Thèses soutenues

Thèse de Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication et en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteurs :

  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme
  • Willy LAHAYE, UMONS – Faculté de Psychologie et Sciences de l’Education

Résumé :

La mise en oeuvre de la ville intelligente se poursuit maintenant depuis plus de 20 ans, basée sur divers modèles (SCI, S.M.A.R.T, City Protocol…). Souvent décriés par les utilisateurs euxmêmes, ces modèles sont en train de se transformer pour penser la ville digitale par et pour les habitants, et en opposition à la ville numérique et créative imposée (R. Florida, 2004 ; SidewalkLabs, 2018). Pendant ce temps, de nombreux auteurs (Greenfield-Shepard, 2007, D. Kaplan, 2012 ; Griffiths, 2013 ; B. Green, 2020) ont démontré la dichotomie entre la volonté des acteurs de la gouvernance urbaine désirant « optimiser » la ville en opposition aux villes vécues par les habitants résistants aux processus technologiques mis à leur disposition afin d’exprimer leur propre futur. Des auteurs tels que S. Lahlou (1996 ; 2019) et J. Bingham-Hall (2017) proposent une troisième voie numérique préférant s’appuyer sur l’appropriation des usages technologiques quotidiens par les citoyens. Une démarche qui est caractérisée par un renversement du modèle Top-down vers un modèle Bottom-up. Notre recherche tente de s’approprier ce renversement grâce aux échanges à travers les plateformes socionumériques telles que Facebook, X (ex-Twitter), Instagram, etc, de les analyser et d’en faire ressortir les « signaux faibles » qui, dans le cadre de notre travail, permettront aux acteurs du projet urbain de comprendre ce qui se trame à travers les craintes/attentes/espoirs des habitants ou encore, questionnant de nouveaux questionnements sur la ville. Pour répondre à ce défi et à la masse de données disponibles sur les plateformes, nous nous sommes attelés à trouver une méthode accessible à tout un chacun via la lecture des posts complétés ou illustrés des autres médiums de publication. Cette lecture-observation s’appuie sur le mouvement culturel et artistique de la psychogéographie (G. Debord, 1957) développé avec et par l’Internationale Situationniste à la fin des années 1950, observant la ville comme un lieu de combat urbain contre la modernité technologique et qui définit la place de l’observateur ainsi que ses interactions avec les habitants, sur un espace donné : la ville, un quartier, une rue… Une position d’observateur qui n’est jamais neutre et est aujourd’hui étudiée à l’aune des algorithmes préférentiels sur les PSN et à travers le prisme sociologique des différentes plateformes. Les médias socionumériques s’appuient sur les médiums, en particulier l’écrit. Pour étayer nos premières observations, nous nous inspirons de l’analyse de M. Ferraris, ethnologue italien spécialisé dans l’écriture à travers les nouveaux outils numériques tels que les smartphones, tablettes, etc. Il s’appuie sur la théorie Gegenstand du mathématicien et théologien autrichien A. Meinong (1853-1920) qui attribue aux Objets deux modes d’être possibles : l’« existence » (Existenz) et la « consistance » (Bestand). Chacun de ces modes d’être caractérise une classe d’objets : les « objets réels » et les « objets idéaux ». La décomposition des objets de la Gegenstand et la force de l’engagement sémantique des auteurs sur les réseaux sociaux (M. Ferraris) nous offre l’opportunité de fonder une méthode analytique des contenus, de comprendre et d’extraire des signaux faibles qui nous permettent de mieux interpréter les attentes des habitants dans des contextes variés du projet urbain. Ces signaux faibles émergent du Kairos (le temps de l’opportunité) pour donner sens au Chronos (le temps de la ville), relevant la valeur constitutive de la Timeline des plateformes socionumériques. Pour étayer notre méthode, nous avons analysé divers projets urbains qui ont fait polémique et ont été cratérisés par la mise en place d’outils de communication par les opposants à ces projets sur les PSN : 2 projets immobiliers à Mons et le débat sur la reconstruction du Pont des Trous à Tournai. Cette thèse propose donc une méthode d’analyse des écrits sur les plateformes socionumériques pour en extraire ce qui est dit (objets réels) et ce qui est pensé (objets idéaux). Une dramaturgie qui détermine un champ nouveau de la médiation entre les acteurs de la fabrication de la ville du 21e siècle et les habitants qui y vivent.

Thèse de Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication et en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteurs :

  • Hafida BOULEKBACHE, UPHF – Université Polytechnique Hauts-de-France
  • Damien DARCIS, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Résumé :

Aujourd’hui, de plus en plus de centres urbains historiques sont patrimonialisés. De nombreuses actions de préservation émanent des institutions, mais également des associations, voire directement des habitants. L’intérêt grandissant pour le bâti des centres urbains met cependant en jeu, de différentes façons, les relations entre les habitants, et plus largement entre les usagers de ces espaces. Dans le sillage d’Henri Lefebvre, il est possible d’affirmer que les règles visant à préserver les architectures, voire l’ensemble d’un quartier, reconfigurent nécessairement les usages sociaux qu’ils rendaient jusque-là possibles. En d’autres termes, les dynamiques de patrimonialisation redéfinissent inévitablement les dynamiques d’appropriation des espaces par leurs habitants. Dans ce travail, nous interrogeons cette modification des modes d’appropriation de l’urbain par ses habitants en nous penchant sur le cas de la Medina de Tunis. Ce choix semble d’autant plus pertinent étant donné que les divers défis associés aux évolutions socioculturelles et urbaines des dernières décennies sont particulièrement lisibles. L’originalité de ce travail n’est pas seulement d’analyser l’hypothèse, somme toute assez intuitive, suivant laquelle la patrimonialisation modifie nécessairement les modes d’appropriation, mais également d’essayer de chercher à comprendre de quelles façons les mécanismes d’appropriation mettent à leur tour en jeu la gestion du centre historique. Dans ce travail, nous avons donc opté pour une approche méthodologique singulière permettant d’analyser l’implication des acteurs privés dans la patrimonialisation menée par le Pouvoir public au sein de la Médina. Mieux, nous montrerons que cette implication se révèle extrêmement diverse et amène à repenser les typologies d’appropriation étudiées en tant que motrices, compositrices ou revendicatrices d’une patrimonialisation multiple. Enfin, ce travail autour de la dialectique entre appropriation et patrimonialisation ouvre d’autres perspectives de recherche en nous amenant à questionner les rapports de forces qui déterminent l’habiter au sein de la Médina, le droit à la ville, mais également la durabilité des modes d’habiter.

