Après plusieurs actions en justice menées par des hôtesses et des stewards basés à l’aéroport de Charleroi, l’octroi de la législation sociale liée à la base d’affection et des actions de grèves, la direction de Ryanair s’est vue contrainte d’accepter l’instauration d’une délégation syndicale pour ses bases belges ainsi que la mise en place d’un Conseil d’entreprise et d’un Comité de prévention et de protection au travail.
Ce conflit, qualifié de remarquable par l’auteur de la thèse, a montré qu’un contexte particulièrement hostile peut aussi être propice à l’action collective et à l’encastrement d’une entreprise dans un système de relations professionnelles. Par extension, la recherche menée interroge les conditions de possibilité et les modalités du renouveau syndical en Belgique.
Cette thèse restera aussi dans les annales de l’université de Mons comme étant la première défendue sur le campus universitaire de Charleroi. Son jury se composait de Jean Vandewattyne (promoteur, UMONS), David Jamar (président, UMONS), Pierre Lannoye (secrétaire, ULB), Aline Bingen (ULB), Camille Dupuy (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), Jean Faniel (CRISP) et Baptiste Giraud (Université d’Aix-Marseille).