Saison 2

La saison II du projet « Game of Thrones en Hainaut » s’attache à montrer combien l’Histoire du Hainaut est féminine.

De l’époque mérovingienne aux Temps modernes si peu « modernes » pour les femmes, le statut juridique des femmes se caractérise par l’inégalité, la dépendance, la violence et la précarité.

Cette infériorité juridique rime avec un délaissement historique. Aujourd’hui, l’égalité entre les sexes est garantie par l’article 10 de la Constitution. Mais l’Histoire reste ingrate. Quoique féminine, l’Histoire relègue dans l’ombre les femmes qui peinent à accéder à la lumière des manuels, des biographies, des récits et de la mémoire collective.

Autrefois, le rôle de la femme est confiné au mariage et à la procréation.  Mais cela n’induit pas qu’elle ne joue aucun rôle. Jadis, le statut de la femme est inférieur à l’homme dont elle dépend toute sa vie (père, mari, fils, frère). Mais cela n’épargne pas d’étudier ce statut. D’antan, la force physique est centrale, ce qui relègue la femme à une infériorité. Mais cela ne signifie pas qu’elle ne déploie pas d’autres forces.

Se détourner des femmes dans l’Histoire, c’est perpétuer malgré nous l’injustice qui les a frappées à travers les siècles. Oublier leur rôle dans le passé, c’est les déclasser une seconde fois. Taire leur importance historique, c’est confondre leur infériorité et leur inexistence.

Comme dans la série télévisée, la saison 2 met en scène des reines influentes des temps obscurs. De riches héritières au centre d’intrigues et de convoitises. D’efficaces gouvernantes investies de la confiance d’hommes qui les entourent. Des bâtisseuses soucieuses de laisser des traces architecturales et non seulement génétiques. Des combattantes disputant aux hommes leur monopole de la violence. Des sorcières et saintes exposées à la persécution ou à l’adoration.

Bien sûr, la part belle est laissée ici aux femmes privilégiées. L’Histoire, déjà sévère avec les femmes, est intraitable avec les petits, incapables de nous transmettre des palais, des trésors ou des écrits. La mémoire des femmes qui ne font pas partie de l’élite est donc frappée d’un double mauvais sort.

Autrefois, les femmes étaient réduites à la procréation par la religion, le patriarcat et l’absence de contraception. La perspective quotidienne des femmes était donc de risquer la mort en donnant la vie puisque la gynécologie et l’obstétrique se développent seulement au XXème siècle dans nos contrées. Depuis la nuit des temps, toutes les femmes, riches ou pauvres, influentes ou inconnues, possédantes ou misérables sont donc des héroïnes.

 

L’histoire juridique du Hainaut ne lit pas seulement à partir des destins de femmes. Elle se dessine aussi grâce à ses pierres. Au pied de ses châteaux, du haut des beffrois de ses villes, dans l’ombre de ses abbayes et de ses collégiales, on peut reconstruire l’histoire des pouvoirs en Hainaut en la parcourant pas à pas. Les vestiges du temps passé ne sont donc pas seulement des trésors patrimoniaux. Ils sont aussi une pépite pour comprendre l’évolution des institutions et des rapports juridiques dans notre province.