Thèse de Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication et en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteurs :

  • Hafida BOULEKBACHE, UPHF – Université Polytechnique Hauts-de-France
  • Mohamed-Anis GALLAS, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Résumé :

Le travail réalisé au cours de cette thèse est le fruit d’une cotutelle entre la Faculté d’Architecture de l’Université de Mons et le laboratoire LARSH de l’Université Polytechnique des Hauts-de-France. Plusieurs constats sont sources de la recherche développée dans ce document. En premier lieu, nous avons constaté que la durabilité sociale était souvent traitée de manière secondaire, ou à travers la durabilité économique et écologique, et ce y compris dans le milieu de la construction. Nous avons ensuite établi une approche de la définition de durabilité sociale dans la construction, et constaté que les mots-clés s’y reliant étaient le bien-être, le confort, la sécurité… Cependant, l’un des rôles du concepteur est de réaliser des projets offrant justement ces critères à leurs occupants. Ils sont donc enclins à accorder une attention particulière à la durabilité de leurs projets, y compris la durabilité sociale. Dès lors, comment les concepteurs se positionnent-ils face au à ce déséquilibre ? Ce contraste nous mène à nos premières questions de recherche : « Les concepteurs intègrent-ils la durabilité sociale à leur vision de l’architecture durable ? » et « Comment les concepteurs définissent-ils la durabilité sociale ? ». Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une enquête qualitative auprès d’acteurs de la construction opérant en phase de conception. En deuxième lieu, à la suite du constat que d’une part, la durabilité sociale était moins souvent prise en compte que la durabilité économique et écologique et que d’autre part, les processus de Building Information Modeling (BIM) prenaient une place de plus en plus incontournable dans les projets, tout en présentant une bonne capacité d’efficacité dans la gestion des informations, nous nous sommes questionnés sur les possibilités d’interactions entre ces deux concepts. Nous avons observé que des interactions fortes existaient entre le concept de BIM et de durabilité, en particulier de durabilité écologique. En effet, la notion de Green BIM regroupe les différents liens qui existent entre ces deux thématiques. Cependant, nous avons à nouveau observé moins d’interactions avec la durabilité sociale, ce qui nous a mené aux questions suivantes : « Comment peut-on utiliser le BIM pour améliorer la durabilité sociale des projets ? » et « Les concepteurs sont-ils prêts à accepter d’utiliser le BIM pour répondre à des questions de durabilité sociale ? ». Pour répondre à ces questionnements, nous avons fait appel au domaine de l’étude des usages, qui a pour objectif de prédire l’utilisation d’une nouvelle technologie mise à disposition des utilisateurs (Terrade et al., 2010). Dans ce travail, nous étudions l’utilité perçue et l’acceptation sociale de différents usages BIM dans un contexte de durabilité sociale. Notre étude de l’utilité des usages BIM dans un contexte de durabilité sociale s’est matérialisée par un tableau de synthèse reprenant cinq catégories d’usages BIM pour la durabilité sociale. Pour chacun de ces critères, nous avons listé des usages pour lesquels le BIM pouvait présenter une plus-value. Notre étude de l’acceptation sociale de ces usages a été réalisée à travers une enquête qualitative composée d’entretiens semi-directifs. Nous avons utilisé une posture constructiviste et inductive pour analyser ces entretiens, ce qui nous a permis de dégager des modèles d’attentes, de freins et de conditions concernant l’acceptation des usages BIM pour la durabilité sociale par les concepteurs de projet. Cela nous a permis de compléter notre approche théorique des croisements entre BIM et durabilité sociale.

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteurs :

  • Pierre CORNUT, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme
  • Etienne GODIMUS, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Résumé :

