60.000 euros accordés à des chercheurs de l’UMONS par l’Association belge contre les maladies neuromusculaires
Ce mercredi 11 février 2015, l’Association Belge contre les Maladies neuro-Musculaires – Aide à la Recherche, a remis, en la personne de son président, M. Jean-Marie Huet, trois chèques d’un montant unitaire de 20.000 euros à trois équipes de chercheurs issus de l’Institut de recherche « Santé » de l’UMONS.
Les trois projets de recherche qui bénéficient de ce précieux soutien sont ceux portés par les équipes du Dr Laetitia Mespouille (Service Matériaux Polymères et Composites / Faculté de Sciences), du Dr Frédérique Coppée (Service de Biologie Moléculaire / Faculté de Médecine et de Pharmacie) et du Pr. Alexandre Legrand (Service de Physiologie et de Réadaptation Respiratoire / Faculté de Médecine et de Pharmacie).
- Le premier projet porte sur l’élaboration de vecteurs (nanoparticules) pour le transport de médicaments qui pourront cibler les muscles de patients atteints de maladies neuro-musculaires. Ces vecteurs polymères biodégradables et biocompatibles seront développés à base de polycarbonates aliphatiques dans la première étape financée ici, de ce projet interdisciplinaire qui implique chimistes, pharmaciens et biologistes. La maladie considérée en premier lieu dans ce projet est la FSHD, aussi appelée « dystrophie facio-scapulo-humérale » une dégénérescence musculaire héréditaire étudiée par le Service de Biologie moléculaire (Pr A. Belayew et Dr F. Coppée). Les médicaments sont des oligonucléotides antisens (AO) développés par des chercheurs de ce laboratoire pour bloquer le gène toxique responsable de la maladie. Plus d’infos via ce lien.
- Le deuxième projet consiste en une étude du défaut de régénération des muscles et de la fibrose dans cette dystrophie FSHD. Les dystrophies musculaires sont caractérisées par une fonte des muscles, entraînant une diminution de la force musculaire qui nécessite souvent l’emploi d’une chaise roulante, voire d’appareils aidant la respiration et/ou la fonction cardiaque. Chez les patients, les muscles sont remplacés par un tissu fibreux. Dans le cas de la FSHD, cette fibrose semble précoce et pourrait diminuer la régénération des muscles même si le médicament contre le gène toxique peut bloquer la dégénérescence. Le projet du Dr. F. Coppée aidera à comprendre ce mécanisme dans la FSHD et définira si d’autres cibles thérapeutiques seraient pertinentes à co-développer pour guérir cette pathologie.
- Le troisième projet concerne l’effet du conditionnement musculaire sur la voie de l’adiponectine, une hormone produite par le tissu adipeux. Cette hormone a des propriétés bénéfiques sur le métabolisme du corps et sur le système cardiovasculaire. Elle agit aussi sur la façon dont le muscle consomme son énergie. Chez les patients devenus sédentaires suite à une pathologie ou à son traitement, les muscles perdent de leur efficacité. En clinique, la reprise d’une activité physique par un programme de réadaptation à l’effort améliore la fonction des muscles et la qualité de la vie associée à la santé, en particulier chez les patients insuffisants respiratoires. L’équipe du Pr A. Legrand étudie le rôle de l’adiponectine dans les processus qui accompagnent l’immobilisation et le reconditionnement musculaire par l’effort. Ce projet devrait établir les bases nécessaires à améliorer les effets protecteurs de l’adiponectine et à limiter les effets délétères du manque d’activité physique sur les muscles.
L’ABMM a été créée par des familles de patients pour soutenir la recherche en Belgique dans le cadre des maladies neuromusculaires. Il existe plus de 200 maladies neuromusculaires différentes et quasiment toutes d’origine génétique : dystrophies, myopathies, neuropathies, maladies dégénératives… Ces maladies concernent aussi bien les enfants que les adultes. Certaines sont d’une extrême gravité, d’autres permettent une vie quasi normale. Chaque année, l’ABBM fait un appel d’offres pour des projets de recherche que des experts scientifiques évaluent pour sélectionner ceux qui seront financés par les fonds récoltés lors du Téléthon. Même si les sommes allouées sont modestes, elles sont très appréciées car elles permettent aux chercheurs d’explorer de nouvelles pistes.