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60 ans de la Faculté des Sciences : une histoire en mouvement, un avenir en expansion

Publié le 8 juillet 2025
Rédigé par Christophe Morel
En 2025, la Faculté des Sciences de l’UMONS célèbre six décennies de savoir, de recherche et d’audace. Ancrée dans le présent, tournée vers l’avenir, elle incarne une trajectoire d’excellence scientifique et humaine, faite de croissance continue, d’engagement local et d’ouverture internationale.

À la croisée des générations, des disciplines et des idées, la Faculté des Sciences de l’UMONS incarne depuis soixante ans un lieu où la connaissance se construit, se partage et se renouvelle. Forte de plus de 200 enseignants, chercheurs, doctorants et collaborateurs, elle est bien plus qu’une simple Faculté de l’UMONS : elle forme un écosystème vivant, façonné par ses alumni, nourri de souvenirs, de projets collectifs et d’innovations pédagogiques.

Fidèle à sa vocation originelle, elle fait de l’enseignement par la recherche son moteur quotidien. Dans chaque auditoire, chaque laboratoire, cette philosophie irrigue l’apprentissage, stimule la curiosité et accompagne l’émergence des talents.

L’année 2025 ouvrira un nouveau chapitre : celui de l’inauguration du BSM, un bâtiment passif à haute performance énergétique dédié aux sciences des matériaux. Laboratoires de pointe, auditoires lumineux, espaces collaboratifs : cette nouvelle infrastructure symbolise le renouveau d’un campus qui se transforme. Le Chaville 4, bâtiment emblématique mais désormais dépassé, sera démoli pour céder la place à un aménagement plus durable, végétalisé et tourné vers l’avenir.

Depuis 2018, la Faculté, à l’instar de l’UMONS, renforce sa présence à Charleroi, en partenariat avec l’ULB : un bachelier en sciences biologiques, un master bilingue en biochimie, et plusieurs cursus en horaire décalé ou en alternance, notamment en informatique. Ces formations sont désormais accueillies dans le campus Zénobe Gramme.
En matière de formation, la Faculté innove aussi avec l’introduction d’un doctorat en philosophie, orienté vers la philosophie des sciences. Quant à la réforme de la formation initiale des enseignants, prévue pour 2025, elle confie désormais cette mission à une école spécialisée de l’UMONS, libérant la Faculté pour renforcer encore ses missions de recherche et d’enseignement supérieur.

Une recherche qui rayonne

La recherche à la Faculté des Sciences est transversale, exigeante, et connectée aux grands enjeux contemporains. Elle se nourrit de collaborations prestigieuses : le CERN en physique, Materia Nova en chimie, la NASA et Madagascar en biologie, ou encore l’European Science Foundation pour l’informatique.

Aujourd’hui, ses cinq départements — biologie, chimie, physique, informatique et mathématiques — sont intégrés dans les Instituts de recherche interdisciplinaires de l’UMONS : Numédiart, Biosciences, Systèmes Complexes, Technologies de l’Information, Science et Ingénierie des Matériaux.
Près de 75 % des chercheurs sont financés par des fonds externes. Le nombre de doctorants est en constante augmentation. Et les liens internationaux s’intensifient : étudiants et chercheurs de la Faculté mènent désormais leurs travaux sur tous les continents… sauf l’Australie !

En 2014, la Faculté comptait un peu moins de 1.000 étudiants. Dix ans plus tard, ils sont près de 1.700, dont 204 doctorants. Cette évolution s’explique en grande partie par son ancrage régional fort, qui agit comme levier d’accès aux études supérieures pour les jeunes du Hainaut.
Mais cette croissance est aussi qualitative. Elle s’est accompagnée de nouvelles infrastructures, comme le bâtiment Mendeleïev (2009) pour la chimie, ou De Vinci (2018), qui abrite aujourd’hui les départements d’informatique, de mathématique et une partie de celui de physique.

Un regard vers les origines

Tout avait modestement débuté en 1965. Le premier cycle en sciences chimiques et physiques attire alors 90 étudiants. Les cours se donnent dans les murs de la Polytech. Le Recteur Houzeau rêve d’un « Polytechnicum », les enseignants viennent des sciences appliquées, et les laboratoires s’improvisent dans les locaux du boulevard Dolez et de la rue de Houdain.

« En 1965, les étudiants se levaient et faisaient silence à l’entrée de l’enseignant. À la fin du dernier cours, les profs étaient applaudis. Nous allions manger nos sandwiches au café Le Greffier. Les examens étaient oraux, imprévisibles, parfois éprouvants. Mais nous étions animés d’un sentiment de construction : celui d’être les pionniers. Nous formions une équipe avec les enseignants. Nous avons vécu les premiers pas de la Faculté… et nous avons contribué à la faire grandir », commente le Professeur Robert Muller, figure marquante de la Faculté des Sciences.

Jean-Pol Delrue, chimiste de la première promotion, a lui aussi des souvenirs bien précis de cette période: « Nous avons été pris en charge par l’excellente organisation de la Polytechnique. Les cours étaient rigoureux, l’ambiance studieuse et solidaire. Nous avons essuyé les plâtres mais surtout posé les briques.»

En 1969, la première promotion est proclamée. Douze étudiants, dont certains entament un doctorat, malgré l’obligation du service militaire que seul un subterfuge académique permet de différer…

Au fil du temps, la Faculté élargit ses formations : mathématiques (1971), biologie (1981), informatique (1982). Elle s’organise en instituts, développe des certifications, se structure en centres interfacultaires, puis évolue vers une autonomie renforcée avec la création de l’UMONS en 2009.

Une Faculté, une vision

Soixante ans après ses premiers cours donnés à la craie, dans des auditoires improvisés, la Faculté des Sciences de l’UMONS demeure fidèle à ce qui l’a fondée : la rigueur intellectuelle, la passion pour la connaissance, et la volonté de transmettre. Elle n’a cessé de grandir, d’évoluer, d’anticiper les défis scientifiques, technologiques et sociétaux de son temps.

Aujourd’hui, à travers ses enseignants engagés, ses chercheurs mondialement connectés, ses étudiants et doctorants venus de tous horizons, elle incarne plus que jamais une science vivante, accessible et innovante. Elle est un moteur de transformation, un creuset de talents, un lieu où s’élaborent les savoirs de demain.

Et comme le rappellent avec émotion celles et ceux qui ont accompagné ses premiers pas :« Notre Faculté a bien évolué. Nous en sommes fiers et heureux pour les jeunes

Ils ont fait la FS:

• Elio Di Rupo : diplômé et docteur en sciences chimiques (1978), ancien Premier Ministre.
• Anne Taormina : diplômée en mathématiques (1980), professeure à King’s College London, collaboratrice du prix Nobel François Englert.
• Jacques Platieau : mathématicien (1983), devenu dirigeant industriel et président d’un club sportif.
• David Beljonne, Jérôme Cornil : chimistes classés parmi les 100 meilleurs chercheurs mondiaux en 2011.
• Et des jeunes chercheurs d’exception, comme Cédric Pilatte, doctorant à Oxford, soutenu par la Fondation Vocatio et la Société Jane Street.