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Mahmoud Nani (Syrie), premier étudiant réfugié diplômé Ingénieur civil à la Faculté Polytechnique de l’UMONS

Publié le 12 septembre 2019
Rédigé par DCOM
La Faculté Polytechnique de l’UMONS est particulièrement fière de compter parmi ses nouveaux diplômés M. Mahmoud Nani, 31 ans, étudiant réfugié syrien. Le voilà détenteur d’un Master ingénieur civil en Informatique et Gestion, à finalité spécialisée en maîtrise des systèmes d’information.

Ce samedi 14 septembre 2019, à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes de Master de la Faculté Polytechnique de Mons – UMONS, M. Mahmoud Nani, sera le premier étudiant réfugié politique à officiellement être proclamé ingénieur civil. Le jury a décidé de récompenser son parcours en lui décernant le prix ENG’UP® !

A l’issue de la délibération de seconde session et de la proclamation des résultats le vendredi 6 septembre 2019, la Faculté Polytechnique de l’UMONS est particulièrement fière de compter parmi ses nouveaux diplômés M. Mahmoud Nani, 31 ans, étudiant réfugié syrien. Le voilà détenteur d’un Master ingénieur civil en Informatique et Gestion, à finalité spécialisée en maîtrise des systèmes d’information.

« En tant que Doyenne et Vice-Doyenne, confient respectivement les Profs. Christine Renotte et Véronique Feldheim, nous ne pouvons que nous réjouir de la réussite de Mahmoud. Au fil de son parcours de notre faculté, il a fait preuve d’une motivation exemplaire et a acquis les compétences scientifiques et techniques nécessaires à son futur métier d’ingénieur. Il a également poursuivi la construction de son projet personnel et professionnel. Un magnifique exemple de notre philosophie de formation ENG’UP®, « Créer et se Créer ». Notre Faculté a joué son véritable rôle sociétal. Bravo ! »

Mahmoud Nani est né en Syrie le 5 janvier 1988. Il est le second d’une famille de 4 enfants. Il grandit à Alep où il entame en 2005-2006 des études universitaires car il veut devenir ingénieur en informatique. La révolution dans son pays va en décider autrement.

Il va quitter son pays, passe les frontières et se retrouve en Turquie. Là, il vivra pendant un an de petits boulots – restaurant, hôtel (14 heures par jour !) – tout en apprenant sur le tas le turc et l’anglais, en plus de son arabe natal ! Sa famille est restée en Syrie et il lui envoie régulièrement de l’argent. A cause de son travail très prenant, il lui est impossible de reprendre son cursus universitaire.

En suivant l’actualité, il entend que des vagues de réfugiés progressent un peu plus loin en Europe (Allemagne, Belgique, …) et qu’il y existe une politique d’accueil. Il décide alors de se rendre chez nous, sans jamais oublier son objectif de terminer son parcours universitaire.

Il est alors accueilli au centre Fedasil de Morlanwelz. Il passe son temps à attendre. Il met cependant sa connaissance des langues au service des autres pensionnaires du centre, leur servant de traducteur. Il donne un coup de main à ceux qui cherchent un logement. C’est par le plus grand hasard qu’un de ses amis lui apprend qu’un professeur de l’UMONS, M. Safar, est venu présenter au centre le programme d’accueil des étudiants réfugiés mené au sein de l’Université. Il n’hésite pas, prend rendez-vous et entame les démarches pour pouvoir s’inscrire en master.

Il commence alors son parcours en 2015-2016, en tant qu’auditeur libre et suit essentiellement des cours de français. L’année d’après, il est admis en master à la Polytech et s’obstine malgré la barrière de la langue. Son secret pour avancer : « L’étude, l’étude, l’étude », confie-t-il.

Même s’il a mis 3 ans pour finaliser son master (il avait un programme complémentaire en démarrant), Mahmoud a finalement trouvé le milieu où, avoue-t-il : « Je pouvais être moi ». Deuxième d’une famille de 4 enfants (l’aîné est ingénieur en mécanique, le plus jeune frère ingénieur en construction et la benjamine en cinquième année de dentisterie), il a atteint enfin son objectif.

Le frais diplômé est content d’avoir croisé des professeurs qui l’ont considéré comme tout le monde et qui ont su aussi à certains moments déceler son potentiel pour ne pas bloquer son parcours. Il se souvient encore des premiers mots du doyen qui l’a accueilli et qui lui a simplement dit « bienvenue chez nous ». Il a véritablement profité d’une université à taille humaine.