Le siège de Leningrad : Comment survivre 872 jours sous les bombes, la faim et le froid ?
Conférencière : Sarah Gruszka, historienne, chercheuse associée (EHESS/CNRS/Sorbonne Université)
Modération : Maxence Marin, traducteur et collaborateur scientifique volontaire auprès du SEPSOMS
📅 Mercredi 26 mars 2025 à 18h30 | Entrée libre
📍 En présentiel : UMONS, Campus de la Plaine, Bâtiment Vésale, Auditoire 025
💻 En ligne : Un lien Teams vous sera envoyé le 25 mars
📝 Inscription obligatoire 👉
Un épisode tragique et méconnu de la Seconde Guerre mondiale
Durant deux ans et demi, dans le cadre de la guerre totale que menèrent les nazis en URSS, Leningrad fut assiégé par les armées allemandes et finlandaises. Près de trois millions de civils se retrouvèrent coupés du reste du pays et confrontés à des conditions d’existence effroyables : le pilonnage parfois quotidien par l’ennemi, le froid, l’obscurité, l’isolement et, surtout, une famine extrême qui entraîna la mort de près d’un million de civils. Ce bilan fait du siège de Leningrad l’un des épisodes les plus meurtriers de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, cette catastrophe humanitaire fut convertie, par la propagande soviétique, en épopée héroïque, une histoire mythifiée, aseptisée, censurée, qui a été réactivée dans la Russie des années 2010-2020. Comment écrire l’histoire du siège de Leningrad 80 ans après les faits ? Quels témoignages les assiégés ont-ils laissés ? Que révèlent-ils de leur quotidien hors normes ? Pourquoi la mémoire du siège de Leningrad demeure-t-elle extrêmement sensible et idéologisée en Russie ? Cette conférence propose d’éclairer un épisode encore largement méconnu, à l’aune de sources de première main : les journaux personnels tenus par des hommes, des femmes et des enfants ordinaires, luttant pour leur survie.
Sarah Gruszka est historienne, chercheuse associée (EHESS/CNRS/Sorbonne Université). Ses recherches portent sur les subjectivités aux prises avec une situation de violence extrême (guerre, autoritarisme, famine). Elle s’intéresse également à la réception des discours de propagande et aux enjeux mémoriels de la Seconde Guerre mondiale en Russie. Sa thèse soutenue en 2019, qui a obtenu le Prix de la Chancellerie des Universités de Paris, portait sur l’URSS stalinienne en guerre, et plus particulièrement sur le siège de Leningrad. Elle a publié une monographie en 2024 chez Tallandier (Le siège de Leningrad. Septembre 1941 — janvier 1944) et a cofondé le projet « Holocaust Diaries » (ANR/DFG).
https://ehess.academia.edu/SarahGruszka
Maxence Marin est traducteur, rédacteur et professeur de langues. Titulaire d’un Master en traduction en contexte interculturel en langues russe et anglaise (UMONS), il est également collaborateur scientifique volontaire auprès du SEPSOMS. Passionné d’histoire, du monde russe et de géopolitique, il a publié en 2021 l’ouvrage « Le siège de Leningrad raconté par deux survivantes » aux éditions Jourdan, un travail inspiré de son mémoire de fin d’études, dans lequel il présente sa traduction en français des témoignages poignants de deux femmes ayant survécu au siège de Leningrad.
Nous espérons vous voir nombreuses et nombreux !
Une invitation du Service d’étude de l’Espace Post-Soviétique et Mondes Slaves (SEPSOMS)
7000 Mons, Belgium