La Fondation Stop Alzheimer a remis un chèque de 300.000 euros au professeur Fabian Lecron, chercheur à l’UMONS
Le moment était symbolique, mais aussi porteur d’espoir pour les nombreuses personnes touchées de près ou de loin par la maladie d’Alzheimer.
Le lundi 19 février, la Fondation Stop Alzheimer a remis officiellement le prix Standard Grant 2024, d’une valeur de 300.000 euros, au professeur Fabian Lecron pour son projet EEGAL: Machine learning applied to EEG signals for the development of a screening tool for Alzheimer’s disease.
En Belgique, une personne sur cinq, et jusqu’à une femme sur trois, développera une forme de démence au cours de sa vie. Parmi les différentes manifestations de la démence, sept sur dix concernent la redoutable maladie d’Alzheimer.
Il n’existe toujours pas de traitement curatif pour la maladie d’Alzheimer. Il est donc nécessaire de se concentrer sur la réduction des risques, la détection précoce et les facteurs pronostiques de l’évolution de la maladie. Les progrès constants des connaissances dans ce domaine et des outils techniques de collecte et d’analyse des données ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de dépistage rentables et facilement accessibles à l’ensemble de la population.
C’est dans ce contexte que le professeur Fabian Lecron, chercheur à l’UMONS, se distingue en proposant une approche novatrice. « Notre projet repose sur une approche multidisciplinaire qui combine les aspects biologiques, au travers des marqueurs sanguins, psychologiques, avec un accent sur la réserve cognitive et relatifs à l’activité électrique du cerveau. Ces trois techniques de dépistage ont démontré un fort potentiel pour identifier les patients à risque de développer la maladie d’Alzheimer et leur combinaison « , explique le professeur Fabian Lecron.
Cette approche multidisciplinaire combine trois techniques de dépistage ayant démontré un potentiel élevé pour identifier les patients à risque de développer la maladie d’Alzheimer:
- une évaluation neuropsychologique affinée ;
- l’application de nouvelles techniques d’analyse informatique des signaux électriques mesurés à la surface du crâne (EEG) ;
- l’identification de biomarqueurs sanguins grâce à une technologie de pointe très sensible.
La combinaison de ces trois sources de données obtenues auprès d’une large population de patients âgés (> 50 ans) présentant des troubles cognitifs devrait fournir un modèle de progression de la maladie basé sur l’apprentissage automatique qui sera affiné en permanence par le suivi des patients pendant la durée du projet et l’expertise des praticiens.
Ce modèle devrait permettre de mieux prédire le risque de progression des symptômes vers la maladie d’Alzheimer. De plus, l’identification de paramètres spécifiques prédictifs de la conversion permettra de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques qui sous-tendent la lente évolution vers la maladie d’Alzheimer et de proposer de nouvelles stratégies de prévention et de traitement.
Ce projet, subventionné par la Fondation Stop Alzheimer avec le soutien de fonds gérés par la Fondation Roi Baudouin, représente un espoir pour des millions de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer à travers le monde. En combinant recherche de pointe et collaboration interdisciplinaire, il ouvre de nouvelles perspectives pour un diagnostic plus précoce et une meilleure prise en charge de la maladie.
Cette année, la Fondation Stop Alzheimer finance la recherche dans le domaine à hauteur de 4,4 millions. Le prix Standard Grant est décerné par la Fondation sur base d’une sélection très stricte et de l’avis de son Conseil scientifique, parmi lesquels des spécialistes internationaux.
Le projet qui vient d’être récompensé renforce l’expertise de l’UMONS dans le domaine de la maladie d’Alzheimer et représente également une nouvelle concrétisation du Centre interdisciplinaire en psychophysiologie et électrophysiologie de la cognition (CiPsE) hébergé par l’Institut de recherche Santé.
Le projet mis en lumière par la Fondation fait partie d’un projet plus vaste, AI4Brain, financé par des fonds FEDER (1.2 million) et réalisé en collaboration avec les hôpitaux régionaux. Ce projet a pour objectif de modéliser les troubles psychiatriques et les troubles cognitifs d’origine neurologique pour en améliorer la prise en charge.