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Une chercheuse de la FTI-EII remporte le concours Show Your PhD pour ses travaux sur la traduction et l’adaptation de spectacles d’humour québécois

Publié le 25 mars 2019
Rédigé par Valery Saintghislain
Le travail doctoral de Camille Noël va consister à analyser un corpus d’extraits de spectacles d’humour québécois enregistrés au Québec et en France afin de relever les stratégies d’adaptation mises en œuvre tant sur le fond que sur la forme et de mesurer leur efficacité sur le public cible.

Traductrice multidisciplinaire et audiovisuelle, doctorante en langues, lettres et traductologie à l’Université de Mons et l’Université Polytechnique Hauts de France, Camille Noël a été désignée lauréate du Prix du Public et du Prix du Jury lors du concours Show your PhD organisé à l’occasion du Mardi des Chercheurs à l’UMONS, le mardi 5 mars 2019.

Camille Noël, lors de la remise de son prix.

La thèse de la lauréate, réalisée en cotutelle avec l’Université Polytechnique Hauts de France (Valenciennes), porte sur la traduction et/ou l’adaptation des spectacles d’humour québécois en Europe. Son constat de départ est simple : certains humoristes québécois, tels que Stéphane Rousseau et Anthony Kavanagh, ont multiplié avec succès des tournées en Europe grâce à des spectacles très adaptés à ce nouveau public, que ce soit du point de vue du vocabulaire ou de l’accent. A l’inverse, Louis-José Houde, très connu au Québec pour son débit de parole très rapide, n’a fait que quelques apparitions sur la scène du Point-Virgule avec un spectacle très similaire à celui qu’il présentait au Québec. Pourtant, tous trois ont un immense succès dans leur pays d’origine.

« C’est à partir de ce constat que j’ai cherché à répondre à cette question : dans quelle mesure est-il nécessaire d’adapter les spectacles d’humour québécois au marché européen ? A partir de mes observations, j’ai formulé l’hypothèse selon laquelle les adaptations de pièces de théâtre ou de spectacles d’humour québécois en anglais ou en français européen sont certes nécessaires, car plus compréhensibles pour les spectateurs, mais impliquent forcément une perte de sens et d’originalité qui pourrait nuire à l’authenticité de l’œuvre originale à la fois pour ces spectateurs, mais aussi pour des Québécois d’origine qui aimeraient retrouver en Europe les spectacles qu’ils ont aimés chez eux ».

Le travail doctoral de Camille Noël va consister à analyser un corpus d’extraits de spectacles d’humour québécois enregistrés au Québec et en France afin de relever les stratégies d’adaptation mises en œuvre tant sur le fond que sur la forme et de mesurer leur efficacité sur le public cible. A l’heure actuelle, elle a entamé la constitution du socle théorique de sa thèse.

Après un baccalauréat scientifique obtenu en France, Camille Noël a rejoint l’Université de Mons dans le but d’obtenir un master en traduction spécialisée à finalité multidisciplinaire en anglais et espagnol à la Faculté de traduction et d’interprétation de Mons, parcours qui fut enrichi par un séjour Erasmus de 6 mois à Grenade (Andalousie) et un séjour de formation d’un mois à la Direction générale de la traduction de la Commission Européenne à Bruxelles en mars 2016.

Passionnée de doublage et de sous-titrage, elle a poursuivi sa formation avec un master complémentaire en sciences du langage option médiation linguistique, spécialisé en doublage, sous-titrage, audiodescription et respeaking (sous-titrage pour malentendants) à l’Institut de recherche en sciences et technologies du langage de l’UMONS, et sous-titré ses premiers longs-métrages pour le Festival International du Film d’Amour de Mons en 2017.

Ce master lui a permis de s’initier à la recherche scientifique et d’amorcer sa réflexion dans le domaine de la traduction et de l’adaptation de la culture québécoise au travers du sous-titrage et du remake de certains films et séries réalisés au Québec, et notamment la série Les Beaux Malaises écrite par l’humoriste Martin Matte, qui en est le personnage principal, et adaptée en France par Franck Dubosc, qui reprend son rôle.

Plus d’infos sur cette thèse ? catherine.gravet@umons.ac.be