L’UMONS et l’ULB renforcent leur partenariat en créant l’ASBL Marie Mineur
« Ce n’est pas du tout un pas vers une fusion. Chaque partenaire conserve son identité propre au sein de l’association. Mais nous voulions nous doter d’un outil souple et efficace capable de donner un cadre légal destiné à renforcer notre collaboration existante et nos projets conjoints au bénéfice de la Province de Hainaut, de sa jeunesse et de son économie ! » Annemie Schaus et Philippe Dubois, respectivement Rectrice de l’ULB et Recteur de l’UMONS, parlent d’une voix lorsqu’ils évoquent leur vision pour la Province de Hainaut et qu’ils dévoilent la toute nouvelle ASBL Marie Mineur, créée par les deux universités.
Partenaires depuis de longues années déjà sur le sol hainuyer (au travers de Bacheliers et de Masters organisés conjointement à Charleroi mais aussi à Mons), les deux institutions partagent en effet une même vision égalitariste de l’accès à l’enseignement supérieur et du rôle sociétal que ce dernier se doit d’avoir. L’ambition de cette association est de dynamiser la mise en œuvre de projets conjoints dans les 3 missions de l’Université : enseignement, recherche et engagement sociétal.
Pour matérialiser ce rapprochement fort, les deux universités ont opté pour la création d’une ASBL. Baptisée ASBL Marie Mineur, du nom d’une pionnière féministe verviétoise (voir plus loin), cette association a pour ambition d’incarner la vision partagée par les deux universités au bénéfice de la Province de Hainaut, son économie et ses (jeunes) habitant.e.s.
Les statuts de l’ASBL Marie Mineur ont été signés par les Autorités de l’UMONS et de l’ULB tout récemment. Un logo a été dévoilé pour incarner graphiquement l’association et sa volonté d’œuvrer au bénéfice des dimensions/métiers des deux universités que sont l’enseignement, la recherche et le service à la collectivité.
Pourquoi cette ASBL maintenant ?
Les équipes rectorales des deux universités ont émis la volonté de consolider et pérenniser les partenariats existants et leur donner des fondations solides pour une gouvernance stable et harmonisée grâce à la création d’une association.
Cette ASBL Marie Mineur constituera désormais le symbole de la vision partagée par les deux universités : dans l’environnement compétitif de l’enseignement supérieur, elles privilégient la création de synergies et de collaborations pour contribuer au développement socio-économique du bassin de vie hennuyer.
Pourquoi en Hainaut ?
L’UMONS y est naturellement active depuis près de 2 siècles à Mons pour certaines de ses composantes les plus anciennes et pour près de cinquante ans à Charleroi. L’ULB a développé ses activités à Charleroi à partir de la fin des années 90. Et depuis, les collaborations conjointes n’ont cessé de croître entre les deux institutions.
Déjà partenaires à Mons (pour le Master en Médecine, en Pharmacie et en Droit) mais aussi à Charleroi (pour 3 Bacheliers conjoints et des Masters), les projets communs ne vont faire que croître, et notamment à Charleroi avec le CampusUCharleroi dans lequel les deux universités sont parties prenantes aux côtés déjà de la Province et de la Ville.
L’action de l’ASBL Marie Mineur se focalisera sur le Hainaut parce que si, en Belgique, un peu moins de 30% de la population de plus de 20 ans détient un diplôme de l’enseignement supérieur, cette part n’est que de 22% (contre 40% par exemple en Brabant wallon) et qu’elle descend même à 15% dans certains arrondissements hainuyers ! C’est pour mettre un terme à cette injustice/cette inégalité d’accès à l’enseignement supérieur que les deux universités s’associent.
Pour les Recteurs Schaus et Dubois, l’ambition est claire : « Doper l’accès à l’enseignement supérieur en Hainaut pour des jeunes en leur proposant une offre de proximité géographique mais aussi de proximité pédagogique. Certains jeunes ont besoin de davantage d’encadrement quand au niveau familial, l’accès aux études universitaires n’est pas un schéma habituel ! »
Les chiffres indiquent d’ailleurs un bon taux de réussite quand ce pas est franchi. Ainsi, si sur les sites de l’UMONS à Mons, on compte 27 % de boursiers en première année, ils sont par exemple 40 % à Charleroi. Mais en fin de cycle de Bachelier, ce chiffre augmente considérablement à Charleroi (jusqu‘à 60 %) ; preuve que ces étudiants à qui on a donné la chance d’accéder aux études supérieures réussissent mieux. C’est que l’ascenseur social et sociétal fonctionne ! », se réjouissent Annemie Schaus et Philippe Dubois.
Avec quels moyens ?
L’ambition des partenaires au sein de l’ASBL n’est pas de se lancer dans une course effrénée à l’étudiant.e, malgré l’environnement compétitif actuel de l’enseignement supérieur, suscité par le principe de financement de l’enveloppe fermée. « Il s’agit au contraire d’éviter le saupoudrage et d’utiliser au mieux les deniers publics en optimisant les investissements financiers (infrastructure, personnel, équipement et fonctionnement) associés à des projets communs », insistent les deux Recteurs qui identifient d’autres actions concrètes telles que :
– faciliter des investissements communs, héberger du personnel mutualisé et gérer les infrastructures partagées
– augmenter les moyens dédiés aux projets de collaboration en assurant une collecte concertée et efficace de fonds publics et privés ;
– créer des plateformes de partage d’informations et de bonnes pratiques et résoudre les difficultés opérationnelles récurrentes liées e.a. aux inscriptions, à l’informatique de support, à la gestion immobilière, à l’échange de documents sensibles via une plateforme sécurisée.
Un geste fort et hautement symbolique le 21/09
Pour concrétiser leur engagement et leur rapprochement au travers de l’ASBL Marie Mineur, les deux universités ont décidé de poser un geste symbolique fort lors de la rentrée académique prochaine. Elles organiseront ensemble à Charleroi (pas à Mons ni à Bruxelles donc) pour la première fois leur cérémonie solennelle le 21/09 sous le leitmotiv : « Deux universités, une région, une vision ! »
La cérémonie se tiendra dans le bâtiment Zénobe Gramme, transfiguré par les 47 millions d’euros investis ces 40 derniers mois dans sa rénovation grâce au soutien public (Europe et Région wallonne). Avec les bâtiments Solvay et Maçonnerie voisins, dès septembre prochain, le CampusUCharleroi aura fière allure avec ses 30.000 m2 et 3.000 étudiant.e.s.
L’ULB et l’UMONS se sont reconnues dans le parcours de cette pionnière féministe d’origine modeste, Verviétoise de naissance et dont on aurait commémoré le centenaire de la mort le 18 mai dernier. Ouvrière de l’industrie textile, Marie Mineur fut l’une des premières militantes féministes belges. Elle fit de l’amélioration des conditions de travail des femmes et des enfants son premier combat, vite suivi par celui de l’émancipation des droits des femmes en général, de la laïcité.