Historique

La genèse de la Faculté Warocqué, les premières années

C’est le 16 mars 1899 que, sur la proposition de M. Henri Dutrieux, ingénieur en chef, directeur de service aux chemins de fer de l’Etat, une réunion d’industriels décida la création à Mons de l’Institut Commercial des Industriels du Hainaut.

Monsieur  Raoul Warocqué, le grand industriel philanthrope de Mariemont, satisfait largement tous les premiers besoins de la nouvelle Ecole, qui fut installée provisoirement dans un somptueux hôtel privé, tandis que presque immédiatement on dressait les plans d’une vaste construction conçue selon les exigences des perfectionnements les plus modernes de l’époque.

Dès octobre 1899, quelques mois après la réunion initiale des fondateurs, les cours s’ouvraient devant un auditoire de 52 étudiants.

En 1913, les élèves se comptaient à 180. Cet institut a facilement obtenu la faveur du public : les pères de famille lui accordèrent dès le début leur confiance, tandis que la réputation et l’estime qui entouraient les industriels fondateurs leur permirent de recruter dès le premier jour un groupe de professeurs spécialistes aussi instruits que dévoués.

Un regard sur les premières années de fonctionnement de l’Institut permet de se rendre compte de sa renommée rapidement gagnée.

Le 22 novembre 1902, Monsieur Gustave Francotte, Ministre de l’Industrie et du Travail assista à plusieurs leçons et fit l’examen des collections.

Le 16 mars 1903, sur le désir de Monsieur Raoul Warocqué, a eu lieu, à l’Institut, une réunion extraordinaire du Comité de patronage et de la Commission administrative. L’objet de cette réunion était de célébrer le quatrième anniversaire de la fondation de l’Institut, et de remettre solennellement à Monsieur Henri Dutrieux, fondateur de l’Institut et Président de la Commission administrative, une médaille en or, commémorative de cette manifestation.

Le 07 août 1903, eut lieu la sortie de la première promotion des ingénieurs commerciaux. Ils furent au nombre de vingt-six et, dans un délai de quelques semaines, tous se trouvèrent employés par diverses firmes belges ou étrangères, dans des conditions qui montrèrent avec évidence à quel besoin réel répondait cet Institut.

Le 26 mars 1904, Monsieur Yves Guyot, ancien Ministre des Travaux publics en France, honora l’Institut de sa visite.

En juillet et août 1904, le Gouvernement Chinois d’une part, la Société d’études des Chemins de fer en Chine d’autre part, confièrent vingt jeunes étudiants chinois qui avaient fait en Chine des études moyennes et se disposaient à faire en Europe des études supérieures de mines, ponts et chaussées et chemins de fer.

Le 14 septembre 1904, Son Excellence Yang Tsao Yum, Ministre plénipotentiaire de S.M. L’Empereur de Chine, se rendit à l’Institut pour rendre visite à la Commission administrative de l’Institut ainsi qu’à la Section Chinoises alors en fonction, et il visita l’ensemble des installations.

Objet de l’Institut, différenciation

Les visées de la nouvelle institution diffèrent assez sensiblement de celles de ses devancières en matière d’enseignement commercial. Elle est surtout une école pratique de commerce appliquée à l’expansion de l’industrie. Elle a pour but de former des agents commerciaux aptes à représenter l’industrie belge dans le pays et à l’étranger.

Elle a été créée pour mieux intéresser la jeunesse studieuse au maintien et au développement des exportations industrielles. Ses fondateurs ont également songé à donner des agents capables aux entreprises industrielles belges à l’étranger.

Dès sa création, les résultats obtenus répondent fidèlement aux souhaits d’Henri Dutrieux. En effet, environ 40 % des diplômés des six premières promotions se sont expatriés en Europe (France, Espagne, Allemagne, Pologne, Russie) et un peu partout dans le monde (Abyssinie, Congo, Egypte, Siam,  Japon et Chine). Ils y portèrent à la fois les idéaux de démocratie et la maîtrise des techniques et du commerce de notre pays.

Au cours de la première guerre mondiale, Raoul Warocqué se rend compte de l’impossibilité pour un groupe d’industriels privés de continuer à assumer la responsabilité de l’institution. Par testament, il lègue l’immeuble à la Province du Hainaut ainsi qu’une somme d’un million de francs, afin que l’affectation initiale de l’Institution et du bâtiment soit perpétuée.

Les lois et arrêtés royaux de 1933 et 1934 constituent un tournant important dans l’histoire de l’Institut Warocqué. En effet, les études qui y étaient organisées furent placées sur pied d’égalité avec celles des autres institutions universitaires, en ce qui concerne les conditions d’admission, la durée des études, l’identité des matières enseignées et les grades conférés.

Entre sa création et la seconde guerre mondiale, l’institut a diplômé 1.610 personnes.

En 1962, lors d’un colloque tenu par la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, plusieurs personnalités, dont le Gouverneur Emile Cornez et le Recteur Max Dreschel, défendirent l’idée de la création d’une université en Hainaut. Malgré la vive opposition des universités existantes, en 1965, la première loi d’expansion universitaire crée le Centre universitaire de l’Etat à Mons qui comprenait :

  • une Faculté des Sciences (physique et chimie)
  • une Faculté des Sciences Economiques Appliquées (Faculté Warocqué)
  • un Institut supérieur de Pédagogie
  • une école d’Interprètes Internationaux

La deuxième loi d’expansion universitaire de 1971, quant à elle, crée l’Université de l’Etat à Mons. C’est sur cette base que l’Université de Mons-Hainaut fut constituée par les lois et décrets sur la communautarisation de l’enseignement en 1989 et sur la collation des grades académiques en 1994. Le rapprochement avec la Faculté polytechnique de Mons permit enfin, en 2009, la création de notre actuelle Université de Mons.

Aujourd’hui appelée Faculté Warocqué d’Economie et de Gestion, l’institution créée en 1899 a diplômé, compte tenu des aléas liés aux grands conflits du XXème siècle, 115 promotions de licenciés, ingénieurs, masters et docteurs, totalisant  pas loin de 10.000 diplômés.  Elle organise à l’heure actuelle à Mons trois titres de premier cycle : bacheliers en Sciences de Gestion, en Sciences Economiques et de Gestion et en Ingénieur de Gestion. Un premier cycle complet est ouvert en parallèle, sur la base du même programme et avec l’appui des mêmes enseignants, sur le campus de Charleroi. A Mons, en horaire de jour, trois masters différents, comptant chacun deux années d’études et déclinés en finalités didactique ou spécialisée sont ouverts, sans compter l’organisation, à Mons le jour et à Charleroi en horaire décalé, d’un master en un an plus particulièrement destiné à la formation continuée de personnes disposant déjà d’un premier diplôme. Depuis quelques années, la FWEG organise également un Master en horaire décalé en 2 ans à finalité spécialisée en management et stratégie sur le site de Charleroi.  La Faculté est également partie prenante de programmes de formation doctorale et délivre deux types de doctorat : Economie et Gestion, Politique économique et sociale.