Visite à l’UMONS de la Ministre de l’Enseignement supérieur pour discuter des projets de recherche anti-COVID 19
Ce lundi 29 juin 2020, les autorités académiques de
l’Université de Mons (UMONS) ont eu le plaisir d’accueillir sur leur Campus de la Plaine de Nimy, la Ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Mme Valérie Glatigny.
Cette visite ministérielle s’inscrivait dans le cadre de la crise liée au COVID-19 et aux multiples projets de recherche menés par les équipes de chercheurs de l’UMONS sur ce sujet.
Lors de cette visite, la ministre Glatigny a pu assister à plusieurs démonstrations en compagnie des autorités académiques de l’UMONS. Elle a pu se faire expliquer le fonctionnement de divers projets de recherche anti COVID-19 avec le personnel scientifique.
Les démonstrations ont notamment porté sur :
- Les tests de diagnostic Malaria étendus au COVID-19 (par les spin-offs Magnetrap et B-Sens) ;
- La décontamination des masques par Plasma ;
- La plateforme de diagnostic COVID-19.
Descriptifs de ces trois projets en bref
Plateforme de diagnostic COVID-19
Lancée fin février 2020, cette première plateforme de dépistage fut la première à être activée dans le Hainaut. La plateforme, accréditée par le fédéral, a apporté une contribution importante à l’indispensable effort de lutte contre le Covid-19. Développé par l’UNamur et transposée à l’UMONS avec l’aide de notre UMONS Innovation Center « MATERIA NOVA », le dispositif de dépistage hébergé dans les installations du Pentagone a été en mesure de traiter plus de 400 tests par jour au bénéfice des hôpitaux de la région, de leurs patients hospitalisés et de leur personnel.
Le point fort de la plateforme mise en place est l’obtention et l’envoi des résultats dans les 5h dès la réception des échantillons. Dans ce contexte, les échantillons nécessitant une urgence étaient prioritairement envoyés par nos hôpitaux partenaires (Ambroise Paré, Epicura et Jolimont).
Les équipes de la plateforme, emmenées par le Vice-Recteur Ruddy Wattiez et le Prof. Lionel Tafforeau, sont composées d’une quarantaine de chercheurs (FNRS, FRIA, UMONS) et logisticiens volontaires issus des laboratoires de la Faculté des Sciences et de la Faculté de Médecine et de Pharmacie. Ils se sont relayés sept jours sur sept pour mener à bien cette opération capitale qui est appelée à se clôturer à la fin de de ce mois de juin.
Parallèlement à cette activité, ces chercheurs ont mis en place avec nos partenaires hospitaliers Ambroise Paré et Epicura une sérothèque comportant plus de 1.000 échantillons au sein de la biobanque de l’UMONS. Celle-ci est cruciale pour mener à bien une série de projets de recherche fondamentaux et d’innovation sur le COVID-19.
Dans ce contexte, le projet Metabo-Cov, porté par les professeurs JM Colet et Anne Emilie Declèves, s’est vu récemment décerné un Grant FNRS. Ce projet a pour but d’évaluer les profils métabonomiques sériques et urinaires de patients COVID-19 et de l’atteinte rénale associée, avec une attention particulière sur la transition d’une insuffisance rénale aiguë vers une insuffisance chronique. Actuellement, les chercheurs montois sont également associés au développement du premier test sérologique multiplex développé par la firme montoise D-TEK et plus particulièrement, dans sa phase de validation et considéré comme l’un des plus fiables du marché.
Alain Vigneron, administrateur délégué, Benoit Autem, Directeur général et Nicolas Bodart, directeur R et D étaient présents pour D-TEK. Ils ont expliqué le test de Dx qu’ils sont en train de valider et mis l’accent sur le caractère local de la collaboration UMONS/innovation center Materia Nova/CHU Ambroise Paré/ CH Tivoli qui a permis de réaliser leur projet.
La plateforme de DX covid UMONS réalise des tests PCR qui permettent de détecter directement la présence du virus (de son ARN) et de déterminer si une infection est en cours.
En revanche, le test sérologique (covidod) conçu par la société D-Tek permet de détecter cinq biomarqueurs spécifiques d’une réponse de l’hôte au virus (anticorps spécifiques) ; la présence d’anticorps permettant de dire si la personne a été infectée dans le passé et si elle est immunisée. Dans le cas du COVID-19, on ne sait cependant pas encore si la présence d’anticorps indique une protection contre le virus. L’MONS/Materia Nova et les 2 hôpitaux ont collaboré dans le cadre de la première phase de validation qui se poursuivra par une 2e phase également en collaboration.
Tests Malaria étendus au COVID-19
Ce projet est issu d’une collaboration entre la Faculté de Médecine et de Pharmacie, l’Institut de Recherche en Santé et la société Magnetrap. Il est destiné aux utilisateurs de première ligne : ambulanciers, médecins généralistes, maisons de retraites, personnels médical à domicile etc. Il vise à développer un test de diagnostics rapides au COVID-19. Ce test est fondé sur une technologie initialement codéveloppée par Magnetrap et l’Université de Lyon 1, dans le cadre de la détection de la malaria. Ses qualités premières sont la portabilité, la rapidité, la sensibilité, la qualité et la facilité d’utilisation. Les équipes de Magnetrap bénéficient de l’expertise et des infrastructures de l’UMONS. Ces expertises sont également renforcées par des partenariats établis avec la spin off B-SENS et la société liégeoise LACAR.
Décontamination des masques par Plasma
Dans les services d’urgence, 40 à 50 masques médicaux sont utilisés actuellement par jour et par patient. Lorsqu’on sait la pénurie actuelle à laquelle le personnel soignant a été confronté, il est indispensable d’étudier la possibilité de décontaminer ces équipements afin de les réutiliser.
Ces dernières années, les technologies plasma, développées en symbiose à Mons par UMONS et MATERIA NOVA, un de nos UMONS Innovation Centers, ont souvent été mises en avant pour leur capacité à modifier et améliorer les propriétés de surfaces de matériaux de tout type.
Dans le cadre de la crise sanitaire actuelle et du problème criant de pénurie de matériel médical, un groupe de travail avait été mis sur pied afin d’étudier les pistes de production de masques et de réutilisation de ceux usagés. Concernant la réutilisation des masques, l’expertise montoise intervient sur l’évaluation de la capacité des plasmas à les décontaminer efficacement. Si cette stratégie est étudiée depuis plusieurs années à travers le monde, elle s’adresse le plus souvent à certains objets médicaux à haute valeur ajoutée (cathéter, scalpel,…). Dans les laboratoires de l’UMONS et MATERIA NOVA, en collaboration avec le centre de recherche Centexbel et avec l’ULiège et le CHU de Liège, il a été démontré que le nettoyage plasma des masques chirurgicaux est une approche prometteuse permettant, en des temps de traitement relativement courts (< 15 minutes) et via l’utilisation d’un équipement peu onéreux, de réduire la contamination virale de 4 ordres de grandeur et la contamination bactérienne de 6 ordres de grandeurs et ce, sans affecter les propriétés filtrantes ni de respirabilité des masques.
Plus d’infos sur ces projets? avre@umons.ac.be