Le Maroc a vécu plusieurs bouleversements depuis son indépendance en 1956. Les grands changements d’ordre intérieur ont débuté à l’époque du Roi Hassan II et ont été étendus plus tard par le Roi Mohammed VI qui, depuis son couronnement en 1999, a fait des projets sociaux et de développement une priorité. Ces projets ont eu pour corollaire l’ouverture d’immenses chantiers sociaux, économiques, touristiques et industriels dans les douze régions du Maroc. C’est dans ce cadre que les quatre villes impériales, Fès, Meknès, Rabat et Marrakech, ont pu bénéficier de projets de développement misant sur le renforcement de la préservation, la sauvegarde et la réhabilitation de leurs patrimoines matériels et immatériels respectifs. Mais qu’en est-il du patrimoine de Casablanca, berceau de l’industrie et capitale économique du pays ? Qu’en est-il de sa Médina et de son patrimoine hérité de la période du protectorat ? L’intérêt institutionnel pour le patrimoine au Maroc est une histoire ancienne. La prise en compte a comme point de départ le Dahir chérifien de 1912, relatif à la conservation des monuments historiques et des inscriptions historiques (SGG-Le Secrétariat Général du Gouvernement, s.d.). La loi a subi plusieurs modifications depuis (le Dahir 1945 & le Dahir 1980). L’analyse du contenu de la législation explique l’intérêt porté au patrimoine des villes impériales mais montre l’insuffisance des textes en matière de patrimoine architectural résidentiel et industriel construit sous le protectorat français. Les vestiges de l’architecture héritée de la période du protectorat, hormis quelques bâtiments publics du centre-ville, ne remplissent aucun critère de la loi et ne s’élèvent donc pas au rang de patrimoine national. Plusieurs villes et principalement Casablanca, deviennent donc les scènes de la déchéance de ces lieux ; tantôt pour des raisons spéculatives, tantôt par simple ignorance. En 2013, un nouveau projet de loi vient renforcer et se substituer aux dispositions stipulées par le Dahir de 1980 (SGG-Le Secrétariat Général du Gouvernement, s.d.). Ce projet vise « à harmoniser le dispositif juridique national relatif à la protection, la mise en valeur et la transmission du patrimoine culturel national avec les critères internationaux auxquels le Maroc a adhéré et à intégrer les nouveaux concepts internationalement reconnus en matière du patrimoine… ». Les sites industriels « les friches, les mines, les usines, les manufactures ou autres installations d’époque (…). », et les villes nouvelles « présentant des traits d’intérêt à la fois historique, architectural et artistique » y figurent pour la première fois. De fait, la prise en compte du patrimoine industriel est soutenue par le Roi Mohammed VI en 2014 dans le cadre du projet de développement du Grand Casablanca 2015-2020. Néanmoins, malgré cet élan prometteur, les projets de sauvegarde sont presque inexistants. Lorsque j’entame mes recherches en 2015, je fais les constats suivants : – en l’absence d’inventaire, d’outils et de structures d’expertise chargées d’évaluer le potentiel patrimoine, la frénésie immobilière se poursuit et s’empare des territoires stratégiques post-industriels. Casablanca, qui fut un laboratoire de l’architecture Néo-classique, Néo-mauresque, Art-Déco et Bauhaus, saccage son passé et se dépossède de son patrimoine industriel, hérité de la période du protectorat dans l’insouciance générale ; – la notion de « patrimoine industriel » dans la culture marocaine n’est pas très connue et la perception du patrimoine de « l’autre », le Français, est plutôt complexe. Dès lors, je me pose les questions suivantes : Y-a-t-il un patrimoine industriel hérité de la période du protectorat à Casablanca ? Dans l’affirmative, comment est-il perçu par les acteurs locaux du patrimoine, y compris la population ? Les casablancais, principalement ceux des quartiers anciennement industriels, y-sont-ils attachés au même titre que le patrimoine ancestral immatériel ou matériel tels que les médinas, patrimoine mondial de l’UNESCO ? Pour répondre à ces questions, je décide d’abord d’étudier les outils d’évaluation du patrimoine existants. Il s’en suit le constat suivant : ces outils ne prennent pas en compte la dimension humaine. Dès lors, je décide de les compléter et d’explorer le territoire en adoptant deux méthodologies inductives issues des sciences sociales et des sciences de la communication : la méthode de l’enquête qualitative et la méthodologie de la théorisation enracinée (MTE) en vue d’analyser les données collectées. A l’issue des deux enquêtes, menées successivement en 2017 et en 2018, je prends conscience qu’à travers mes choix méthodologiques, j’ai amorcé un travail de médiation et de co-construction d’un nouvel objet patrimonial : le Patrimoine Industriel Casablancais (PIC). Mon orientation méthodologique vers les sciences humaines et sociales m’a permis non seulement de faire émerger un discours sur le PIC et sur les possibilités de sa requalification, mais aussi d’identifier pour la première fois la dimension humaine et sociale de celui-ci.

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteur :

  • Jean-Alexandre POULEUR, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Résumé :

La thèse propose une plongée sensible, guidée par la parole citoyenne, dans les méandres de six quartiers populaires du Hainaut franco-belge. Elle part de l’investigation des puissants paradoxes qui caractérisent ces lieux pour, telle une provocation, interroger le projet urbain et soulever des matières à penser pour les concepteurs, politiques et responsables de la ville en général. Que nous apprennent ces quartiers et leur manière singulière de traverser les brutales transitions sociale, économique et environnementale du passé ? Ont-ils construit des défenses, des formes de résilience ? Comment sont-ils capables d’affronter les enjeux propres à notre époque ? La recherche s’appuie sur des enquêtes et des campagnes d’immersion de terrain pour tenter de définir ce que serait un projet populaire qui ménage ces lieux de vie et de travail, et d’observer en quoi il s’adosse à la parole et à l’acte de l’habitant. Via une approche transdisciplinaire entre architecture, urbanisme, sociologie et anthropologie, la thèse identifie deux conditions essentielles à la mise en place de ce projet populaire. La première serait la compréhension de trois tensions ambivalentes qui tissent la vie de quartier : entre l’objet spatial et l’objet social, entre la cage qui enferme et le cocon qui protège, entre le stigmate qui pénalise et l’identité qui porte. La deuxième serait l’identification, puis la valorisation, au cœur de ce jeu de tensions, de ressources ancrées capables de participer à l’épanouissement social et urbain de ces portions fragiles de la ville.

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteur :

  • Kristel MAZY, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Co-promoteur :

  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Résumé :

Les relations qu’entretiennent la ville et les activités de productions, documentées à travers le fait industrialo-urbain, sont multiples et sources de diverses complexités. À Mons, l’évolution de la ville fortifiée à la ville contemporaine que nous foulons quotidiennement est la conséquence de deux siècles d’évolution et d’industrialisation qui ont modifié radicalement nos tissus urbanisés. Historiquement intégrées au milieu urbain, les activités productives se sont dispersées dans le temps et dans l’espace. Cette évolution urbaine est finalement caractérisée par une expansion intense et continue en réponse à une croissance démographique et économique exponentielle. Cependant, ce modèle d’aménagement expansif est voué à se réinventer face aux enjeux environnementaux et à l’objectif de réduction de l’artificialisation des sols inhérent à ceux-ci. Ainsi en regard du changement de paradigme foncier qui va s’appliquer à la fabrique territoriale, les espaces productifs, qu’ils soient situés en lisière urbaine ou en centralité apparaissent vulnérables par leurs potentialités. Cette thèse interroge donc la diversification des dispositifs d’action publique en vue de mieux appréhender la place des activités productives dans un cadre néolibéral poursuivant un objectif de sobriété foncière. Dans un premier temps, nous avons adopté une démarche compréhensive dans l’objectif de mieux appréhender le rôle des acteurs territoriaux dans la relation ville-production. D’abord étudiée par le prisme de l’action publique, nous avons ensuite abordé la spatialité des activités productives par le prisme de l’entrepreneur. Dans un second temps, nous avons opté pour une démarche exploratoire visant, par l’étude de cas, à nourrir la construction d’une boite à outils à destination de l’action publique. Cette étude porte sur le concept naissant de « ville productive » apparu dans les sphères de l’architecture et de l’urbanisme. À travers les cas de Bruxelles, Vienne et Bordeaux, nous avons étudié les dispositifs mobilisés en faveur du maintien des activités productives en ville par l’analyse de la gouvernance et de l’instrumentation de l’action publique.

