Un prix et un séjour aux States pour une chercheuse de la Faculté de Médecine et Pharmacie

Publié le 30 mai 2013
Rédigé par UMONS Administration
L'académie royale de médecine récompense Eugénie Ansseau, docteur en Sciences Biomédicales de l’UMONS, pour ses travaux sur les pathologies neuromusculaires. Elle s'est aussi rendue dans une unif de l'Ohio grâce à une association de patients américains.

Deux récompenses pour une chercheuse de la Faculté de Médecine et Pharmacie

L’Académie Royale de Médecine de Belgique vient d’attribuer à Eugénie Ansseau, docteur en Sciences Biomédicales de l’UMONS, le prix du professeur Christian Coërs, destiné à récompenser un jeune chercheur particulièrement brillant dans le domaine des pathologies neuromusculaires.

Ce prix, d’un montant de 25.000 euros, sera versé au laboratoire de Biologie Moléculaire (direction : Prof. Alexandra Belayew et Frédérique Coppée, Chef de Travaux) dans lequel Eugénie Ansseau est chercheuse. Elle a été récompensée pour sa contribution à l’identification du gène DUX4 dont l’activation cause la dystrophie musculaire FSHD, et pour son aide au développement de molécules qui interfèrent avec la production de cette protéine toxique et pourraient servir de médicaments.

La proclamation solennelle de l’attribution de ce prix à sa mémoire aura lieu le samedi 7 septembre 2013 au Palais des Académies à Bruxelles.

Eugénie Ansseau étudie une maladie héréditaire de dégénérescence des muscles (FSHD) dont le nom reflète la progression : dystrophie facio (elle commence au niveau de la face)-scapulo (elle atteint ensuite les épaules)-humérale (elle va s’étendre aux membres). Elle a caractérisé le gène DUX4 découvert dans l’équipe du Prof. Belayew et qui cause la maladie. Ce gène n’est normalement pas actif dans les muscles, mais chez les patients, il y produit une protéine qui agit comme un chef d’orchestre fou, donnant l’ordre à toute une série de gènes d’être actifs, de produire leur ARN messager pour fabriquer leur protéine, et à toute une série d’autres gènes d’arrêter de fonctionner.

En collaboration avec le Prof. S. Wilton (University of Western Australia) l’équipe montoise a développé des petits ADN synthétiques (oligonucléotides antisens) qui se lient à l’ARN messager de DUX4 et empêchent la production de la protéine toxique. Avec Céline Vanderplanck, qui  préparait sa thèse de doctorat dans l’équipe, Eugénie Ansseau a montré l’effet bénéfique de ces molécules sur des cellules de muscles FSHD cultivées dans des boites en plastique au laboratoire.

Le Prix Christian Coërs (1916-2003) a été créé en hommage à ce Professeur qui fut un pionnier de l’étude des maladies neuromusculaires reconnu internationalement. Il avait notamment développé une méthode pour détecter des contacts entre nerfs et muscles (axones terminaux) toujours utilisée 50 ans plus tard !

Cette récompense vient s’ajouter au financement accordé à Eugénie Ansseau par la FSH Society, une association de patients des USA. Avec en plus des subsides du FNRS et du Fonds Franeau (UMONS),  Eugénie Ansseau a pu passer 3 mois dans le laboratoire du Prof. S. Harper, à l’Ohio State University (Colombus, USA) afin de tester ce médicament sur une souris rendue malade par injection du gène DUX4. Les résultats obtenus sont très encourageants et, grâce à l’argent de la FSH Society, ce travail se poursuivra cette année et devrait permettre de se rapprocher d’une thérapie pour ces patients.

Plus d’informations : eugenie.ansseau@umons.ac.be

Conférences de vulgarisation pour comprendre les mots: gène, protéine, FSHD, antisens:

Vidéo
Interview du Pr. Alexandra Belayew lors d’une journée de rencontre avec les patients atteints de FSHD. Lien

Exposé réalisé lors de cette journée expliquant les avancées sur la maladie
Attention l’exposé est en 3 parties !!