« Étude des Macrophages associés aux tumeurs (TAM) et Développement de Stratégies Thérapeutiques Immunomodulatrices et Anticancéreuses pour les Cancers des Voies Aérodigestives Supérieures (VADS) » par Mme Nour MHAIDLY

Quand ?
Le 01 octobre 2024 à 16:00
Où ?
Campus Plaine de Nimy - Centre Vésale - Aud. 023

Défense publique de thèse de doctorat en vue de l’obtention du grade académique de Doctorat en Sciences biomédicales

Promoteur : Prof. Sven SAUSSEZ, Service d’Anatomie humaine et oncologie, UMONS

Promoteur : Prof. Sophie LAURENT, Service de Chimie générale et organique, UMONS

Présidente du jury : Prof. Carmen BURTEA, Service de Chimie générale et organique, UMONS

Secrétaire du jury : Prof. Denis NONCLERCQ, Service d’Histologie, UMONS

Membres du jury :

  • Prof. Ahmad NAJEM, Docteur, Laboratoire d’Oncologie Clinique et Expérimentale (LOCE), Institut Jules Bordet, Université Libre de Bruxelles (ULB), 1000 Bruxelles, Belgique
  • Prof. Didier DEQUANTER, Professeur, Département d’Oto-rhino-laryngologie et de Chirurgie Cervico-Faciale, CHU Saint-Pierre, 1000 Bruxelles, Belgique
Résumé des objectifs de la thèse Les macrophages associés aux tumeurs (TAMs) sont des composants clés du microenvironnement tumoral (TME) et jouent des rôles cruciaux dans la progression du cancer de la tête et du cou. En conséquence, de nouvelles approches thérapeutiques se concentrent sur la reprogrammation des macrophages M2 pour adopter le phénotype M1. Cette thèse explore plusieurs aspects de cette stratégie, allant du développement d'un système de score clinique à l'exploration de nouveaux composés thérapeutiques. Le premier objectif était de développer un système de score basé sur la densité des macrophages M1 CD80➕ et M2 CD163➕ ainsi que sur le phénotype infiltrant des tumeurs, appliqué à une série clinique de 54 patients atteints de carcinome épidermoïde de la tête et du cou. Ce macroscore s'est révélé être un indicateur plus puissant que les critères TNM et le statut p16 pour évaluer le pronostic des patients, étant significativement associé à un mauvais pronostic. Le deuxième objectif visait à établir un modèle de coculture 3D pour analyser l'influence des cellules cancéreuses sur le recrutement des monocytes et leur polarisation. Ce modèle a démontré que les cellules cancéreuses sont responsables du recrutement des monocytes et de leur polarisation en macrophages M2, créant ainsi un microenvironnement immunosuppressif avec une production accrue de cytokines IL8 et IL10. Enfin, la thèse se concentre sur la bufaline, un composé trouvé dans le venin de crapaud, connu pour ses propriétés anticancéreuses et immunomodulatrices. Les recherches ont montré que la bufaline peut reprogrammer les macrophages M2 en macrophages M1, soulignant son potentiel en tant que modulateur immunitaire antitumoral.
Les effets de la bufaline ont été évalués sur les cellules cancéreuses de la tête et du cou (Fadu, 93vu, et D3), en examinant son impact sur la prolifération du cancer, son action sur le cycle cellulaire et sa capacité à induire l'apoptose. Les résultats ont montré que la bufaline, à une concentration IC80, induit la cytotoxicité et augmente l'apoptose des cellules cancéreuses Fadu et 93vu en 24 heures, régulant les protéines pro- et anti-apoptotiques, augmentant les espèces réactives de l'oxygène (ROS) et l'oxyde nitrique (NO), tout en diminuant les protéines associées aux ROS et le potentiel de membrane mitochondriale. La bufaline induit également un arrêt du cycle cellulaire en phase G2/M dans les cellules 93vu et réduit la migration cellulaire, modulant les marqueurs de transition épithélio-mésenchymateuse (EMT). De plus, elle modifie les macrophages associés aux tumeurs de M2 à M1 via la signalisation NF-κB, augmentant les marqueurs pro-inflammatoires et diminuant les marqueurs anti-inflammatoires. En conclusion, cette recherche met en lumière la puissance du macroscore en tant que biomarqueur pronostique précieux et dévoile les mécanismes immunosuppressifs du microenvironnement tumoral. De plus, elle suggère que la modulation des macrophages dans le microenvironnement tumoral à l'aide de la bufaline pourrait représenter une stratégie immunothérapeutique prometteuse pour le traitement du cancer. Ces découvertes ouvrent la voie à de nouvelles perspectives dans la lutte contre le cancer de la tête et du cou, en ciblant spécifiquement les interactions immunitaires au sein du TME.
Adresse
Avenue du Champ de Mars, 22
7000 Mons, Belgique