Damien Canzittu est intervenu aux États généraux de l’insertion – L’école à deux vitesses commence à la maison : comment les CPAS peuvent-ils contribuer à plus d’égalité dès l’enfance ?
Ces États généraux, organisés par la Fédération des CPAS, se sont déroulés le 30 septembre 2025 au CEME (Charleroi Espace Meeting Européen) à Charleroi.
Obtenir le CESS constitue aujourd’hui un socle indispensable pour l’insertion professionnelle, mais on le sait, agir en amont est toujours plus efficace que réparer après coup. Comment prévenir le décrochage scolaire ? Quels leviers mobiliser pour améliorer la relation entre l’école et les familles ? Et surtout, quel rôle les CPAS peuvent-ils jouer pour contrer les inégalités dès l’enfance ?
Même s’ils ne travaillent pas directement avec les plus jeunes, les CPAS accompagnent des élèves – souvent en secondaire – ainsi que leurs familles. Par leurs aides sociales, leur suivi éducatif et leurs dispositifs spécifiques, ils agissent pour que les difficultés financières ou sociales ne deviennent pas un frein à la scolarité. L’objectif est clair : rompre le cercle vicieux de la reproduction des inégalités et renforcer les chances d’insertion future.
L’intervention de Damien Canzittu a proposé des repères concrets pour les travailleurs sociaux : comment accompagner les enfants et leurs familles, comment co-construire avec les écoles et les associations et comment transformer le rôle des CPAS en véritables acteurs de prévention éducative ?
Cette présentation a traité du rôle que peuvent jouer les CPAS dans la lutte contre l’« école à deux vitesses ». Elle part du constat que l’accompagnement des jeunes ne peut plus se limiter à une remédiation a posteriori face à l’échec scolaire, mais doit s’inscrire dans une logique de prévention et d’égalité des chances dès l’enfance. Dans un contexte social qualifié de VUCA (volatil, incertain, complexe et ambigu), il s’agit d’aider les jeunes à développer des compétences adaptatives, réflexives et créatives et de repenser l’orientation non comme un événement ponctuel, mais comme un processus continu de construction de soi. Les CPAS y sont présentés comme des acteurs hybrides : à la fois opérateurs, lorsqu’ils conçoivent des dispositifs (ateliers, bourses, programmes de soutien) et partenaires, lorsqu’ils accompagnent les familles et collaborent avec les écoles et services spécialisés. La présentation décrit divers dispositifs concrets (activités de découverte des métiers, outils numériques d’orientation, permanences sociales-éducatives) et les pratiques qui en découlent : recherche d’informations fiables, guidance identitaire, dialogue réflexif et projection vers l’avenir.
Damien Canzittu a ainsi insisté sur la nécessité d’un cadre commun entre écoles, familles et CPAS, afin de stabiliser l’environnement des enfants, de soutenir les parents dans leur rôle éducatif et de co-construire des actions orientantes. L’orientation est envisagée comme un levier de justice sociale et de transformation, visant à réduire les inégalités, promouvoir la diversité des parcours et former des citoyens autonomes et responsables.
Pour citer la présentation : Canzittu, D. (30 September 2025). Accompagner les enfants et leurs familles pour contrer l’école à deux vitesses : repères pour les travailleurs sociaux en CPAS [Paper presentation]. Etats généraux des CPAS, Charleroi, Belgium.
