Le Kaiser, criminel de guerre ?
Alors que le centenaire de la première guerre mondiale a récemment fait l’actualité, la conférence de Christian Jassogne, Président du Conseil de Direction de l’Ecole de Droit, a répondu à un devoir de mémoire et les barreaux de Mons, Charleroi et Tournai s’y sont associés.
Les médias ont récemment rappelé qu’il y a un siècle, en août 1914, 5200 civils belges de tous âges, y compris des enfants, ont été massacrés par l’armée allemande du Kaiser. Dinant, Tamines, Andenne, Louvain,…de nombreuses villes belges ont été mises à sac.
Malgré les conventions internationales de La Haye (1907), engageant notamment chaque pays à protéger les civils,, l’Allemagne signataire de ces accords a commis des horreurs qu’elle a longtemps définies comme des représailles justifiées.
Pillage, viol, massacre à la baïonnette de femmes et d’enfants,…comment expliquer ces exactions ?
Christian Jassogne a tenté, du moins historiquement, de comprendre ces faits. L’inhumanité de Guillaume II, la chaleur suffocante du mois d’août 1914 qui poussait les soldats à consommer des boissons alcoolisées, le mythe des francs-tireurs et la terreur culturelle des Allemands de voir se soulever une révolution populaire peuvent être des éléments de réponse.
Par la suite, les propagandes de guerre ont aussi joué un rôle dans ce conflit en alimentant des mythes qui étaient injustifiés, même du côté des alliés.
A la fin de la guerre, pourquoi de tels crimes sont-ils restés scandaleusement impunis ?
Alors que l’Allemagne signe le Traité de Versailles prévoyant ainsi l’extradition de ses criminels de guerre, elle refuse ensuite de livrer les accusés allemands aux pays qui crient justice. Pour une solution diplomatique, l’Allemagne décidera en 1921 de « condamner » à la Cour de Leipzig 13 officiers contre les 901 cités à comparaître !
Par contumace, des cours martiales belge et française condamneront 1200 militaires allemands mais ces décisions resteront sans effet en Allemagne.
Il a fallu attendre la fin de la seconde guerre mondiale et le procès de Nuremberg pour ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Actuellement, une Cour Pénale Internationale a été créée en 2002 pour juger les personnes accusées de génocide, de crime de guerre, de crime contre l’humanité,…
A l’occasion de cette conférence, Christian Jassogne a remis à chaque participant un livret comportant des notes explicatives sur le thème du sujet. Si vous souhaitez recevoir un exemplaire de cet ouvrage, contactez lena.goessens@umons.ac.be .