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Doctorante biologiste à l’UMONS, Emilie Duthoo s’intéresse à la colle sécrétée par la moule et un ver marin

Publié le 26 mars 2024
Rédigé par Christophe Morel
Doctorante biologiste à l'UMONS, Emilie Duthoo s'intéresse à la colle sécrétée par la moule commune et un ver marin. Doctorante en sciences biologiques au sein du service de Biologie des Organismes Marins et Biomimétisme, Emilie Duthoo cherche actuellement à comprendre les colles sécrétées par la moule et un ver marin. Cette colle est résistante et puissante en milieu humide. Il est également possible de s'en inspirer à des fins médicales.

Etudier la colle provenant des moules peut paraître surprenant au premier abord. Mais le sujet de recherche choisi par Emilie Duthoo, doctorante en sciences biologiques (4ème année) au sein du service de Biologie des Organismes Marins et Biomimétisme, pourrait permettre de réaliser de grandes avancées, notamment dans le domaine médical mais aussi dans le domaine industriel.

C’est lors d’un stage suivi à l’université de McGill à Montréal qu’Emilie a choisi de s’intéresser à ce qui deviendra plus tard son sujet d’étude, à savoir l’adhérence marine et plus spécifiquement la colle sécrétée par la moule commune, appelée byssus, ainsi que celle de l’hermelle, un ver bâtisseur marin.

Les caractéristiques de cette colle sont pour le moins extraordinaires : résistance dans l’eau salée et dans des conditions difficiles, sans oublier la rapidité avec laquelle cette colle est sécrétée : moins de deux minutes !

A travers ses recherches, Emilie explore les secrets des protéines utilisées par les organismes marins pour établir des liens chimiques avec des surfaces comme les rochers pour s’y fixer solidement. « Mes recherches consistent à comprendre comment certains animaux marins parviennent à produire une colle aussi puissante sous l’eau dans des conditions parfois extrêmes. Cette colle est capable d’adhérer grâce à plusieurs liaisons chimiques qui se forment entre les protéines adhésives et une surface. Ces mêmes liaisons sont permises par des protéines adhésives modifiées par des enzymes« , résume Emilie.

Le byssus est étudié depuis plusieurs décennies. La nouveauté qu’apporte la doctorante dans ses recherches, c’est la volonté de comprendre comment les choses fonctionnent. Emilie s’intéresse d’ailleurs spécifiquement aux enzymes en tentant de les identifier et les caractériser, « car elles sont encore très mal connues à ce jour. Cette étude, très fondamentale, pourrait à terme permettre une meilleure compréhension du fonctionnement de cette colle et aider dans le développement de nouveaux matériaux biomimétiques comme un matériel adhésif pour recoller des os ou encore des dents. »

Retrouvez plus d’infos ainsi que le portrait d’Emilie Duthoo, mise en lumière dans le cadre de l’exposition Explorer l’invisible, sur le site du MUMONS.