La dialectique appropriation-patrimonialisation : Cas de l’habitat arabo-musulman présent au sein de la Médina de Tunis par Iman BATITA
Soutenance de Thèse de Madame Iman BATITA
Résumé :
Aujourd’hui, de plus en plus de centres urbains historiques sont patrimonialisés. De nombreuses actions de préservation émanent des institutions, mais également des associations, voire directement des habitants. L’intérêt grandissant pour le bâti des centres urbains met cependant en jeu, de différentes façons, les relations entre les habitants, et plus largement entre les usagers de ces espaces. Dans le sillage d’Henri Lefebvre, il est possible d’affirmer que les règles visant à préserver les architectures, voire l’ensemble d’un quartier, reconfigurent nécessairement les usages sociaux qu’ils rendaient jusque-là possibles. En d’autres termes, les dynamiques de patrimonialisation redéfinissent inévitablement les dynamiques d’appropriation des espaces par leurs habitants. Dans ce travail, nous interrogeons cette modification des modes d’appropriation de l’urbain par ses habitants en nous penchant sur le cas de la Medina de Tunis. Ce choix semble d’autant plus pertinent étant donné que les divers défis associés aux évolutions socioculturelles et urbaines des dernières décennies sont particulièrement lisibles.
L’originalité de ce travail n’est pas seulement d’analyser l’hypothèse, somme toute assez intuitive, suivant laquelle la patrimonialisation modifie nécessairement les modes d’appropriation, mais également d’essayer de chercher à comprendre de quelles façons les mécanismes d’appropriation mettent à leur tour en jeu la gestion du centre historique. Dans ce travail, nous avons donc opté pour une approche méthodologique singulière permettant d’analyser l’implication des acteurs privés dans la patrimonialisation menée par le Pouvoir public au sein de la Médina. Mieux, nous montrerons que cette implication se révèle extrêmement diverse et amène à repenser les typologies d’appropriation étudiées en tant que motrices, compositrices ou revendicatrices d’une patrimonialisation multiple.
Enfin, ce travail autour des relations entre appropriation-patrimonialisation ouvre d’autres perspectives de recherche en nous amenant à questionner les rapports de forces qui déterminent l’habiter au sein de la Médina, le droit à la ville, mais également la durabilité des modes d’habiter.
Jury :
- Maria GRAVARI-BARBAS, Professeure des universités, Université Paris Panthéon-Sorbonne, Rapporteure
- Claudine BATAZZI, Professeure des universités, Université Côte d’Azur, Rapporteure
- Justin MCGUINNESS, Associate Professor, AUP, Examinateur
- Pierre LECLERCQ, Professeur, ULG, Examinateur
- Sylvie MERVIEL-LELEU, Professeure des universités, UPHF, Examinatrice
- Mohamed-Anis GALLAS, Chargé de cours, UMONS, Examinateur
- Adnène BEN NEJMA, Architecte en chef, Institut National du Patrimoine de Tunisie, Invité
- Hafida BOULEKBACHE, Professeure des universités, UPHF, Directrice de thèse
- Damien DARCIS, Chargé de cours, UMONS, Directeur de thèse
Lien vers la retransmission en ligne
Lieu : Laboratoire De Visu sur le site d’Arenberg Creative Mine à Wallers