Un mémoire primé explore une piste de prise en charge du langage chez les patients Alzheimer
Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les troubles du langage apparaissent souvent tôt, notamment à travers l’anomie – cette difficulté à retrouver le mot juste. Dans son mémoire de fin d’études réalisé à l’UMONS, Eléa Millien a choisi d’explorer une piste issue du traitement de l’aphasie : la méthode Elaborated Semantic Feature Analysis.
Ce travail, qui lui a valu le prix Calogero Conti 2025, s’inscrit dans une démarche de recherche appliquée et interroge la manière dont on peut accompagner autrement le déclin sémantique.
Une méthode issue de l’aphasie testée dans la maladie d’Alzheimer
Pendant huit semaines, quatre participantes atteintes d’Alzheimer au stade débutant ont été accompagnées dans des séances ciblées visant à travailler les caractéristiques sémantiques de mots difficiles à retrouver. L’objectif ? Renforcer les liens entre les mots et leurs significations pour tenter de réactiver leur accès lexical.
« Deux participantes ont montré des réponses positives, avec un maintien partiel ou complet des acquis. Ce n’est pas un traitement miracle, mais un levier de travail intéressant », précise Eléa Millien.
Les résultats sont hétérogènes : deux personnes ont progressé, deux autres ont montré une stabilité dans leurs performances – là où un déclin est souvent attendu. L’étude éclaire les potentiels et les limites d’une approche encore peu utilisée dans ce contexte.
Vers une poursuite des recherches sur la prévention cognitive
Aujourd’hui doctorante au sein du service de Psychologie Cognitive et Neuropsychologie de l’UMONS, Eléa Millien approfondit cette thématique dans une recherche doctorale centrée sur les facteurs de protection des fonctions cognitives : réserve cognitive, nutrition, éducation à la santé…
« Mon objectif est d’explorer les leviers de prévention des troubles neurocognitifs, pour penser une approche globale du vieillissement cognitif », explique-t-elle.
Ce mémoire, réalisé sous la direction d’Isabelle Simoes Loureiro et Melike Semiz, illustre aussi comment un travail étudiant peut nourrir des dynamiques de valorisation scientifique. Il apporte des premiers éléments de réflexion sur l’utilisation d’une méthode alternative pour traiter l’anomie dans la maladie d’Alzheimer.