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme et Génie urbain.

Promoteurs :

  • Bruno BARROCA, Université Gustave Eiffel
  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Co-promoteur :

  • Florence JACQUINOD, Université Gustave Eiffel

Résumé :

Cette thèse s’inscrit au coeur d’un projet de recherche-action (E3S) et associe diverses thématiques reliant les domaines de l’urbanisme, du génie urbain et des sciences de l’Information. Ce travail se concentre sur l’utilisation de modèles numériques sémantiques dans le cadre de la réalisation d’analyses spécifiques orientées sur l’aménagement pérenne et sobre. D’une part, la thèse interroge la possibilité pour le concept existant d’intensité urbaine, au coeur de multiples recherches depuis de nombreuses années, de constituer un outil d’analyse complet et adapté aux systèmes urbains. En effet, la notion d’intensité urbaine présente un potentiel certain pour une utilisation réfléchie des espaces dans un contexte de changements, de complexité grandissante et de consommation des espaces limitée. Cependant, ce concept reste flou, non défini unilatéralement et présente des caractéristiques variées selon les recherches à son égard. D’autre part, la thèse questionne les possibilités d’utilisation des City Information Models (CIM), au moyen des données qu’ils présentent, notamment pour réaliser des analyses urbaines spécifiques en phase de conception et à l’échelle du quartier. Au vu du développement grandissant de ces modèles, la question de l’utilisation, de la structure et du stockage des données qu’ils intègrent constitue un vaste terrain d’exploration pour de nombreuses recherches. L’état des lieux concernant les thématiques abordées a permis de faire émerger trois hypothèses qui rythment le déroulement de cette recherche. Du fait de multiples changements dans les modes de vie, dans les rôles des espaces et dans les manières de les produire, la thèse part du postulat qu’un focus sur les usages des espaces est nécessaire pour le développement d’outils de conception adaptés. Elle pose également l’hypothèse que l’intensité urbaine, si elle est formalisée, peut être un moyen de saisir les réalités multiformes des systèmes urbains et d’adapter leur conception. Enfin, la dernière hypothèse suggère que les CIM peuvent permettre d’appréhender des notions multiples comme l’intensité urbaine au vu de la richesse qu’il présente en termes de données géométriques et sémantiques. La démarche adoptée s’articulant de façon itérative entre des observations, des entretiens, des analyses de bonnes pratiques et référentiels, des échanges, des explorations et des expérimentations sur un CIM concret a permis de produire différents résultats répondant à la problématique de la thèse et validant les hypothèses. Dans un premier temps, la thèse propose une caractérisation et une formalisation d’un indice d’intensité urbaine ciblé sur les usages et des variables qui le composent comme outil d’analyse pour la phase de conception, dans une logique de pérennité et viabilité des espaces urbains. Ensuite, elle expose et met en évidence le potentiel des CIM pour de nouveaux usages encore inconnus, à savoir appréhender l’indice d’intensité d’usages préétabli, en établissant une méthode d’évaluation pertinente de sa variable principale. Enfin les différentes explorations et connaissances produites ont permis de constituer diverses préconisations générales et détaillées concernant la génération de modèles numériques sémantiques pertinents et adaptés aux analyses à une échelle urbaine.

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteur :

  • Jérémy CENCI, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Co-promoteur :

  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Résumé :

With the advancement of urbanization in developing countries, the large-scale emergence and destruction of industrial heritage have made its protection research a new subject of intense scholarly debate due to an insufficient understanding of architectural culture. The research object for this study is the protection of industrial heritage in Sichuan, which has China’s density national industrial heritage distribution and has the richest resources countrywide—it discussed the development of its protection theory and practice methods from disciplines such as cultural heritage, history, architecture, and urban planning, to guide the protection and utilization of Sichuan’s industrial heritage and urbanization. Since the third-line construction movement, which took place after the PRC’s establishment, many factories and enterprises have been constructed. This industrial construction movement occurred uniquely historically and in a socialist country, accelerating national industrial development and urbanization. However, with the subsequent change in the national policy background, the transformation of the economic and industrial structure forced these factory enterprises to face problems of decline and transformation. Factories were gradually decommissioned, resulting in many industrial heritage sites. The rapid pace of urbanization has significantly impacted the protection of it in Sichuan. This research formulates effective protection methods in Sichuan through a scientific and reasonable value evaluation of industrial heritage. This study selected typical industrial heritages from typical industrial cities in Sichuan. It made a comprehensive and systematic analysis of them from their history and evolution, geographical environment characteristics, the current status of industrial heritage, reuse and protection situations. In combination with the relevant references, this study sorted out the distribution, characteristics and spatial environment of industrial heritage in Sichuan, and then the existing problems are summarized. A value evaluation system for industrial heritage in Sichuan is built to assess the worth in this region. The evaluation system categorizes the value of Sichuan’s industrial heritage into three levels: general target, comprehensive evaluation, and factor evaluation. Simultaneously, the weights of these indicators are determined by combining qualitative and quantitative methods. The evaluation system is used to grade the industrial heritage of the actual cases and analyze the distribution of its value scores and characteristics using the selected actual cases. Based on the previous analysis, this study, focusing on urbanization in Sichuan, proposes a strategy for updating overall planning that considers the protection of industrial heritage. This approach involves adopting government-led implementation strategies, starting with projects for using industrial heritage, prioritizing environmental improvements, promoting multi-functional mixing, and implementing small-scale progressive measures. The reuse of industrial heritage is combined with modern service industries, such as cultural and creative industries and industrial tourism industries, to effectively protect industrial heritage in the urban functional system. The protection and utilization of industrial heritage will promote the city’s sustainable development as a whole, the revival of old industrial zones, enhance the characteristics of industrial cities and promote the transformation of industrial cities into cultural cities.

