L’influence du vieillissement et de la maladie d’Alzheimer sur le fonctionnement langagier des populations bilingues
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TypeDoctorat Post-doctorat
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Mots-clésAlzheimer, Bilinguisme, Neuropsychologie, Langage, Immigration
Description
La question de l’influence du vieillissement sur le fonctionnement langagier des populations bilingues est peu explorée, partant du principe, erroné, que le langage usuel est peu affecté par l’avancée en âge. Toutefois, le particularisme de la Belgique, pays disposant de trois langues officielles et d’un taux d’immigration important, nécessite d’interroger l’évolution des compétences cognitives des populations bilingues. Notamment, le double impact d’une société occidentale vieillissante conjuguée au vieillissement de fortes populations migrantes arrivées au milieu du XXe siècle rend cette question prégnante. Cette interrogation s’avère même cruciale lorsque la personne bilingue développe une maladie neurodégénérative entrainant des troubles du langage, telle la maladie d’Alzheimer (MA). Questionner l’impact de la maladie sur le devenir langagier du bilingue, c’est permettre une prise en charge davantage adaptée, c’est également, plus fondamentalement, comprendre les processus d’involution dans un cadre unique, questionnant le fonctionnement cognitif sous-tendant le bilinguisme et le langage. L’investigation de l’impact de la maladie d’Alzheimer auprès notamment des populations migrantes bilingues est d’autant plus pertinente que ces populations se caractérisent par un environnement socio-économique souvent plus fragile, l’apparition des symptômes de la MA étant alors plus précoce, et les symptômes potentiellement plus invalidants. Ce projet poursuit trois objectifs : (i) étudier la question de l’attrition linguistique dans le cadre de la maladie d’Alzheimer auprès de populations bilingues, migrantes ou belge ; (ii) étudier l’impact de la maladie d’Alzheimer selon la qualité du bilinguisme de la personne, mais également selon le type de langues maitrisées, (iii) évaluer la pertinence des tests neuropsychologiques utilisés à l’heure actuelle avec cette population et réfléchir à l’élaboration d’outils de prise en charge linguistiquement et culturellement mieux appropriés. Les éléments de réponses apportés à ces différentes questions permettront d’inscrire le soin gérontologique dans une perspective interculturelle en lien avec la diversité sociale dont fait état la société belge actuelle.