Les origines de la bibliothèque de l’UMONS remontent à la fin du XVIII^e siècle. Au départ, elle était adjointe à l’École centrale du département de Jemappes et, après la fermeture de cette dernière, elle est reprise par la ville de Mons en 1804. Elle restera bibliothèque communale durant tout le XIX^e siècle et une bonne partie du XX^e siècle avant d’être intégrée, en 1966, au Centre universitaire de Mons (future UMONS). D’abord alimentée par les confiscations révolutionnaires opérées principalement au détriment des bibliothèques monastiques, ses collections s’étoffent au cours du temps par dons et achats. La richesse de ses fonds patrimoniaux en fait un de ses principaux attraits.

Résumé :

Aujourd’hui, les collections de l’Université de Mons s’inscrivent dans le cadre du MUMONS, ce qui permet de leur donner une cohérence nouvelle, où se conjuguent conservation, recherche et médiation scientifique et culturelle. La politique de gestion, d’acquisition et de valorisation repose sur cet ADN institutionnel : assurer la pérennité du patrimoine tout en l’inscrivant dans une dynamique vivante, ouverte à la communauté universitaire et au grand public. Cette intervention visera à retracer brièvement l’histoire récente du MUMONS et à présenter la vision des collections telle qu’elle s’y déploie.

L’UMONS possède des collections patrimoniales très variées mais savez-vous ce que recèlent celles qui composent le département du patrimoine artistique et iconographique ? Comment cet ensemble a évolué ces dernières années ? Quelles œuvres peut-on y trouver et pourquoi ? Un document d’archive ou une œuvre d’art, telle est la question… Vous en apprendrez davantage sur ces collections mais également sur leur gestion et leur valorisation lors de cet exposé !

Héritière des collections de la bibliothèque publique de la ville de Mons depuis 1966, l’université de Mons s’est retrouvée à la tête d’un patrimoine écrit riche et varié : manuscrits, incunables, imprimés du XVI^e au XIX^e siècle touchant tous les domaines du savoir. Au fil du temps, les collections ont été enrichies par des dons et dépôts de particuliers ou d’institutions. Aujourd’hui, l’UMONS a pour objectifs de mettre ce patrimoine à la portée de tous en le valorisant par des catalogues, expositions, numérisation… mais aussi en le faisant sortir des réserves lors d’événements organisés par le MUMONS.

L’UMONS possède une collection d’objets scientifiques et techniques riche d’environ 3500 pièces allant de la fin du XVIII^e siècle jusqu’aux années 1990. Cette collection témoigne de l’histoire de la recherche et de l’enseignement supérieur à Mons. Pourtant jusqu’en 2018, cette collection n’existait pas et, à part quelques exceptions, l’université n’était pas consciente de la richesse de son patrimoine scientifique. Cette communication abordera les enjeux, questions et difficultés liés à la constitution de cette collection ainsi que l’utilité de ce type de collections pour la valorisation au sein du MUMONS et pour la recherche en histoire.

Les collections du Service de Géologie Fondamentale et Appliquée de la Faculté Polytechnique de l’UMONS sont composées de collections paléontologiques, minéralogiques et pétrographiques. Celles-ci ont été constituées à partir du début du 19^e siècle et continuent d’être alimentées à l’occasion de dons ou de collectes sur le terrain. Elles présentent fréquemment un intérêt tant scientifique que patrimonial, par exemple celles relatives aux découvertes paléontologiques régionales datant des siècles passés et qui furent, entre autres, collectées et étudiées par François-Léopold Cornet, Alphonse Briart et Jules Cornet. Actuellement, ces collections demeurent un matériel de choix pour les activités d’enseignement ou de valorisation muséale, tandis qu’elles continuent d’alimenter les activités de recherche universitaire. Ces collections sont complétées par plusieurs fonds d’archives (cartes, plans, carnets de terrain, documents de travail, etc.) qui permettent de contextualiser voire de documenter les échantillons conservés. En outre, ces fonds apportent un éclairage intéressant sur l’évolution des conceptions dans le domaine des sciences de la Terre, et, plus particulièrement, sur les activités de recherche menées dans ce domaine aux XIX^e et XX^e siècles à Mons.

S’appuyant sur les fonds de la Bibliothèque centrale (BC) de l’Université de Mons, cette contribution vise à offrir un bref aperçu chronologique d’ouvrages produits et/ou utilisés durant la Première modernité (XVI^e – XVII^e siècles) et à l’époque des Lumières à Mons et dans ses environs pour enseigner le français (langue maternelle ou étrangère).

En première partie, nous dresserons pour les XVI^e et XVII^e siècles un tableau typologique des principaux types d’outils didactiques en usage dans l’enseignement du français dans les Pays-Bas anciens. Ce panorama sera illustré par des ouvrages conservés à la BC comme le manuel de calligraphie du Montois de M. de la Haize (Diverses sortes de traicts de plume et d’escriture […], ca 1640 [1638¹]) ou la grammaire de son compatriote J. Bosquet (Elemens, ou institutions de la langue francoise […], 1586² [1568¹ ?]) ainsi que les Fleurs morales et sentences preceptives servantes de rencontres à tous propos (1581) de ce dernier. Le focus sur les outils favorisant l’acquisition du lexique permettra de mettre en lumière la présence d’exemplaires rares et uniques dans les collections de la BC, dont le Dictionaire Flamen-Francois de H. van den Keere (post 1563 ; 1582 ?), le Dictionaire Francois-Flamen de J. Taye (1582) et les Collocutions de J. Berthout (éd. 1597).

