Après-midi thématique de Droit romain : Bimillénaire de la conquête d’Auguste

Publié le 21 octobre 2014
Rédigé par UMONS Administration
Deuxième colloque de Droit romain. L'Empereur Auguste mis à l'honneur pour le bimillénaire de son Apothéose.

L’Empereur Auguste, à la conquête du pouvoir

Pour la deuxième année consécutive, l’Ecole de Droit a proposé une après-midi thématique de Droit romain. Les étudiants en droit présents en nombre ont pu faire connaissance avec l’emblématique Auguste César au travers de cinq exposés racontant l’Empereur lui-même, son ascension au pouvoir et ses quatre décennie de règne sur un Empire comptant pas moins de 50 millions d’habitants. Voyage dans le temps.

Père fondateur de l’Ecole de Droit, le Professeur Giuseppe Pagano a insisté, dans son discours d’introduction, sur les 10 ans d’existence de l’Ecole en rappelant le succès croissant de cette « valeur sûre de l’enseignement universitaire à Mons ».

Huguette Jones, Professeur ordinaire émérite à l’ULB, a brossé le « portrait de l’empereur en pied ». Il s’est agi d’une présentation de l’homme, de sa naissance à ses derniers instants. Né en septembre 63 avant notre ère, Octave, petit-neveu de Jules César, vivra très vieux pour l’époque (76 ans !). Issu d’une famille noble, le petit Octave – ce n’est que plus tard qu’il devient Auguste – était surdoué, très cultivé et veillait à choisir le mot juste. Auguste était aussi un père de famille valétudinaire à la personnalité complexe.

Patrick Vassart, Professeur à l’UMONS (FWEG) et à l’ULB, a proposé « La leçon d’Octave à Auguste : le pouvoir avant le droit ».  Devenu l’héritier (im)matériel de Jules César, génie militaire et littéraire qui l’avait adopté, Octave a su tirer parti des enseignements de son grand-oncle qui le fascine en devenant un excellent gestionnaire de la conquête et de la préservation du pouvoir. Un coup de génie juridique lui a valu d’être empereur : patricien, il obtient devant le Sénat l’immunité des tribuns de la plèbe et se place au-dessus des lois !

Laurent Waelkens, Professeur ordinaire à la KUL, a fait voyager Auguste en Egypte avec son hypothèse « Et si Auguste avait puisé sa révolution juridique en Egypte ». Sans grande expérience, comment Auguste est-il arrivé à stabiliser l’empire romain et instaurer la paix ? Selon M. Waelkens, cet homme révolutionnaire s’est inspiré de principes juridiques égyptiens pour introduire le droit unique dans les provinces impériales, à savoir le gouvernement par la jurisprudence et l’impôt sur les terres.

Dave De Ruysscher, Professeur à la VUB, a soulevé la question « Cessio  bonorum et faillite : que peut-on apprendre d’Auguste ? ». L’Empereur Auguste a laissé des traces profondes dans notre civilisation, et a joué un rôle dans la cession volontaire des biens et la faillite avec sa réforme des dettes qui réglait les cas d’insolvabilité, l’équilibre entre le créancier et le débiteur. 2000 ans après, l’esprit Auguste continue toujours à animer le droit !

Aurélie Lebel, Professeur à l’ULB et chargé de cours à l’Université de Douai, a relevé, quant à elle, les traces qu’a laissées Auguste dans le droit de la famille avec un exposé intitulé « La mariée était infidèle… L’adultère, une affaire d’Etat ? ». Auguste a assuré l’autorité à l’état en traînant l’adultère devant les tribunaux considéré alors comme infraction pénale. Sévèrement châtié par l’autorité publique, l’adultère était moins réprimé par l’Eglise. L’œuvre d’Auguste a été considérable et a inspiré le pouvoir du Roi et de l’Etat en matière d’adultère.

Après ces réflexions croisées, l’assistance a été conviée au verre de l’amitié.