La Fondation Stop Alzheimer octroie 300.000 € à une chercheuse de l’UMONS pour ses recherches ciblant l’inflammation cérébrale
Alors que la maladie d’Alzheimer continue de toucher un nombre croissant de personnes et que les options thérapeutiques restent essentiellement limitées à un soulagement des symptômes, l’UMONS s’engage dans une voie de recherche résolument novatrice. La Professeure Carmen Burtea, entourée par la Prof. Sophie Laurent (Chef de Service et responsable du Laboratoire Chimie) et de la doctorante Honorine Chartier, vient en effet d’obtenir un financement de 300.000 € de la part de la Fondation Stop Alzheimer pour développer un projet explorant une piste thérapeutique encore peu étudiée mais centrale dans les dommages causés par la maladie : l’inflammation cérébrale.
La remise officielle du Grant s’est tenue le 18 décembre à Mons, marquant une étape importante pour ce projet ambitieux qui pourrait, à terme, transformer l’approche thérapeutique de la maladie d’Alzheimer. L’objectif est clair : dépasser les traitements actuels, principalement symptomatiques, pour s’attaquer directement à des mécanismes biologiques fondamentaux de la pathologie.
Au cœur de cette recherche se trouve une enzyme clé, la cPLA2-IVA. Peu explorée jusqu’à présent dans le contexte de la maladie d’Alzheimer, cette enzyme joue pourtant un rôle central dans les processus inflammatoires du cerveau. Lorsqu’elle est anormalement activée, comme c’est le cas chez les patients atteints d’Alzheimer, elle déclenche une cascade de réactions délétères : inflammation chronique, stress cellulaire, altération de la structure des neurones et, à terme, leur dégénérescence.
« La neuroinflammation contribue aux pertes de mémoire et à la mort progressive des neurones. En ciblant précisément l’une de ses enzymes, nous explorons une piste thérapeutique totalement nouvelle », explique la Professeure Carmen Burtea. Cette enzyme est également impliquée dans l’accumulation des peptides amyloïdes, marqueurs bien connus de la maladie d’Alzheimer, lesquels renforcent à leur tour l’activation de la cPLA2-IVA. Un véritable cercle vicieux s’installe alors, accélérant la progression de la pathologie.
Les travaux antérieurs menés par l’équipe de la Professeure Burtea ont déjà permis de développer un nouvel agent thérapeutique à base de petits peptides. Celui-ci s’est montré capable de moduler l’activité de la cPLA2-IVA et de limiter les dommages observés dans des modèles cellulaires et animaux. Le nouveau projet financé par Stop Alzheimer vise désormais à approfondir ces résultats, à confirmer l’efficacité de cette molécule et à l’optimiser pour en faire un candidat pharmacologique crédible.
Un défi majeur consistera notamment à améliorer sa capacité à franchir la barrière hémato-encéphalique, un passage obligé pour tout traitement destiné au cerveau. Si cette étape est franchie avec succès, la stratégie pourrait ouvrir la voie à une nouvelle génération de traitements capables de corriger avec précision les dérèglements inflammatoires tout en préservant l’équilibre du système nerveux.
« Ce projet de recherche est particulièrement prometteur. Il explore une approche innovante et encore peu étudiée, avec un réel potentiel pour faire progresser le développement de traitements plus efficaces contre la maladie d’Alzheimer. C’est exactement le type de recherche ambitieuse que Stop Alzheimer souhaite soutenir », souligne Jessica Liu, chargée de communication chez Stop Alzheimer.
À travers ce projet, l’UMONS confirme son rôle actif dans la recherche biomédicale de pointe et contribue à faire avancer la compréhension des mécanismes complexes de la maladie d’Alzheimer. Aujourd’hui, c’est un pas de plus vers une meilleure compréhension de la pathologie ; demain, peut-être, vers des traitements capables non plus seulement d’en atténuer les effets, mais d’en freiner réellement la progression.
Depuis 30 ans, reconnue d’utilité publique, Stop Alzheimer est le principal acteur de financement de la recherche fondamentale, clinique et psychosociale sur Alzheimer et les maladies apparentées en Belgique. Plus d’infos sur la Fondation Stop Alzheimer ici.