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Près de 70 millions d’euros pour accélérer la décarbonation en Cœur du Hainaut grâce au Fonds pour une Transition Juste

Publié le 22 janvier 2024
Rédigé par Christophe Morel
C’est avec énormément de satisfaction que l’UMONS, IDEA et les UMONS Innovation Centers (Materia Nova, INISMa-BCRC, Multitel, le CLICK et le C3E2D), ainsi qu’une série de partenaires industriels, accueillent la décision, prise par le Gouvernement wallon, de dédier une enveloppe considérable en faveur de la décarbonation du Cœur du Hainaut. Ce financement de près de 70 millions €, obtenu à la suite d’un appel à projets du « Fonds pour une Transition Juste », est une excellente nouvelle pour les partenaires qui travaillent main dans la main depuis plus de 18 mois et qui sont impatients de relever un défi de taille : renforcer la transition vers la neutralité climatique et accélérer la décarbonation des industries tout en ancrant les entreprises et en créant des emplois !

Ce jeudi 19 janvier, le Gouvernement wallon a tranché et validé les projets retenus dans le cadre de l’appel à projets publics du Fonds pour une Transition Juste (FTJ). Créé par la Commission européenne et porté par la Wallonie, le FTJ contribue à faire face aux effets socio-économiques de la transition vers une économie climatiquement neutre, en s’adressant plus particulièrement aux régions, secteurs et travailleurs qui seront confrontés aux plus grands défis.

L’industrie est le secteur le plus polluant en Wallonie. Les territoires désignés dans le plan territorial de Transition Juste, à savoir les arrondissements de Tournai, Mons et Charleroi, affichent l’intensité d’émissions industrielles de gaz à effet de serre la plus élevée, en raison principalement de la production de ciment, de produits chimiques et d’électricité.

Face à ces constats, l’UMONS, IDEA et les UMONS Innovation Centers (Materia Nova, INISMa-BCRC, Multitel, le CLICK et le C3E2D) se sont mobilisés pour répondre à l’appel à projets du Fonds pour une Transition juste et déposer de manière concertée des projets de production d’énergie verte, des projets de recherche et des projets d’infrastructures en faveur du développement d’écosystèmes socio-économiques axés sur la décarbonation.

Par des workshops ou des visites de sites, ces partenaires ont associé à leurs réflexions de nombreuses entreprises afin d’identifier au mieux les besoins en matière de réduction des émissions de CO2.

« Nous nous réjouissons de la sélection de nos projets de recherche et d’infrastructures dont le projet TRL7, qui est un concentré de technologies pour notre écosystème », souligne Ruddy Wattiez, Vice-Recteur à la Recherche, à l’Innovation et à l’Entrepreneuriat à l’UMONS. « C’est le fruit d’une collaboration exemplaire entre l’agence de développement territorial IDEA, les UMONS Innovations Centers et les différentes industries de notre région dans l’élaboration de solutions innovantes et durables sur la problématique de la décarbonation de nos industries ».

« IDEA a ici pleinement joué un rôle de mise en cohérence, de liant, de structuration pour garantir que l’ensemble des projets introduits pour le Cœur du Hainaut soient porteurs de valeurs, connectés les uns aux autres, tout en répondant aux besoins des entreprises et à leurs réalités », explique de son côté Caroline Decamps, Directrice Générale d’IDEA.

Les projets sélectionnés par le Gouvernement wallon, à l’issue d’un processus d’analyse mené par un jury d’experts, sont les suivants au sein de l’arrondissement de Mons :

  • « TRL7- Plug & Test », une infrastructure et ses équipements à Ghlin-Baudour en lien avec le déploiement de l’écosystème « Heart for Cleantech », avec comme chef de file l’Université de Mons et qui se voit attribuer un budget de plus de 20 millions €.

Baptisée « TRL7 – Plug & Test », l’infrastructure projetée abritera des équipements high tech qui permettront aux industriels de mettre à l’épreuve leurs procédés de décarbonation dans les domaines des matériaux circulaires et de l’énergie. Ce pôle de tests « grandeur nature », qui sera animé par une équipe de scientifiques, offrira la possibilité aux entreprises de combiner différentes technologies selon leurs besoins.

La mise à disposition de cet outil minimisera la prise de risque au moment où les innovations seront sur le point de passer à l’industrialisation et encouragera ainsi la transition vers une activité économique moins émettrice de CO2.

Ce bâtiment « TRL7- Plug & Test » devrait voir le jour à Mons, au cœur du Parc d’Activité économique de Ghlin-Baudour et être opérationnel au plus tard en 2029.

L’objectif est de créer des synergies entre entités qui, par exemple, partageraient et optimiseraient leur énergie (production/récupération), qui réduiraient la production de déchets (circularité) ou qui installeraient des réseaux de chaleur. Ces entités pourraient, par ce biais, définir et se répartir entre elles les moyens d’atteindre ensemble un objectif commun d’efficacité en émissions de CO2 supérieur à la somme des impacts individuels hors de cette communauté.

