Description

En Belgique et en France, le nombre d’agressions sexuelles continue d’augmenter, + 20% au cours des 5 dernières années ; environ 33 plaintes pour viols sont enregistrées par jour selon l’Observatoire National de la Délinquance (données communiquées par la gendarmerie Nationale, www.inhesj.fr). Environ 1 personne sur 10 est victime de violences sexuelles au cours de sa vie en France (14.5% des femmes et 3.9% des hommes ont subi au moins une fois dans leur vie une agression sexuelle hors exhibition et harcèlement (enquête Virage INED 2016). Or, seulement 12% des victimes portent plainte.

Les conséquences personnelles et sociales des viols et violences sexuelles sont un problème majeur de santé publique (Thibaut 2015). Tous les auteurs sont d’accord pour dire que l’incarcération seule ne résout pas le problème de la violence sexuelle et que la prise en charge psychologique et psychiatrique des délinquants sexuels est une étape critique dans la prévention de la récidive, en particulier chez les personnes à risque élevé de violence comme les pédophiles et les violeurs récidivistes (Garcia et Thibaut, 2011; Thibaut, 2013). Cependant, en dépit de l’utilisation croissante des traitements pharmacologiques dans ces indications, nous disposons de peu de données pour indiquer quelles populations de délinquants sexuels pourront bénéficier de quels traitements pharmacologiques et avec quelle efficacité, quels événements indésirables sont observés, en particulier avec les anti-androgènes ou les traitements antidépresseurs qui sont largement utilisés chez ces sujets. La « Haute Autorité de Santé » et la Fédération mondiale des sociétés de psychiatrie biologique (WFSBP) ont publié des recommandations concernant le diagnostic et le traitement pharmacologique des troubles paraphiliques souvent associés à la délinquance sexuelle (HAS 2010 ; Thibaut et al., 2010, 2015 et 2020). Parallèlement, les thérapies psychologiques ont considérablement évolué et le développement plus récent des thérapies cognitivo-comportementales dans ce domaine, utilisées seules ou en association avec les traitements pharmacologiques, a permis d’apporter une aide importante dans la prise en charge des agresseurs sexuels.

Dans ce contexte de faibles connaissances de cette problématique il nous a paru important de mettre en place un certificat interuniversitaire de 10 crédits afin d’améliorer les compétences des psychologues et psychiatres qui sont amenés à diagnostiquer et prendre en charge ces patients.

Conditions d'accès

Accès aux porteurs d’un doctorat en médecine, d’un Master en Sciences Psychologiques et aux porteurs d’un diplôme en infirmerie.

Accès aux porteurs d’un autre diplôme et via la valorisation des acquis de l’expérience sur base d’un dossier d’admission examiné par le jury.

Public cible

Médecin généraliste ou spécialiste. Spécialiste de la santé mentale (psychologues). Travailleurs sociaux. Toute personne qui, de par sa profession et par intérêts, travaille avec la population des AICS, en ce compris les forces de police, les avocats, les magistrats, journalistes… Ces derniers groupes pourront n’avoir accès qu’à certains modules spécifiques le cas échéant.