Thèse de Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication et en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteurs :

  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme
  • Patrizia LAUDATI,  UPHF – Université Polytechnique Hauts-de-France

Résumé :

Cette thèse questionne « le malaise numérique », entendu comme « inégalités de pensées et de perceptions » concernant l’usage du numérique et les modes de vie s’y afférant, à l’échelle de l’habitat-quartier dans des territoires vulnérables comme le bassin minier du Hainaut franco-belge. Nous posons l’hypothèse que le malaise ressenti face au numérique dépend de la vulnérabilité à la fois territoriale, sociale et contextuelle ; nous proposons ainsi une lecture de cette vulnérabilité selon une approche à trois entrées : territoire/usagers/numérique. Nous interrogeons tout d’abord, la réception numérique sur un territoire qui est en majeure partie en situation de fragilité socio-économique due à son passé industriel, et les pratiques quotidiennes qu’elles soient numériques ou non numériques. Notre démarche plurielle, en partant du terrain, s’inscrit dans une logique de design thinking qui postule une approche circulaire, itérative et contributive. Elle croise à la fois des données qualitatives et des données quantitatives, permettant de valider notre hypothèse et de fournir les éléments de réponse en matière de stratégie territoriale, afin d’agir sur le « malaise numérique ».

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteur :

  • Jean-Alexandre POULEUR, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Résumé :

Le modèle économique occidental nous a plongés au fil des dernières décennies dans une « marchandisation » du logement (Rapport des Nations Unies, 2015, page 4) alors qu’il est proclamé « Droit » par l’ONU. Les études montrent à quel point le logement devient de moins en moins accessible pour les ménages à l’échelle mondiale, mais aussi régionale. L’IWEPS (2020 sur base des données jusque 2018) signale que le prix des loyers augmente depuis 2005 plus vite que l’indice des prix à la consommation. Ce poids accru du logement dans le budget des ménages impacte davantage certains groupes sociaux en situation de vulnérabilité. (VANZANDE, POULEUR, 2020, page 109) En mettant en relation des préoccupations économiques, écologiques, environnementales, sociales voire sanitaires d’aujourd’hui, cette recherche remet en question les modèles « type » du logement présents en majorité dans le paysage wallon. Ces modèles semblant avoir trop peu évolué ces dernières décennies au regard des évolutions sociétales. Cette thèse explore de nouvelles formes alternatives de logements qui naissent aux marges de ce qui apparait dominant sur le territoire. Deux mondes semblent s’entrechoquer ; d’une part celui de la norme – le logement classique – dans lequel le « logé » par l’absence de pouvoir de décision s’éloigne du processus de conception de son logement ; d’autre part celui de l’habitat d’initiative citoyenne dont l’habitant, manifestant une remise en question profonde, se place en marge du système en créant l’alternative. Cette recherche part de l’analyse des différentes formes du logement classique présentes en masse sur le territoire wallon depuis la période industrielle. Elle a pour objet la relation entre l’habitant et son logement. Par le prisme de l’analyse de l’habitat léger – et par conséquent par celui de son habitant – il sera question de réinterroger la production du logement classique. Ce dernier semble présenter des failles en raison son coût de production, d’entretien et d’accessibilité, de son emprise sur le territoire par l’étalement urbain qu’il génère, de sa faiblesse de mixité ou encore par son empreinte écologique. En parallèle, l’habitat léger, connaissant depuis quelques années un engouement certain, semble apporter des réponses éco-responsables à une part de la population. Coût abordable, habitat écologique et respectueux de l’environnement, spatialement raisonné, facilitateur de liens sociaux, tout en permettant à l’habitant de s’inscrire dans une démarche impliquée. L’habitat léger, au succès grandissant, interpelle le logement classique puisque cette alternative au modèle dominant, met en lumière non seulement un attrait des populations précarisées, mais également un intérêt de wallons de couche moyenne recherchant une autonomie comme philosophie de vie1 et une plus grande liberté financière, de gestion et d’appropriation du logement. Cette recherche de terrain et son analyse permettrait d’étendre les théories de John TURNER2 qui ont longtemps inspirées l’ONU.

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteur :

  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Co-promoteur :

  • Christos S. IOAKIMIDIS, UMONS – Faculté polytechnique

Résumé :

In a continuously changing world, where the impacts of climate change and rapid urbanization in modern cities are becoming increasingly more obvious and disastrous, European policies target more sustainable actions to ensure the livability of future agglomerations and the quality of life of their citizens. Transforming our cities towards the cleaner energy is a major challenge and a bet for Europe to tackle with the immense stress on the urban environment and to cope with the climate change impacts during the post-industrialized period. By improving energy performance in buildings, which is the largest energy consumer and responsible for the 40% of the energy consumption in European level, EU can more readily achieve its energy and climate targets for the 2030 horizon. Complementary to this, for the period 2021-2030, each EU MS is required to draw an integrated National Energy and Climate Plan to express how it intends to meet the different targets by 2030. Hence, EU Member States are engaged to bind national targets to enable the EU strategy for sustainable and inclusive growth. This work aims to develop a supporting methodological horizontal decisionmaking process approach to articulate the challenge of the zero-energy applicability in districts. U-ZED aims to become an option decision process for cities’ actors to develop policies of zero energy planning in large territorials and aims to fill the gap of previous works and background of existing sectoral methods restricted on the diagnostic phase of the analysis and the simplified calculations of the requirements. As architects and planners, we are particularly interested in investigating the possibilities to adapt the districts and their users to reach an annual zero-energy balance. U-ZED proposes a simplified theoretical but horizontal approach towards the vision of the zero-energy planning evolved in four phases investigating its feasibility and on-site experimentation to different case studies and demonstration projects. U-ZED aims at the strategic decision for planning in a district from the early phase of its conception. The approach is developed in a theoretical frame projected to be evolved in more tangible solutions and technical results with simulations in demonstration city districts’ projects to validate the outcomes by the case studies and demonstration projects.

