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L’UMONS et Jolimont, partenaires de la nouvelle plate-forme de dépistage COVID-19 du Hainaut

Publié le 3 novembre 2020
Rédigé par DCOM
A pleine capacité, la plate-forme conjointe sera capable de traiter 7.000 tests par jour. Elle prendra ainsi une part très active à l’effort de lutte contre le COVID-19 en Hainaut, province durement éprouvée par l'épidémie.

Le Groupe hospitalier Jolimont et l’Université de Mons lancent les activités de leur plate-forme conjointe de dépistage COVID-19 destinée au Hainaut et associée à la plate-forme fédérale Bis

Cette plate-forme, officiellement opérationnelle depuis ce 01/11, fait partie des 8 nouveaux consortiums fédéraux regroupant une université et un hôpital répartis dans le pays et qui, tous ensemble, permettront de doubler la capacité de testing nationale, la faisant ainsi passer à 50.000 tests quotidiens supplémentaires par jour. A pleine capacité, la plate-forme conjointe Jolimont-UMONS sera en mesure de participer à cet effort à hauteur de 7.000 tests traités par jour. Elle prendra ainsi une part très active à l’effort de lutte contre le COVID-19 en Hainaut, province durement éprouvée, et ce, au bénéfice des hôpitaux de la région, leurs patients hospitalisés et de leur personnel.

Le lundi 26 octobre, Sciensano a audité le consortium Jolimont-UMONS pour sa plate-forme de dépistage COVID-19. Cette plate-forme est l’un des 8 binômes nationaux associant les compétences des équipes d’une université et d’un laboratoire agréé en biologie au même titre que les consortiums établis entre l’ULiège et le CHU Liège, l’UAntwerpen et l’UZA, l’UCLouvain et l’Hôpital Saint Luc Bruxelles, l’ULB et IBC, l’UGent et l’ UZ Gent, la KULeuven et l’UZ Leuven et l’UNamur et le CHU-UCL Namur.

L’audit mené ce lundi par Sciensano a mis en évidence « le professionnalisme avec lequel cette plate-forme a été mise en place et est gérée ». « La structure proposée » par les deux partenaires et hébergée dans les locaux de l’hôpital de Jolimont à Haine-Saint-Paul « apporte les garanties nécessaires pour permettre le démarrage de cette plate-forme, conformément aux exigences attendues ».

Sciensano a donc donné son accord pour le démarrage de cette plate-forme qui sera capable d’assumer dès le début de ses activités le traitement de 2.000 tests par jour pour monter ensuite progressivement d’ici mi-janvier à une capacité estimée 7.000 analyses de test par jour. Pour ce faire, le consortium Jolimont-UMONS fonctionnera 7 jours sur 7, y compris les jours fériés ; et ce, pour une durée minimale de 24 mois. Les résultats seront fournis dans un délai de 24 à 36 h.

Pour rappel, ce type de plate-forme n’est pas ouverte au grand public. On y traite et analyse les échantillons provenant des labos, hôpitaux et autres centres de prélèvements. Concrètement, les équipes de l’UMONS et de Jolimont y procèderont au dépistage de la présence du virus Sars-Cov-2 par PCR à partir des frottis nasopharyngés qui leur seront transmis. A leur arrivée dans les locaux de Jolimont, les contenants sécurisés seront tout d’abord décontaminés avant que les échantillons puissent être traités et que l’ARN en soit ensuite extrait afin de pouvoir confirmer ou infirmer, via réaction chimique, la présence du Coronavirus COVID-19.

Tout ce processus sera strictement encadré par un système d’évaluation permanente de la qualité. Dans ce partenariat, les équipes de l’Université de Mons, qui avaient déjà mis en place une première plate-forme entre mars et juin dernier, s’occuperont de toute la partie analytique (extraction ARN, RT-qPCR, interprétation des analyses PCR et transfert dans le système d’information et de gestion (LIMS). Les spécialistes de Jolimont se chargeront quant à eux de toute la partie pré analytique (réception des échantillons, stockage, étiquetage, encodage) ainsi que de la validation et transmission des résultats à Sciensano et du contrôle qualité global du processus.