La deuxième partie de la présentation sera davantage axée sur les outils grammaticaux, le Hainaut étant resté une terre de grammairiens aux XVII^e et XVIII^e siècles (M. de la Haize 1640, P.-J. Dujardin 1760), en lien avec l’enseignement des humanités dans les collèges de Houdain et de Saint Stanislas, ce dont témoigne encore une importante production de grammaires latines (J. Gillet 1553, M. Procureur 1590, etc.) présente dans les collections de la BC.

En nous fondant sur les sources imprimées présentes dans les fonds de la BC, nous évoquerons la lutte qui a opposé entre 1777 et 1780 le gouvernement central et les enseignants du collège de Houdain, ces derniers refusant d’utiliser les nouveaux manuels imposés par la Commission royale des études. Si les professeurs de Houdain ont dû finalement s’incliner, une exception a été faite pour leur grammaire française (Grammaire françoise, à l’usage des étudians du College d’Houdain, à Mons, par P. F. D. J. P. D. P. A. C. D. H. [= P.-J. Du Jardin professeur de poésie au collège de Houdain], A Mons, Chez Bottin, 1760) et leurs rudiments (Rudiments des langues latine et françoise, à l’usage du collège de Houdain, à Mons, Chez Bottin, 1776 [1750ca]) qu’ils ont pu continuer à utiliser. Une exception montoise que nous tenterons d’expliquer à la lumière des riches collections de la BC.

Les références bibliographiques seront communiquées dans un exemplier distribué aux participants à la journée. 

Les manuscrits médiévaux de l’abbaye Bonne-Espérance (fondée en 1130), aujourd’hui conservés en grand nombre dans les collections patrimoniales de l’Université de Mons, constituent un précieux témoignage des intérêts de lecture et des pratiques scriptoriales de ce monastère norbertin à l’époque médiévale. Nous proposons d’explorer la mise en œuvre de plusieurs codices formant le noyau primitif des collections de la bibliothèque de Bonne-Espérance au XII^e siècle, de nous pencher sur les spécificités et de leur décor, et de nous interroger sur ce que leurs thématiques textuelles révèlent au sujet des pratiques intellectuelles et spirituelles du monastère hainuyer. Nous porterons une attention particulière à leur état matériel et aux interventions de conservation qui ont pu les affecter au cours des siècles. Enfin, nous examinerons la question de modalités de valorisation de ce patrimoine, à l’UMONS et ailleurs, et son accessibilité aux chercheurs et au grand public à l’heure actuelle.

La tradition de la réalisation et de la conservation d’herbiers et de collections entomologiques remonte à bien longtemps. Devenue une occupation à la mode au 18e siècle, les sciences naturelles connaissent un succès croissant au 19e siècle, époque à laquelle les érudits se mettent à rassembler des spécimens d’insectes et des plantes, qu’ils conservent chez eux, dans des tiroirs conçus à cet effet. C’est dans ce contexte que se sont peu à peu constituées les collections conservées maintenant dans les musées nationaux de sciences naturelles comme celui de Bruxelles, Londres, Leiden ou Paris. De nos jours, des collections entomologiques continuent d’être réalisées par les entomologistes pour cette fois caractériser et comprendre l’évolution des populations d’insectes dans le cadre de changement globaux (climatiques, occupation des sols, …). La comparaison entre les collections passées et les collections présentes permet en effet de détecter quelles espèces ont disparu de nos campagnes ou quelles espèces sont apparues. L’université de Mons possède une collection unique d’abeilles sauvages conservée au sein du laboratoire de Zoologie. Elle comprend plus de 100.000 spécimens, avec un grand nombre de bourdons collectés par le professeur Rasmont et ses chercheurs. Elle a déjà fait l’objet de plusieurs publications scientifiques dans des revues scientifiques prestigieuses. Elle permet de comprendre comment les campagnes belges ont été transformées notamment pendant le remembrement déployé après la seconde guerre mondiale, et quelles sont les conséquences sur les pollinisateurs sauvages des nouvelles pratiques agricoles associées. Cette vision sur le passé, en miroir avec le présent, nous fait aussi réfléchir sur l’impact de notre mode de développement en général et sur nos modes d’alimentation en particulier. Nous pouvons en tirer des enseignements très importants pour faire mieux dans les prochaines décennies pour protéger ce qui reste encore comme biodiversité en Belgique. 

Il n’était pas rare sous l’Ancien Régime de rencontrer des femmes à la tête d’ateliers typographiques. Toutefois, elles étaient amenées à en exercer les responsabilités en tant que continuatrices de la personnalité juridique d’un mari défunt. Pourtant, aux Pays-Bas autrichiens, rien ne les empêchait légalement et règlementairement à y prétendre pour elles-mêmes, mais les barrières sociétales étaient considérables. Or, en 1773, l’impossible s’est produit à Mons. Marie-Joseph Wilmet est devenue la première femme à y recevoir, à titre personnel, les lettres patentes de maître imprimeur-libraire au nom de l’impératrice Marie-Thérèse. Notre intervention s’attachera à comprendre d’une part les mécanismes et processus qui ont concouru à cette reconnaissance, et d’autre part, les stratégies en œuvre au sein de son atelier.