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteur :

  • Damien SERRE, Université d’Avignon

Co-promoteur :

  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Résumé :

Dans un contexte de dérèglement climatique, d’augmentation des inondations en milieu urbain, d’augmentation des incertitudes, les gestionnaires urbains sont obligés d’innover pour concevoir des stratégies de gestion des risques adéquates. Parmi ces stratégies, rendre les villes résilientes est devenu un impératif. Le concept de résilience est un concept pluridisciplinaire qui définit la capacité d’un système à absorber une perturbation et à récupérer ses fonctions par la suite. Cette notion renvoie à une innovation technique, urbaine, sociale, architecturale, économique et politique et enjoint à une remise en question des stratégies traditionnelles de gestion du risque. Cette injonction à l’innovation s’adapte parfaitement à la complexité́ urbaine, économique, politique, sociale, écologique du monde contemporain. De ce fait, le concept de résilience s’intègre aux enjeux d’étalement urbain et aux risques associés. Pourtant, malgré cette adéquation théorique et conceptuelle, la résilience demeure complexe à intégrer dans les pratiques des urbanistes et acteurs territoriaux. Sa multitude de définitions et d’approches a favorisé son abstraction et son manque d’opérationnalisation. Face à ce constat, cette recherche se propose de répondre à ces lacunes opérationnelles en construisant un système spatial d’aide à la décision afin de clarifier et favoriser l’intégration du concept dans les pratiques urbaines. L’idée défendue est que la résilience urbaine incarne les aptitudes et capacités d’une ville et de sa population à mettre en place avant, pendant et après un événement perturbateur de façon à en limiter les impacts négatifs. Ce positionnement scientifique permet donc d’analyser la résilience urbaine sur un long pas de temps, mettant en avant des capacités proactives que le système urbain doit développer de façon à (ré) agir face à l’inondation. Ce travail s’est appuyé sur un partenariat socio-économique avec la Ville d’Avignon et son Service SIG (Système d’Information Géographique). L’approche a permis de construire trois indicateurs de mesure afin d’aborder la résilience urbaine, technique et social. Ces indicateurs ont permis d’acquérir des informations sur les variables définissant des potentiels de résilience qui favoriseraient l’émergence d’une réponse adéquate face à une inondation urbaine. L’utilisation de techniques de géovisualisation a permis de favoriser la visualisation des traitements et des résultats afin d’expliciter la démarche auprès des gestionnaires urbains. Parallèlement, des ateliers de concertation ont été montés afin de présenter et discuter des résultats obtenus grâce aux indicateurs avec les responsables et gestionnaires des infrastructures critiques. La co-construction de ces indicateurs, afin de construire une analyse et une connaissance autour de la résilience urbaine, suivis de la mise en place d’ateliers avec les acteurs du territoire, afin de favoriser le processus décisionnel territorial, a permis de développer une culture de résilience. Ce système spatial d’aide à la décision a donc permis la mutualisation des connaissances théoriques et pratiques autour des questions de risques urbains et de résilience afin de parvenir à un consensus nécessaire pour la prise de décision et l’opérationnalisation de la résilience.

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteur :

  • David LAPLUME, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Résumé :

Depuis le Club de Rome de 1972, la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement à Stockholm la même année, le Rapport de la Commission Brundtland (1984), le Sommet de Rio (1992) et, plus récemment le Protocole de Kyoto (2005) ou Rio➕20 (2012) (UVED, 2017), de grands accords internationaux promettent un développement durable des territoires. Plus localement, dans le cadre des déclarations de politique régionale de Bruxelles-Capitale et de la Région Wallonne, les politiques urbaines prônent la densification des villes, une utilisation parcimonieuse du foncier contribuant au développement durable des territoires. Construire la ville sur la ville, ou concevoir de nouveaux quartiers denses, peut notamment contenir le phénomène de périurbanisation tout en répondant à l’accroissement démographique et au manque de logements qui en découle. Pour répondre à l’enjeu de densification, divers moyens sont proposés par les autorités régionales. Y figurent, notamment des seuils de densité de logements par hectare. Cependant, les architectes auteurs de projets, dans leur pratique quotidienne, sont régulièrement confrontés à la réticence de certaines gouvernances communales à l’égard de projets tendant à densifier le bâti. La raison de cette réticence a probablement pour origine d’une part, une connaissance sommaire des mécanismes de densification et d’autre part, la prégnance d’un modèle d’extension de l’habitat menant à des densités de logements faibles. Dans ce contexte, tant les auteurs de projets que les gouvernances tiraient bénéfice d’un outil susceptible d’alimenter objectivement les débats en matière de densité seuil de logements. Mais lorsqu’on évoque une densité seuil de logements dans une démarche de densification, on ne peut faire l’impasse sur une réflexion quant à une valeur plafond de cette densité, faute de quoi le processus peut rapidement dériver vers des projets médiocres, voire non viables, en termes d’habitabilité et de qualité de vie des occupants. Il est dès lors d’un intérêt évident, pour les auteurs de projets, de savoir quelle gamme de densités de logements peut correspondre à des typo-morphologies adéquates, respectueuses d’un ensemble de caractéristiques spatiales en lien direct avec la qualité de vie des habitants. C’est de cette réflexion qu’a émergé l’idée centrale de notre recherche : la construction d’un outil simple d’utilisation, qui permettrait aux auteurs de projets confrontés à la conception architecturale de logements dans une perspective de densification des centres urbains et de leur proche périphérie, d’évaluer les typo-morphologies envisagées sur base de densités cibles de logements (donc de population), tout en intégrant à cette évaluation un ensemble de contraintes et d’indicateurs destinés à leur assurer une qualité spatiale significative. Le concept de densité est régulièrement employé aux échelles macro permettant une réflexion prospective globale sur les territoires. Néanmoins, à l’échelle du bâti et de son contexte direct, son utilisation exclusive n’est pas d’un grand secours en matière de conception architecturale, au vu du manque de corrélation entre les indicateurs de densité et la forme proprement dite des projets. En effet, comme le démontre Fouchier (1997), une même densité de bâti peut donner lieu à des formes très différentes. Il est donc difficile, dès la conception d’un projet, d’appréhender les conséquences spatiales d’une densification, en termes de typo-morphologie, sur seule base d’une densité. D’autres indicateurs sont donc souhaitables afin de permettre une évaluation des projets par l’outil à créer, sur base de critères pertinents à fixer. Si l’on examine le logement sous l’angle de son impact environnemental, le processus de densification des centres urbains permet de réduire celui-ci essentiellement en limitant la consommation de ressources foncières, et plus indirectement en réduisant les déplacements quotidiens des habitants. Dans le contexte plus général de l’empreinte écologique, la consommation énergétique d’un logement et les ressources en matériaux mobilisées pour le construire sont des problématiques cruciales, y compris en termes économiques. Dans le parc de logements actuel, la part d’énergie de chauffage reste prépondérante dans la consommation globale. Les dépenses énergétiques d’un bâtiment sont donc notamment proportionnelles à l’aire de son enveloppe de déperdition, L’utilisation de matériaux est quant à elle corrélée aux superficies des parois du bâtiment, dont l’enveloppe fait bien entendu partie. Une réduction des dépenses précitées peut donc être favorisée en réduisant, pour un volume bâti donné, l’enveloppe du bâtiment. Ce rapport entre volume et enveloppe fait appel au concept bien connu de compacité. Nous proposons donc, dans la présente recherche, d’adjoindre la compacité à la densité en tant qu’indicateur à inclure dans l’outil à créer. Les différents indicateurs de la compacité, appliqués généralement aux échelles micros ou macros, seront ici exploités à l’échelle de l’ilot dans une démarche architecturale d’optimisation des formes bâties et non bâties et ce, afin notamment de réduire l’impact des dépenses en ressources liées au foncier et aux enveloppes de déperdition du bâti. Dès lors, l’objectif principal de notre recherche est de proposer aux architectes, qu’ils soient auteurs de projets ou gouvernants, un outil d’évaluation et d’accompagnement à la conception d’ilots de logements à densité de population ciblée, avec prise en compte de la compacité. L’expérimentation de cet outil permettra, dans un cadre déterminé, d’étudier des intervalles de densités de population pour une typo-morphologie donnée, et donc d’établir un lien entre typo-morphologie et densité.