Pour faire tourner les équipes, l’UMONS a procédé à un recrutement conséquent : 15 techniciens de labo et masters sont engagés ou en voie de l’être. Ce personnel est placé sous la supervision du Dr François Dufrasne et de deux autres Postdoctorants pour les différents aspects opérationnels aussi bien de la formation (technique et scientifique des différentes tâches analytiques) du personnel. Le Prof. Ruddy Wattiez de l’UMONS et le Dr Laurent BOON-FALLEUR de Jolimont assurent la coordination générale de la plate-forme UMONS/Jolimont.

Les laboratoires du Pôle hospitalier Jolimont sont également en train de constituer une équipe conséquente : 20 secrétaires ont été engagées ou sont en voie de l’être pour assurer l’ensemble des tâches pré et post analytiques, et cette équipe pourrait encore être amenée à grandir. La coordination opérationnelle est assurée par M Donald Dassesse, responsable administratif des laboratoires. Mme Caroline Debecker, biologiste responsable de la biologie moléculaire, et Mme Dung Khuu, responsable de l’Assurance Qualité, assurent la supervision biologique et qualitative de l’ensemble du processus.

Des équipements scientifiques, de même que les réactifs sont mis à disposition par le Fédéral pour faire tourner cette plate-forme:

  • Automates pour ouverture et fermeture des tubes de prélèvement;
  • Automate de prélèvements des échantillons;
  • Robot d’extraction d’ARN;
  • Équipement pour la RT-qPCR quantitative;
  • Dispositif de mise en plaque PCR des échantillons;
  • Enceinte biologique de sécurité (Biosafety cabinet) pour l’inactivation virale des échantillons.

L’intervention financière du fédéral et de l’INAMI couvre également les frais de personnel et les coûts de fonctionnement.

Les activités de la plate-forme Jolimont-UMONS pourraient éventuellement évoluer vers d’autres types de tests (à partir de prélèvements salivaires par exemple), en fonction des nouvelles méthodes de testing validées, disponibles et sur proposition de Sciensano.

Le Prof. Ruddy Wattiez, Vice-Recteur à la Recherche UMONS et déjà impliqué dans la première plate-forme de dépistage mise en œuvre dans les locaux de l’université en partenariat alors avec le CHU Ambroise Paré, a été mandaté en août 2020 par le fédéral pour entreprendre les démarches nécessaires à la mise en place de cette plate-forme en Hainaut.

Dans la mesure où le Groupe Hospitalier Jolimont dispose d’un laboratoire agréé de biologie clinique réalisant déjà des tests de détection du covid19, ce partenaire a été choisi par l’UMONS, venant ainsi compléter les interactions avec les hôpitaux hainuyers avec lesquels l’Université travaille habituellement (A. Paré, Epicura, ChWapi).

Les C.H. Jolimont mettent à disposition une surface d’environ 300m², préalablement occupée par d’autres activités de soins. Cela a nécessité un déménagement de ces activités et une réaffectation des locaux. Le mobilier a fait l’objet de récupération et de fabrication en interne, afin de permettre une mise en route rapide de la plateforme tout en garantissant la qualité. Les équipements des phases pré et post-analytiques consistent principalement en du matériel informatique ainsi que l’environnement nécessaire pour manipuler et inactiver les échantillons. Les laboratoires des C.H. Jolimont poursuivent ainsi, en collaboration avec l’UMONS, le travail réalisé depuis le mois de mars pour mettre à disposition des soignants et des patients des dosages PCR COVID-19 (88.500 dosages réalisés jusqu’ici).

L’effort de l’Université de Mons à la lutte contre l’épidémie ne se limite pas à cette plate-forme de dépistage. D’autres initiatives sont actuellement menées par les chercheurs de l’UMONS pour mieux comprendre l’épidémie et ses incidences tant physiologiques que psychologiques.