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La pratique collective de la course à pied : une discipline qui suscite l’intérêt des femmes

Publié le 4 décembre 2019
Rédigé par Valery Saintghislain
Emilie Gaspar, jeune diplômée de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’UMONS, a remporté le Prix du mémoire de l’Administration générale du Sport d’une valeur de 1.000 euros.

Le mardi 3 décembre 2019, était organisée à Bruxelles, au Cinéma Palace, la Journée de la Recherche en Fédération Wallonie-Bruxelles dont l’objectif était de « stimuler et renforcer les liens entre les centres de recherches universitaires et les centres d’activités de l’administration qui ont des missions de recherches et d’études, d’inviter les milieux académiques à orienter leurs travaux vers les domaines de compétences de la FW-B, et de promouvoir le travail des jeunes chercheurs en leur donnant plus de visibilité au sein de l’administration ».

A l’issue de cette journée, Emilie Gaspar, une jeune diplômée de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’UMONS, a remporté le Prix du mémoire de l’Administration générale du Sport d’une valeur de 1.000 euros pour son travail portant sur la « Motivation et recherche de bien-être à travers la pratique collective de la course à pied ».

« L’objectif de ce travail visait à cerner les raisons qui incitent les personnes, et plus particulièrement les femmes, à pratiquer la course à pied de façon collective », expliquent la prof. Marielle Bruyninckx et la doctorante Madisson Bodart, qui ont dirigé conjointement le mémoire récompensé.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la sédentarité représente en effet le quatrième facteur de risque de mortalité au niveau mondial. Et ce manque d’activité physique toucherait principalement les adolescents et les femmes au sein de la population belge. L’Administration Générale du Sport en FWB propose donc, depuis plusieurs années, des programmes d’entraînement collectif en course à pied, de type « Je cours pour ma forme ».

Sur base des données statistiques disponibles qui indiquent que ces groupes sont composés de près de 60% de femmes, l’auteur et ses encadrantes ont voulu comprendre ce qui poussent ces femmes à s’engager dans ce type d’activité. Elles ont mené une large enquête par questionnaires à laquelle 188 sujets (143 femmes et 45 hommes) ont participé ainsi que 9 entretiens semi-structurés.

« Nos résultats montrent que les femmes de notre échantillon se sentent globalement plus compétentes dans leur pratique que les hommes ». Ceci est en lien direct avec la recherche doctorale de Madisson Bodart qui est arrivée aux mêmes résultats. « Je m’intéresse à la pratique de la course à pied assistée par les technologies et il apparaît que les femmes semblent davantage satisfaire ce besoin de compétence que les hommes, constate cette dernière. Il semblerait également qu’elles soient plus intrinsèquement motivées à s’engager en course à pied et ne poursuivent pas exactement les mêmes objectifs ».

La recherche d’Emilie Gaspar s’intéresse à ces groupes collectifs parce qu’ils rassemblent un grand nombre de femmes chaque semaine. Elle a voulu comprendre ce qui pouvait les inciter à pratiquer, en groupe, un sport dit individuel au départ. Les entretiens semi-directifs ont permis de constater qu’elles accordent une grande importance à pouvoir être encadrées par un coach durant leurs sessions d’entraînement ; le coté collectif ne constitue donc pas leur motivation principale à s’engager dans ces groupes.

Plus globalement, il semble qu’une partie de la population ressent le besoin, pour diverses raisons, de pouvoir pratiquer leur activité sportive de manière collective. Le succès de ce type de programme s’explique certainement par le fait que les individus se sentent encadrés tout en pouvant pratiquer, chez eux, de façon plus autonome. Un autre avantage est qu’il existe de nombreux groupes « je cours pour ma forme ». Il est donc aisé de trouver un entraînement qui puisse s’insérer dans l’agenda parfois chargé de certaines personnes.

Les chercheuses constatent en outre qu’un autre problème majeur est l’augmentation affolante de la sédentarité chez les ados. « Il nous paraît assez pertinent de pouvoir sensibiliser les enseignants d’éducation physique à ce type de prise en charge, qui pourrait certainement motiver les élèves à s’engager en sport. Ainsi, pouvoir collaborer entre enseignants pour prendre en charge les élèves selon leur niveau de compétences pourrait être une piste à creuser », conseillent-elles.

Plus d’infos ? Madisson.bodart@umons.ac.be ou Marielle.bruyninckx@umons.ac.be