Le Mot du Doyen
L’enseignement de l’architecture a de tout temps fait débat.
A Mons, il remonte au 18ème siècle. L’Académie Royale de dessin, peinture et architecture créée en 1789 est en effet à l’origine de notre faculté.
Evoquer l’évolution de son enseignement revient à définir l’architecture. Entre métier et discipline, son évolution au travers du temps la situe sans doute dans la pratique des arts mais aujourd’hui, son champ disciplinaire s’étend bien au-delà.
Notre formation se doit de transmettre une sensibilité artistique, des compétences techniques, une culture, un regard sur les enjeux sociétaux, une connaissance des outils de l’aménagement du territoire, une approche holistique du « numérique », et bien évidemment prioritairement les enjeux environnementaux et les pratiques alternatives de construction, le tout soumis à un sens critique.
Il nous est souvent demandé de définir l’identité de notre Faculté : installée au cœur de la Ville de Mons, le patrimoine fait évidemment partie de son ADN. Mais au- delà de la valeur historique et culturelle, la réhabilitation, la reconversion ou encore la densification n’ont jamais représenté un tel enjeu sociétal. Notre territoire regorge de bâtiments qui présentent à la fois un Intérêt de conservation et une obsolescence physique.
Une rénovation ou une reconversion de tels bâtiments apparaissent sur le plan environnemental de plus en plus pertinentes face à une démolition et une reconstruction.
La conscience écologique et environnementale ne cesse d’évoluer à la FA+U. Nos étudiantes et étudiants, chercheuses et chercheurs, enseignantes et enseignants questionnent, évaluent et proposent régulièrement des adaptations et évolutions de notre cursus en s’inspirant notamment des actions menées par le CDD de l’UMONS (Conseil du Développement Durable).
De nouveaux modes de gouvernance préconisent la participation citoyenne dans la programmation architecturale. Des cours de sociologie, d’anthropologie, de philosophie préparent nos jeunes diplômés à jouer ce rôle de chef d’orchestre qu’implique notamment la pratique professionnelle.
Le numérique, plus qu’un outil, devient une discipline incontournable. Il va offrir de nouvelles démarches conceptuelles et de nouveaux moyens de mise en œuvre des bâtiments, de nouvelles manières d’habiter ou de vivre l’espace public.
Notre offre de formation est en constante évolution. La création en partenariat avec l’ULB d’un master 120 en Urbanisme et Développement territorial à Charleroi viendra compléter notre de formation à partir de 2024. Cette formation sera accessible de plein droit depuis notre bachelier et avec une valorisation des acquis d’apprentissage depuis notre master en architecture. Il s’ouvrira en outre à de nombreuses autres disciplines par la voie de dossiers d’admission.
Notre faculté est également convaincue de l’importance de développer une offre de formation continue dont la profession a réellement besoin pour répondre aux compétences nécessaires pour faire face aux défis actuels. Ainsi, nous élargissons le champ des domaines couverts par des certificats universitaires (BIM, Pratique professionnelle, urbanisme au format alternance, …).
En collaboration avec l’INSA Hauts de France, nous proposons des accès à un bi-cursus menant à une double diplomation architecte et ingénieur.
Le diplôme de master universitaire permet en outre un accès direct à un troisième cycle de doctorat et à une possible carrière académique.
Les formations proposées répondent très clairement au souhait de nombreux jeunes de devenir de « véritables » acteurs de la transition environnementale dont l’architecture, et plus largement le secteur de la construction, représente un levier très important pour atteindre les défis environnementaux comme la neutralité carbone.
Etienne Godimus