Félicitations du Jury pour la thèse de Aurélie Miceli
Ce jeudi 14 septembre avait lieu la soutenance publique de la thèse de Aurélie Miceli. Celle-ci a eu lieu face au jury présidé par la Prof. Romina RINALDI, et composé, pour l’UMONS des Prof. Laurent LEFEBVRE et Thierry PHAM HOANG, ainsi que de ses Promotrice et Co-Promotrice de thèse, la Prof. Isabelle SIMOES LOUREIRO, et la Prof. Laurence RIS. Le Jury était également composé des Prof. Christine BASTIN (chercheur qualifié F.R.S.-FNRS. GIGA CRC In vivo Imaging, ULiège) et Guillaume VALLET (Prof. suppléant, Département de Psychologie, Université du Québec à Trois-Rivières).
Aurélie Miceli a présenté à l’audience une dissertation originale intitulée « Étude des connaissances conceptuelles dans une approche incarnée et située de la cognition dans le vieillissement sain et la maladie d’Alzheimer : Exploration de la force perceptuelle et son impact dans le traitement lexico-sémantique ». Après délibération, le jury a donc accordé à Madame Miceli le grade académique de Docteur en sciences psychologiques et de l’éducation et tenu à féliciter la Dr. Miceli pour la grande qualité de son travail de recherche.
Les recherche du Dr. Miceli portent sur les approches incarnées et situées de la cognition, qui postulent que les connaissances et les représentations conceptuelles sont ancrées dans le système sensorimoteur et sont le résultat de l’interaction de l’individu avec son environnement (Barsalou, 2008). Si l’intervention du système sensorimoteur dans le traitement sémantique a déjà été démontrée chez l’adulte jeune et plus récemment chez l’enfant, très peu d’études se sont intéressées à cette question dans le contexte du vieillissement. Pourtant, en raison des modifications cognitives, sensorielles et motrices rencontrées avec l’avancée en âge et des relations établies entre les systèmes sensorimoteur et conceptuel, l’étude du vieillissement est particulièrement pertinente pour tester ces approches (Vallet, 2015). Par ailleurs, cette question revêt une importance accrue dans le cas de pathologies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer qui entraînent des altérations concomitantes des systèmes conceptuels et perceptuels. L’objectif général de cette dissertation doctorale est d’explorer les relations existantes entre le système conceptuel et perceptuel ainsi que l’évolution de ces relations dans le contexte du vieillissement normal et de la maladie d’Alzheimer. Cette problématique a été investiguée dans deux premières études collectant des normes francophones relatives à deux variables capturant la dimension représentationnelle perceptuelle (la force perceptuelle) et motrice (l’interaction corps-objets) des concepts chez des adultes sains jeunes et âgés. Les résultats indiquant des scores de force perceptuelle plus élevés chez les personnes âgées (pour certaines modalités et certaines catégories de mots), ainsi que plus faibles pour l’interaction corps-objets en comparaison aux jeunes adultes, soulèvent des questionnements intéressants relatifs à l’impact du vieillissement sur les représentations sensorimotrices. Deux autres études ont ensuite été menées afin d’explorer de manière implicite l’influence de la force perceptuelle dans le traitement conceptuel à partir de protocoles spécifiques de reconnaissances de mots dans le cadre du vieillissement sain (décision lexicale et sémantique) et de la maladie d’Alzheimer (décision lexicale). Les résultats mettent en évidence une modulation de l’impact de la force perceptuelle dans le traitement conceptuel selon la tâche et suggèrent que le vieillissement normal et la maladie d’Alzheimer impactent différentiellement la profondeur du traitement conceptuel requis par la tâche. Ensemble, les résultats de nos études exploratoires amènent de nombreuses pistes de réflexions qui nourrissent les approches incarnées de la cognition et ouvrent la voie à de nouvelles perspectives de recherche dans l’étude du vieillissement normal et pathologique.