Politiques linguistiques de traduction et d’interprétation : études de cas
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TypeDoctorat
Description
La gestion des langues dans les systèmes institutionnels bilingues et multilingues nécessite la mise en place de politiques de traduction (Meylaerts, 2011). Celles-ci constituent l’outil essentiel d’adaptation à la langue de l’usager du service public et permettent l’épanouissement de toutes les communautés linguistiques, y compris celles qui sont minorisées. Que ce soit au sommet de l’État ou au niveau des entités fédérées ou déconcentrées, ou encore au sein des institutions supra-étatiques, les politiques linguistiques de traduction et d’interprétation (PLTI) ont pour objectif de rendre lisible l’action publique et de faciliter la communication avec les institutions et les citoyens (Wallace et Monzó-Nebot, 2019).
Ce sujet de thèse se situe dans un cadre conceptuel large qui peut comprendre la sociolinguistique, l’analyse des politiques linguistiques (et, plus généralement, des politiques publiques), la sociologie de la traduction et de l’interprétation, et l’analyse critique du discours. Le/la candidat·e pourra travailler exclusivement avec des méthodes de recherche qualitative ou les combiner avec des méthodes quantitatives. Il/elle devra choisir un cas d’étude et définir un corpus lié à celui-ci. Le cas d’étude peut être territorialisé (un territoire, une institution ou plusieurs institutions sur ce territoire, plusieurs territoires, etc.) ou non territorialisé, comme c’est le cas des organisations supra-étatiques (Benelux, Union européenne, ONU, Cour pénale internationale, CJUE, CEDH, etc.).
La constitution du corpus dépendra des méthodes choisies : on privilégiera l’analyse documentaire (textes de loi, documentation relative aux politiques publiques, formulaires administratifs, paysage linguistique) et la recherche qualitative avec des sujets engagés dans les PLTI (entretiens semi-directifs, questionnaires). À ce sujet, la question de l’agentivité des informateurs devra être problématisée : quel genre d’interaction se produit entre les politiques publiques et les agents chargés de les appliquer (traducteurs, interprètes, agents publics, décideurs, groupes d’intérêt, etc.) ?
D’autres problématiques pourront être tenues en compte; de manière non exhaustive, on peut citer le bijuridisme (la cohabitation de différents systèmes juridiques dans une même institution ou dans les institutions d’un même territoire marqué par la présence de plusieurs langues officielles), la distance entre les langues, le degré de maîtrise des langues par les usagers et par les agents des services publics, les idéologies et les représentations à l’œuvre sur les différentes langues présentes.
Meylaerts, R. (2011). Translation Policy. Dans Y. Gambier et L. van Doorslaer (Éds.), Handbook of translation studies (Vol. 2, pp. 163-168). Amsterdam: John Benjamins. Wallace, M., Monzó-Nebot, E. (2019). Legal translation and interpreting in public services: defining key issues, re-examining policies, and locating the public in public service interpreting and translation. Journal of Language and Law, 71, 1-12.