Thèse de Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication et en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteurs :

  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme
  • Patrizia LAUDATI, UVHC – Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis

Résumé :

De la marche à pied à l’automobile, l’évolution des territoires peut s’exposer selon la succession des systèmes de transport. Ce rapport est démontré par notre méthode de représentation systémique. Celle-ci est également représentée et testée dans un contexte de recherche particulier : les territoires transfrontaliers. Si des projets de coopérations et d’échanges transfrontaliers s’opèrent dans des contextes métropolitains, nous constatons, une rupture importante aux frontières des territoires transfrontaliers « d’entre-deux ». ceux-ci oscillent entre espaces métropolitains et espaces ruraux, et juxtaposent deux systèmes territoriaux aux frontières symboliques, institutionnelles et fonctionnelles distinctes. Les territoires frontaliers d’entre-deux sont plus vulnérables que les territoires « état » ; du fait de leur modèle urbain et leur système de transport ? l’objectif du présent travail es t d’étudier les processus frontaliers opérant sur ces territoires d’entre-deux. L’approche utilisée est résolument éloignée des études classiques : économiques, techniques ou politiques. Elle repose sur les théories systémique et développe la compréhension et la perception des phénomènes urbains transfrontaliers, appliquées au territoire transfrontalier de Mons-Valenciennes. Afin de construire notre modèle systémique, nous expérimenterons différentes représentations sur ces 20 cas d’étude et modèles urbains selon leurs systèmes de transport ; par leur triangulation systémique structurelle, fonctionnelle et historique. Ces représentation s’accompagnent d’une recherche d’informations géographiques et de données transposables afin de construire notre base de données dans un système d’Information Géographique (SIG) transfrontalier. Nous appliquons finalement ce SIG sur le territoire transfrontalier d’application afin d’en présenter sa vulnérabilité selon un modèle systémique pour la mobilité.

Thèse de Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication et en Art de bâtir et Urbanisme.

Co-promoteurs :

  • Patrizia LAUDATI, UPHF – Université Polytechnique Hauts-de-France
  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Résumé :

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont à l’origine de multiples transformations spatiales et de mutations sociétales (Bouquillon, 2010). De plus en plus ancrées dans nos modes de vie, elles représentent désormais une composante du fonctionnement de l’infrastructure urbaine, les strates numériques deviennent un support supplémentaire qui élargit le champ d’interaction et d’échanges dans la ville (Proulx, 2002). Ces divers changements commencent à imprégner, à la marge, des services numériques qui permettent d’inventer de nouvelles expériences urbaines. Notre travail de thèse propose de comprendre et d’évaluer ces nouvelles manières d’explorer et de vivre la ville. Nous avons décidé de nous intéresser à une catégorie particulière de ces services que nous nommons services numériques interactifs créatifs (SNIC), nous les définissons comme des outils de médiatisation produits par les technologies de l’information et de la communication, intégrants un contenu ludique, culturel et/ou artistique. L’objectif de la recherche est double : (i) théorique d’une part, par la définition et la compréhension des formes de l’expérience-usager dans la ville ; (ii) et opérationnel d’autre part, par le développement d’un outil d’aide à la décision pour évaluer les nouveaux services créatifs de la ville. Cet outil est destiné aux concepteurs/décideurs. De part la complexité de notre objet de recherche et pour atteindre notre objectif, nous élaborons une approche mixte au sens de Johnson et Onwuegbuzie (2004) la méthode mixte ad hoc (MMah). En effet, celle-ci nous permettra de mettre en place des analyses afin de mieux saisir la spécificité de l’expérience-usager des espaces urbains médiatisés afin de la rendre intelligible et exploitable. La formalisation des éléments dégagés à partir de la méthode MMah participera à la conception de services créatifs mieux adaptés aux nouveaux besoins des usagers contemporains.

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteur :

  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme
  • Damien SERRE, Université d’Avignon

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme et Aménagement et Urbanisme.

