François Petit remporte le premier prix de la CBTI pour son mémoire sur l’interprétation de dialogue
Chaque année, la CBTI met à l’honneur les travaux d’étudiantes et d’étudiants qui contribuent à l’évolution des pratiques professionnelles en traduction et en interprétation. Lors de cette huitième édition, le premier prix a été attribué à François Petit pour son mémoire intitulé « Politesse linguistique en interprétation de dialogue : étude expérimentale ».
Une reconnaissance pour la recherche appliquée en interprétation
Les deux principaux critères d’attribution de la CBTI sont la qualité scientifique du travail et l’utilité concrète pour la pratique professionnelle des traducteurs ou interprètes. Un grand défi pour ces métiers en pleine mutation, avec la dynamique de l’IA notamment.
Son travail met en lumière le rôle du travail de la figuration l’interprète sur la construction de la composante relationnelle lors d’une interaction. L’interprétation de dialogue est fondamentale dans un contexte de communication entre personnes de langues différentes, dans les tribunaux, hôpitaux ou services sociaux par exemple. Contrairement à l’interprétation de conférence, elle repose sur un échange direct entre les interlocuteurs et implique des dimensions linguistiques, culturelles et relationnelles.
Étude expérimentale en interprétation de dialogue
« Pour moi, ce prix est avant tout une reconnaissance du travail accompli » explique François Petit. « Une manière de clore un chapitre entamé trois ans plus tôt ». Dans son travail, François Petit contribue à mieux comprendre le phénomène de gestion des stratégies de politesse par l’interprète mais aussi les nouveaux défis du métier, afin d’affiner les approches didactiques en formation. « Pour ce faire, j’ai analysé un double corpus composé d’un jeu de rôle interprété par un étudiant en interprétation et d’un entretien rétrospectif mené au terme de l’interaction » explique-t-il.
L’analyse des résultats montre que, dans plus de la moitié des cas, l’étudiant-interprète utilise différentes stratégies qui modifient la valeur pragmatique des actes de langage en adoucissant, renforçant ou même supprimant certains propos offensants ou flatteurs. « L’entretien rétrospectif a quant à lui démontré que le travail de figuration n’est pas le seul facteur qui influence le comportement discursif de l’étudiant-interprète » ajoute François.