Papotages du 13 février
À cette occasion, nous aurons le plaisir d’entendre Pauline Deghorain et Letizia Imola, à propos de leurs recherches doctorales. Vous trouverez ci-dessous un résumé de leurs interventions.
Pauline Deghorain (service de Métrologie et sciences du langage) – Caractérisation de la parole dysarthrique : vers une évaluation objective pour une meilleure compréhension et prise en charge
Les dysarthries sont des troubles moteurs de la parole liés à des atteintes neurologiques qui impactent grandement la qualité de vie des patient×e×s. Si ces troubles affectent différents aspects de la production vocale – articulation, nasalité ou prosodie – leur évaluation reste complexe. Cette présentation se concentrera d’une part, sur une brève caractérisation des différentes formes de dysarthries et d’autre part, sur un protocole de récolte de productions vocales. Ce protocole vise à répondre à plusieurs objectifs de recherche plus spécifiques pour mieux caractériser la dysarthrie tels que l’évaluation de la sévérité, le diagnostic différentiel ou encore l’évaluation de l’intelligibilité, ouvrant la voie à des approches thérapeutiques plus ciblées et efficaces.
Dans un premier temps, je vais fournir un résumé de mon projet de recherche, qui se propose de cerner et d’évaluer le rôle de la pratique de la traduction, en particulier de l’anglais, dans le processus progressif de libération métrique qui a eu lieu dans la poésie française et italienne au cours de la première moitié du XXème siècle. À cette fin, j’ai identifié quatre études de cas, quatre poètes-traducteurs français et italiens qui font l’objet d’une analyse stylistique comparative : Paul Claudel (1868-1955), Valery Larbaud (1881-1957), Cesare Pavese (1908-1950) et Sergio Solmi (1899-1981). J’ai choisi ces quatre auteurs parce qu’ils ont traduit de l’anglais, donc ils sont à la fois forcés et prédisposés à dialoguer avec un type de versification très différente de celle de leur langue maternelle.La problématique centrale du sujet de thèse est la suivante : pourquoi la traduction de l’anglais a-t-elle révolutionné les versifications françaises et italienne ? Comment a-t-elle subverti leurs systèmes métriques ? Dans quels traits formels cette mutation s’est-elle manifestée ? Claudel, Larbaud, Pavese et Solmi sont protagonistes du bouleversement historique de la versification traditionnelle : par l’étude de leur évolution formelle, je me propose de démontrer combien et comment la traduction a joué un rôle de subversion dans ce processus.Mon exposé dans le cadre des papotages se concentrera notamment sur l’analyse contrastive de quatre versions d’Archibald MacLeish par Valery Larbaud, publiés sur la revue Commerce entre 1925 et 1927. Le but est de mettre en évidence les traits emblématiques de la conception traductive de Larbaud et de souligner certaines de ses libertés.