Promoteur :

  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Co-promoteur :

  • Philippe DEBOUDT, Université de Lille

Résumé :

Les crises économiques de ces dernières décennies entraînent l’apparition sur le territoire de nombreuses friches industrielles. Sa résilience implique notamment, dans un objectif de reconquête urbaine, des choix stratégiques en matière de conservation, de reconversion ou de destruction de vestiges industriels. Parallèlement, l’accroissement démographique, les modes de vie et de consommation nécessitent des espaces à urbaniser de plus en plus important. Dès lors, la réhabilitation de ces sites industriels désaffectés semble être à privilégier afin de réinvestir ces lieux abandonnés par de nouvelles fonctions et formes architecturales. Néanmoins, faut-il tout détruire en faisant ainsi abstraction des potentialités patrimoniales et identitaires que représentent ces friches industrielles ? Dans le but de répondre à cette problématique, une grille d’évaluation permettant de déterminer les sites industriels désaffectés à haute valeur patrimoniale est construite en mobilisant la notion de résilience territoriale. Pour ce faire, nous avons entre autres fait appel aux notions d’héritage et de symbole, de capacités de résistance et de bifurcation. Afin de confirmer et d’alimenter nos hypothèses de recherches, divers territoires post industriels ayant bénéficié de vastes reconversions sont analysés. De plus, un terrain d’étude, le Val de Sambre, ayant subi l’industrialisation et le déclin industriel est choisi. De nombreuses traces post industrielles actuelles permettent d’expérimenter notre grille d’évaluation et d’évaluer les sites industriels désaffectés à haute capacité de reconversion.

Thèse de Doctorat en Art de bâtir et Urbanisme.

Promoteur :

  • Vincent BECUE, UMONS – Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

Co-promoteur :

  • Youssef DIAB, Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris

Résumé :

La ségrégation socio-spatiale s’accroit dans les villes, diminuant leur capacité à créer de la cohésion sociale. En parallèle, la mondialisation met en concurrence les entités urbaines, phénomène exacerbé par l’essor des outils de communication. Les villes, pour être attractives, doivent alors se créer et diffuser une image positive. Ces deux enjeux se cristallisent dans les espaces publics qui sont autant les lieux fondamentaux des interactions sociales qu’une vitrine de la ville. Certains espaces répondent conjointement à ces deux enjeux, malgré leurs différences d’échelle et de propos : des centres-villes patrimoniaux, des complexes ludo-commerciaux, des lieux-évènements et des aménagements originaux. L’analyse de ces espaces, croisée avec l’étude des attentes des usagers, a permis d’identifier la présence d’une ambiance particulière et très développée comme facteur d’attrait commun. Cette ambiance donne une identité spécifique au lieu. Elle fait appel à différents niveaux de perception et permet aux usagers de vivre une expérience subjective. Ainsi, cette recherche s’est fixée comme objectif d’étudier et deformaliser les éléments favorisant le vécu d’expériences pour les intégrer aux démarches de conception d’espace public, afin de les rendre plus attractifs localement et à l’échelle inter-cité. A cette fin, la notion d’expérientiel, développée en marketing, est convoquée. Elle opérationnalise les éléments subjectifs qui séduisent le consommateur pour créer un lien particulier avec une marque ou une boutique. Ce parallèle avec les recherches en marketing permet de définir les objectifs théoriques d’un aménagement expérientiel, et plus particulièrement de construire une grille d’analyse du potentiel expérientiel d’un espace. Les cinq modules d’expérience proposés par Schmitt (1999) structurent cette grille : le sensoriel, l’émotionnel, le cognitif, le comportemental et le relationnel. Plus les différents modules sont stimulés, plus l’expérience vécue est riche. La cohérence d’ensemble de ces divers stimuli est assurée, en se basant sur les principes de la sémiotique greimassienne, par une génération de sens en trois niveaux: le niveau profond, le niveau narratif et le niveau de surface. Ces trois niveaux de sens sont croisés avec les cinq modules d’expérience pour construire la grille d’analyse. La grille est ensuite appliquée à huit espaces-test dont la dimension expérientielle est notoire et variée : (1) la place Jemaa-El-Fna à Marrakech, (2) la promenade des anglais à Nice, (3) Paris Plages, (4) le jardin urbain temporaire à Wavre, (5) le complexe Odysseum à Montpellier, (6) le Disney-village à Marne-la-Vallée, (7) le City Lounge à Saint Gall et (8) le parc Gulliver à Valence. Le niveau d’adéquation constaté entre la grille et l’ensemble des espaces-test valide sa pertinence. La synthèse des analyses permet de faire l’inventaire des différents éléments favorisant le vécu d’expériences dans un espace. De plus, quatre grandes stratégies d’expériences sont identifiées dépendant des caractéristiques du lieu dans lequel elles sont développées. Pour faciliter leur appréhension, elles sont matérialisées par quatre figures d’expérience : « l’immersion dans une image », « la communion avec les traditions », « la découverte d’un trésor oublié » et « la conquête de nouveauté ». De plus, pour passer de l’analyse à la réalisation d’un espace à forte dimension expérientielle, les démarches de conception sont étudiées. Plus particulièrement, un projet de réaménagement de deux places publiques à Liège est suivi de son lancement jusqu’à sa réalisation. Il est mené par l’AMCV, qui réaménage rapidement et avec des budgets limités des espaces, tout en y développant des expériences uniques. Les éléments observés sont mis en perspective avec la littérature et les démarches des autres espaces-test, notamment le projet Paris Plages à propos duquel des entretiens semi-directifs des acteurs principaux sont menés. Enfin, la synthèse de l’ensemble des éléments recueillis, factuels et conceptuels, permet de définir des bonnes pratiques pour l’élaboration et la réalisation d’un aménagement expérientiel. Elles sont illustrées par des exemples issus des démarches étudiées et sont présentées en respectant la chronologie d’un projet. A chaque étape, des principes à suivre sont proposés et associés aux outils utilisés pour les mettre en place, complétés par ceux développés au cours de cette recherche (grille d’analyse du potentiel expérientiel et figures d’expérience). En premier lieu, il est essentiel de partir des spécificités du terrain afin de développer une expérience adaptée. Ces spécificités peuvent être sublimées par le regard sensible d’artistes lorsqu’ils sont intégrés aux équipes de conception. La mise en valeur de l’existant permet alors de légitimer l’intervention et de la lier au territoire. Dans le même temps, l’espace gagne en potentiel expérientiel lorsqu’il est basé sur un thème général, développé à l’aide de récits. Leur mise en scène dans l’espace permet d’immerger l’usager et de favoriser sa réceptivité sensible. Enfin, les expériences sont avant tout liées au vécu subjectif des usagers. Il est donc souhaitable que l’aménagement puisse s’adapter en continu aux réactions des usagers. Alors, l’espace expérientiel peut devenir un élément structurant de la ville, tant pour les populations locales qui y trouveront de la convivialité que pour l’image de la ville qui en sera améliorée.