Mickaël Brun-Arnaud à la FPSE : quand la littérature jeunesse éclaire les pratiques cliniques et pédagogiques
Ils étaient près d’une cinquantaine de participants — étudiants, stagiaires, membres de la FPSE ou encore maîtres de stage — réunis au Rosa Parks pour cette matinée d’échanges organisée en partenariat avec l’École des Loisirs. Dès les premières interventions, le ton était donné : loin d’être un simple objet culturel, le livre jeunesse peut devenir un véritable outil de médiation, de compréhension et d’accompagnement dans des situations cliniques, éducatives ou pédagogiques complexes.
La matinée a débuté par une interview croisée de Mickaël Brun-Arnaud, auteur notamment de la collection Mémoires de la forêt, saluée pour sa capacité à aborder avec justesse et sensibilité des thématiques complexes telles que la mémoire, la maladie et la mort. Formé en neuropsychologie, l’auteur est revenu sur son expérience auprès de patients atteints de troubles neurocognitifs majeurs et sur la manière dont cette pratique clinique a nourri son travail d’écriture, en particulier sa volonté de sensibiliser, à travers le conte, à la maladie d’Alzheimer.
Alternant questions-réponses avec le public et interview structurée, cette première partie a permis de mettre en lumière la rencontre entre approche clinique, démarches pédagogiques et création littéraire. Un Kahoot interactif est ensuite venu rythmer les échanges, invitant les participants à tester leurs connaissances et à réfléchir collectivement aux grands thèmes de la matinée : la mémoire, la maladie, la mort et l’utilisation de la littérature jeunesse dans les pratiques professionnelles.
La matinée s’est poursuivie par des ateliers en petits groupes, animés par des enseignants et chercheurs de la FPSE, permettant d’approfondir concrètement les pistes évoquées :
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Atelier clinique – Le livre comme média dans la maladie
Le livre jeunesse comme outil de médiation dans des contextes sensibles, notamment lorsque les familles sont confrontées à la maladie ou à la mort. À partir d’albums sélectionnés, les participants ont été invités à construire des fiches de lecture destinées à nourrir leurs pratiques cliniques. -
Atelier neuropsychologique – Déconstruire les mythes autour de la maladie d’Alzheimer
Sous forme de jeu ludique et interactif, cet atelier proposait de questionner certaines idées reçues : la maladie est-elle génétique ? Les nouveaux traitements sont-ils efficaces ? Quels sont les facteurs de risque ? Une sélection d’ouvrages permettait d’approfondir la réflexion. -
Atelier pédagogique – Tricherie scolaire : réflexion à travers la BD
Appuyé sur une enquête menée en 2024 auprès d’élèves du premier degré de l’enseignement secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles, cet atelier analysait, à travers des bandes dessinées jeunesse, les représentations de la tricherie scolaire, les stades du développement moral et les enjeux éducatifs. -
Atelier littéraire – Les livres jeunesse comme support pour aborder des sujets sensibles
Une réflexion autour de l’usage des albums et romans jeunesse pour aborder, avec les enfants et les adolescents, des thématiques délicates dans un cadre éducatif ou thérapeutique.
La matinée s’est clôturée par une séance de dédicaces, organisée avec le soutien de la librairie Florilège, dans une ambiance conviviale et enthousiaste, confirmant l’intérêt marqué du public pour l’œuvre et le parcours de l’auteur.
L’après-midi était réservée aux membres de la FPSE pour un temps d’échange plus informel et immersif avec Mickaël Brun-Arnaud. Au programme : un escape game favorisant la collaboration et la créativité, suivi d’une visite privée du MUMONS, offrant un autre regard sur les liens entre sciences, culture et transmission. La journée s’est enfin conclue par l’enregistrement d’un « Café de l’INAS », prolongeant les réflexions entamées et inscrivant cette rencontre dans une dynamique durable de partage des savoirs.
Cultiver son réseau par la culture
À travers cette journée, la FPSE a pleinement rempli l’objectif de son action Cultiver son réseau : renforcer les liens entre étudiants, maîtres de stage et membres de la Faculté en s’appuyant sur la culture comme vecteur de dialogue, d’innovation pédagogique et de réflexion interdisciplinaire. En croisant littérature jeunesse, pratiques professionnelles et recherche universitaire, l’événement a démontré toute la richesse de ces rencontres.
Cette unique date belge de Mickaël Brun-Arnaud à Mons aura en tout cas marqué les esprits, rappelant que les histoires destinées aux plus jeunes peuvent aussi aider les adultes à mieux comprendre, accompagner et transmettre.





