Précarité, dépendance et dérégulation : l’accord Arizona décrypté par Apolline Dupuis
Elle y démontre que, malgré l’affirmation de l’égalité hommes-femmes comme « valeur fondamentale », de nombreuses réformes vont au contraire fragiliser les droits acquis des femmes et creuser les inégalités de genre.
Parmi les mesures phares, l’hyper-flexibilisation du travail rendra plus difficile encore la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, toujours majoritairement assumée par les femmes. Les réformes en matière de pensions et de chômage pénaliseront celles dont les carrières sont interrompues ou précaires, renforçant l’écart économique entre hommes et femmes. Le maintien du statut de cohabitant·e et la suppression progressive de certaines protections sociales (comme la pension de survie) accroîtront les situations de dépendance financière.
L’accord se distingue aussi par son immobilisme sur l’IVG, qui reste « au frigo », malgré le consensus scientifique et les revendications féministes en faveur d’un allongement du délai légal. Plus préoccupant encore, l’égalité hommes-femmes est mobilisée presque exclusivement dans le cadre des politiques migratoires, où elle devient un outil de stigmatisation plutôt qu’un objectif réel. Enfin, la diminution des subsides à l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes affaiblit un acteur clé de la lutte contre les discriminations et les violences sexistes.
Pour Apolline Dupuis, ces choix traduisent une cohérence inquiétante : sous couvert de compétitivité économique, l’accord Arizona remet en cause l’autonomie financière des femmes, affaiblit leurs droits sociaux et consolide les inégalités. Elle n’hésite pas à qualifier ce texte de « véritable accord historique contre les femmes ».
L’article complet est accessible gratuitement sur Cairn via l’UMONS.