  • Une Unité de production d’hydrogène vert à Frameries pour un montant de plus de 7 millions €, avec comme chef de file l’UMONS et comme bénéficiaire l’intercommunale CENEO.

Pour diminuer les émissions de CO2 générées par le process de ses installations, l’entreprise Bridgestone envisage, à terme, de miser sur l’hydrogène comme source d’énergie principale pour ses fours. Dotée d’une éolienne à proximité de son site, Bridgestone a choisi de se tourner dans un premier temps vers un achat d’hydrogène vert en provenance d’une technologie éprouvée, l’électrolyse de l’eau. Sous l’impulsion de Bridgestone, IDEA a mandaté CENEO qui s’est penchée sur un équipement visant dès lors à alimenter le Parc d’activité économique de Frameries en hydrogène.

  • Une Unité de biométhanisation sur un terrain agricole jouxtant la zone d’activité économique de Geothermia à Mons pour un montant de près de 6 millions €, avec comme chef de file l’intercommunale CENEO.

Le projet est basé sur des partenariats multiples pour mobiliser les ressources du territoire afin de produire du biométhane qui sera injecté dans le réseau de distribution et valorisé au sein d’une Communauté d’Energie, destinée aux PME/PMI et entreprises publiques locales. L’unité de biométhanisation est dimensionnée pour valoriser annuellement environ 25.000 tonnes de matière organique. Elle sera alimentée essentiellement par des effluents d’élevage de proximité, qui constituent une ressource biométhanisable importante, actuellement sous-exploitée en Wallonie, et par des biodéchets industriels produits localement.

Le projet renforcera également l’attractivité du parc d’activité économique Geothermia et donc le dynamisme économique de la région.

  • Portefeuille de projets de recherche ILES avec comme chef de file UMONS et pour un budget de près de 14 millions €.

ILES est un portefeuille de projets de recherche dans le domaine des solutions technologiques et logicielles en lien avec les Communautés d’Energie. Ces dernières jouent un rôle prépondérant dans la transition énergétique et dans la valorisation socio-économique du portefeuille Heart for Cleantech-TRL7.

Les activités de recherche porteront sur les Communautés d’Energie étudiées sous l’angle systémique. Les résultats attendus sont des méthodes, méthodologies et technologies qui permettront le développement accéléré de Communautés d’Energie chaleur froid électricité sur le territoire wallon et qui pourront être exploitées commercialement par les partenaires industriels dans toute l’Europe.

  • Portefeuille de projets Extremat avec comme chef de file CRIBC pour un budget de plus de 6 millions €.

Le portefeuille EXTREMat veut apporter des solutions concrètes pour aider l’industrie céramique wallonne à réussir sa transition vers une production décarbonée. Les solutions proposées vont activer deux leviers principaux : une réduction significative de la consommation d’énergie liée aux processus haute température des céramiques et la mise en œuvre de procédés de mise en forme plus vertueux impliquant une réduction significative des déchets engendrés et l’utilisation de matières recyclées dans une logique d’upcycling.

Certaines activités des portefeuilles de projets ILES et Extremat seront également mises en œuvre dans l’arrondissement de Charleroi.

D’autres projets ont également été acceptés dans l’arrondissement de Tournai:

  • Freedom (CTP chef de file) qui comporte deux axes : l’un visant l’extraction chimique et la récupération de l’oxyde de magnésium contenu dans les réfractaires dolomitiques usagés et l’autre la démonstration d’un nouveau procédé de réduction de l’oxyde de magnésium en métal
  • Ecodeco (CTP chef de file) sur la mise au point de solutions innovantes, qui permettront de faciliter le décrochage des matériaux constitutifs d’un composite pour permettre une meilleure récupération, et consécutivement valorisation ou réutilisation de ces matériaux, afin de tendre vers le « zéro déchet ».

« Ces financements sont essentiels pour accompagner les entreprises du Cœur du Hainaut dans la décarbonation de leurs process industriels et permettre à notre territoire de concrétiser des projets en faveur de la transition climatique. Les projets à venir permettront d’ancrer encore davantage les entreprises dans un écosystème porteurs de valeurs mais aussi d’ancrer localement les emplois, tout en réduisant l’impact de l’industrie sur notre environnement », indique Jacques Gobert, Président d’IDEA.

Le soutien du Gouvernement wallon est une reconnaissance de tout le travail effectué en amont au sein de l’UMONS Innovation Network pour construire des projets cohérents et fédérateurs, en y associant les complémentarités de tous, y compris celle d’IDEA qui a joué un rôle clé dans le dépôt de l’ensemble de ces projets, au bénéfice du Cœur du Hainaut.