La FTI-EII, membre d’une grande famille EUROPÉENNE
En effet, les universités désireuses d’obtenir ce label doivent proposer des formations qui soient conformes aux normes EMT. Celles-ci sont définies par le « référentiel de compétences EMT » qui fixe les grands objectifs à atteindre en matière de compétences de traduction. La dernière version du référentiel date de 2017 et a été spécialement conçue par le Conseil de l’EMT afin d’offrir aux universités un outil objectivable pour l’élaboration de nouveaux programmes. Dès lors, ce document fait office de curriculum d’enseignement et de formation permettant d’identifier les domaines de connaissances, les savoir-faire et les savoir-être associés aux différents métiers de la traduction.
Les normes EMT sont pour les universités et établissements d’enseignement supérieur ce que sont les critères de Copenhague pour les États désireux d’adhérer à l’Union européenne. Fixées lors d’une conférence de la DGT à Bruxelles sur la formation des traducteurs, elles constituent des indicateurs précieux lorsqu’il s’agit de repérer les « bons élèves de la classe européenne ». En Belgique, les universités qui peuvent se prévaloir du label EMT sont au nombre de sept : Universiteit Antwerpen (Master in het Vertalen), Université Libre de Bruxelles (Master en traduction à finalité multidisciplinaire-relations internationales, Master en traduction à finalité industries de la langue, Master en traduction à finalité littéraire), Vrije Universiteit Brussel (Master of Arts in het Vertalen), KU Leuven (Master in het vertalen), Universiteit Gent (Master of Arts in het vertalen), UCLouvain (Master en Traduction) et enfin, last but not least, la FTI-EII (Master en Traduction à finalité spécialisée en traduction multidisciplinaire, Master en Traduction à finalité spécialisée en traduction en contexte interculturel).
Réunion du réseau EMT
Plusieurs allocutions ont ponctué la réunion du nouveau réseau EMT qui rassemblait ces 10 et 11 octobre derniers une centaine d’adhérents appartenant à 75 universités différentes. Dans son discours d’ouverture, Rytis Martikounis, Directeur général des services de traduction communautaires et Président de l’Assemblée, soulignait l’importance de réfléchir aux modalités d’une stratégie de formation aux nouvelles technologies adaptée exclusivement aux besoins des futurs traducteurs. Dans un environnement en mouvement perpétuel, enseignants, chercheurs et éditeurs de logiciels seraient appelés à comparer les expériences menées au sein des différentes universités et à examiner dans une perspective transdisciplinaire les nouveaux besoins de formation. Parallèlement, les transformations radicales engendrées par les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) nécessiteraient une prise de conscience des aspects déontologiques de la traduction. Aujourd’hui plus que jamais, les enseignants de la traduction doivent transmettre à leurs étudiants le respect des principes, devoirs et usages professionnels liés aux différents métiers du traducteur. Enfin, une dernière réflexion à mener par les membres du réseau EMT dans les prochaines années à venir toucherait la formation de l’interprète de service public (ISP), une formation encore largement méconnue qui échappe aux critères qualitatifs usuels de la formation du traducteur.
Nouveau Conseil de l’EMT
Autre point important à l’ordre du jour : l’élection du nouveau Conseil de l’EMT. Pour chaque université, un seul membre était habilité à voter. Après comptage des votes, le Président de l’Assemblée procéda à la proclamation de la nouvelle composition du Conseil de l’EMT : Frank Austermuehl (Aston University, Birmingham), Nicolas Frœliger (Université Paris Diderot), Alexandra Krause (Universität Wien), Rudy Loock (Université de Lille), Joss Moorkens (Dublin City University), Emilia Perez (Univerzita Konštantína Filozofa v Nitre), Andrew Rothwell (Swansea University), Tomas Svoboda (Univerzita Karlova v Praze), Carmen Valero Garcés (Universidad de Alcalá), Sonia Vandepitte (Universiteit Gent).
La deuxième journée de la réunion du réseau EMT était consacrée à l’échange de bonnes pratiques et de partage d’expériences. Parmi les projets les plus intéressants, il y avait celui d’une base de données entièrement dédiée aux méthodes d’apprentissage de la traduction. Initiée par Sonia Vandepitte (Université de Gand) et Sabien Hanoulle (Université d’Anvers), cette plateforme, placée sous le signe de « work in progress », s’enrichit progressivement, au fur et à mesure que les recherches dans ce domaine encore largement inexploré avancent.
Translating Europe Forum
Un deuxième rendez-vous que la FTI-EII se devait de ne pas manquer était la 6e édition du « Translating Europe Forum », qui s’est tenu les 7 et 8 novembre derniers. Cette conférence prestigieuse rassemblait des acteurs de la traduction aussi divers que variés : universités (en particulier celles appartenant au réseau EMT), industrie de la langue, instituts linguistiques nationaux, services de traduction du secteur public et associations professionnelles. Consacré aux différents domaines de la traduction spécialisée (consommation, vente, culture, politiques de recherche et d’innovation, etc.), le « Translating Europe Forum » s’était fixé pour objectif de réfléchir aux multiples façons dont la société et les domaines spécialisés se mélangent. Ce fut l’occasion d’élargir, voire d’européaniser un domaine de recherche qui, pour le moment du moins, est l’apanage d’une littérature principalement anglaise. Autrement dit, il s’agissait de faire en sorte que l’Actor Network Theory devienne la Sociologie de l’acteur réseau, voire la Akteur-Netzwerktheorie, la Teoría de redes de actores, la Teoria da Rede de Actores, la Teoria della rete di attori, la Actoren Netwerktheorie, la Teoria sieci aktorów, etc.