Analyse des gestes professionnels des enseignants en formation initiale (enseignement secondaire supérieur).
Chercheurs
Responsables de projet :
Jacqueline Beckers (ULG), Eveline Charlier (FUNDP) ; Marc Demeuse (UMONS) (Coodination du projet) ; Marguerite Gilot-Schneider (ULG)
Chercheurs :
Charlène Leroy (ULg) ; Catherine Milstein (Fundp); Sandrine Biemar (Fundp); Arnaud Dehon (UMONS)
Mots-clés
Efficacité – Dispositif pédagogique – Professionnalisation – Identité professionnelle – Réflexivité – Formation des maîtres – Formation initiale des enseignants
Résumé
En Communauté française de Belgique, la formation initiale des futurs agrégés de l’enseignement secondaire supérieur est régie par un décret datant du 08 février 2001. Cette formation est structurée selon quatre axes et vise le développement de treize compétences. Réparti sur un total de cent heures, l’axe des savoir-faire se focalise sur le développement de trois des treize compétences : des compétences relationnelles liées aux exigences de la profession ; la planification, gestion et évaluation de situations d’apprentissage et des compétences de réflexivité. Pour ce faire, l’Institut d’Administration scolaire de l’Université de Mons a mis en place, dans la cadre de cette agrégation, un dispositif de formation dans un « contexte de laboratoire » (De Cock, 2007, p. 19) par micro-enseignement (Hatton & Smith, 1995 ; Paquay & Wagner, 2001 ; Wagner, 1998), vidéoscopie (De Cock, 2007 ; Ferry, 1995), adaptation de l’autoconfrontation simple (Amigues, Faïta & Saujat, 2004 ; Faïta & Vieira, 2003 ; Yvon & Garon, 2006) et remise d’un écrit de type réflexif (Scheepers, 2005 ; Jorro, 2005).
L’amélioration des dispositifs de formation des enseignants constitue un enjeu sociétal ; en effet, il existe des enseignants plus efficaces que d’autres. C’est ce que certains auteurs ont nommé « l’effet-maître » (Bressoux, 1994, 2001 ; Durand, 1996). L’« effet-maître », lorsqu’il est positif, améliore les résultats scolaires d’un grand nombre d’élèves (impact au niveau de l’efficacité) et particulièrement ceux des plus désavantagés (impact au niveau de l’équité). La formation des enseignants et la recherche concernant la formation des enseignants sont donc intimement liées.
Dans le cadre de sa thèse, Arnaud Dehon se focalise sur la phase interactive de l’enseignement. Cette recherche prend appui sur les travaux portant sur l’effet maître – ou teacher effect – et sur les travaux menés sur l’efficacité enseignante – Teacher effectiveness research – (e.g., Brophy & Good, 1986 ; Creemers & Reynolds, 1996 ; Bressoux, Bru, Altet & Leconte-Lambert, 1999 ; Ellet & Teddlie, 2003 ; Bru, Altet & Blanchard-Laville, 2004 ; Bressoux, 1994, 2007) pour appréhender la pratique enseignante. Le but est d’expliquer et comprendre, à partir de résultats empiriques, les processus d’enseignement et ainsi contribuer au progrès pédagogique (Dunkin, 1986) en envisageant les processus d’enseignement « tels qu’ils sont et non tels qu’ils devraient être » (Ibid., p. 39). Sur la base des modèles de Bru (1991), de Slavin (1994), de Bru, Altet et Blanchard-Laville (2004), d’Anderson (2004) et du modèle de l’intervention éducative (Lenoir, Larose, Deaudelin, Kalubi & Roy, 2002 ; Lenoir et al., 2007 ; Lenoir, 2009), un modèle intégrateur a été construit (Dehon & Derobertmasure, 2010). Celui-ci permet d’analyser les enregistrements vidéos des séances de micro-enseignement (observation a posteriori). Les résultats obtenus à partir des observations réalisées à l’aide du logiciel Observer XT fournissent des informations sur le profil de la situation d’enseignement / apprentissage : aspects psychopédagogiques, aspects didactiques, interactions maître-élèves, processus d’apprentissage, gestes parasites.
Ces résultats sont mis en lien avec les résultats de la thèse que réalise Antoine Derobertmasure. Ce dernier s’intéresse à la phase postactive de l’enseignement (rétroaction vidéo). Cette mise en lien permet de mettre en relation le discours sur l’action et l’action effective.
Dans ce sens, deux recherches menées dans le service portent sur l’évaluation et l’analyse de ce dispositif pédagogique selon deux axes de recherche complémentaires.
La première recherche, financée par l’Université de Mons, s’intéresse à l’évaluation de la réflexivité et à la détermination de traces de réflexivité dans les activités réalisées par les futurs enseignants. La seconde recherche, financée par le FRS-FNRS, vise à déterminer des indicateurs d’efficacité afin de mettre en évidence des scénarios de formation qui permettent le développement des compétences visées dans le référentiel.
Public-cible
Agrégés de l’enseignement secondaire supérieur (AESS) en formation initiale.
Collaborations
Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix (Namur)
Université de Liège
Durée de la recherche
01/01/2010 – 31/12/2012
Financement
FNRS